Toulouse :Intervention de Jean-Christophe Sellin (PG) en Conseil municipal

vendredi 22 février 2013.
 

Sellin débarqué par Cohen (La Dépêche)

Clash dans la majorité municipale. Jean-Christophe Sellin, conseiller municipal délégué aux musiques, vient de se voir retirer sa délégation par le maire. En cause, l’abstention du représentant du Parti de Gauche lors du vote récent du budget, sur la partie recettes, « pour protester contre le désengagement de l’état », selon l’élu, qui met en avant son bilan : doublement du nombre de concerts de l’Orchestre du Capitole ; places à 5 € pour jeunes et chômeurs ; ouverture du Conservatoire à l’école ; création des pauses musicales et valorisation du jazz et des musiques actuelles dans un secteur qui pèse 40 % du budget culturel de la Ville. La musique n’adoucit pas les mœurs politiques. Ph. E.

1) Intervention de Jean-Christophe Sellin au Conseil municipal de Toulouse, 25 janvier 2013

« Monsieur le Maire,

Lors du vote sur le budget primitif 2013 au dernier conseil municipal de décembre, j’avais demandé une dissociation du vote sur les dépenses et les recettes. J’avais marqué mon accord sur les dépenses et ma distance avec la partie recettes par une abstention.

Abstention motivée par une baisse toujours plus importante d’année en année de la dotation de l’État vis-à-vis des collectivités territoriales et en l’occurrence de Toulouse et de la Communauté urbaine.

Le 9 janvier, vous m’avez indiqué que suite à cette abstention, je n’étais plus délégué à la musique.

Notons que d’autres élus du Parti de gauche et du PCF ont eu la conscience et le courage de ne pas cautionner la spirale austéritaire dictée par l’Union européenne. À Paris par exemple, ou plus proche de nous, au Conseil régional Midi-Pyrénées. Aucun n’a été sanctionné.

Sur la forme et sur le fond, cela mérite quelques explications.

Cette délégation représente une partie conséquente de l’identité et de la politique culturelles de Toulouse.

Le conseil municipal, les artistes et les acteurs culturels concernés et plus généralement les toulousains doivent connaitre le rapport qu’il existe entre cette abstention et… la conduite sérieuse et le bilan concret de cette délégation. »

2) Réponse du Maire (extraits)

« La réponse est simple : si dans d’autres agglomérations ou dans d’autres instances et particulièrement dans d’autres collectivités territoriales, il y a, je dirai, des réactions à géométrie variable, en ce qui me concerne, j’ai des principes et j’ai un certain nombre, je dirai, de cadres. Le cadre, c’est que quand on fait une liste majoritaire, la liste majoritaire, elle est avec l’acceptation de divergences avec la possibilité de dire et je crois qu’aujourd’hui on l’entend, d’ailleurs […]

Aujourd’hui, il est vrai que je ne peux pas accepter parce que c’est un contrat, un contrat de majorité je ne peux pas accepter qu’il ne puisse pas y avoir un vote du budget. Il peut y avoir un vote sur des textes importants, même je dirai fort de notre politique municipale qui amène à certaines divergences qui se discutent, mais un budget, c’est je dirai, le fondement de la majorité et du pacte de la solidarité de la majorité. […] Dire qu’il y a une politique d’austérité de l’État, alors que si les mesures du gouvernement se poursuivent, elles commenceront à voir le jour l’année prochaine[…]

D’ailleurs, je vous rappelle que si je l’avais évidement signé, le pacte, c’était avec essentiellement les groupes qui avaient constitué la liste à l’époque. Tu faisais partie du Parti socialiste donc là, c’était je dirai, presque une sorte de discipline de vote mais évidement, elle a changé d’horizon, je ne peux plus te demander la discipline de vote sur tous les sujets. »

3) Réponse de Jean-Christophe Sellin (refusée par le Maire en séance, communiquée par écrit aux élus et à la presse)

« La majorité étant plurielle, l’unité n’est pas forcément synonyme d’uniformité. Rappelons qu’en démocratie aucun mandat n’est impératif.

Concernant la solidarité municipale, je crois avoir largement prouvé et contribué, sur chaque dossier, avoir élaboré des stratégies et des modifications concrètes au service de nos engagements communs, de la culture et de l’intérêt général.

Non. Ce qui m’est demandé ici va au-delà de la solidarité municipale, il s’agirait de solidarité gouvernementale.

Alors c’est bien cette politique nationale austéritaire, c’est-à-dire austère et autoritaire de baisse des dépenses publiques qui nous fragilise et nous divise.

Si l’on met notre débat d’aujourd’hui en rapport avec la réalité de ce que vivent nos concitoyens mais aussi en perspective, nous aurions donc besoin d’autres contenus, d’autres dynamiques et d’autres types de rassemblement pour le partage des richesses, l’écosocialisme, la démocratie républicaine et la 6e République. »


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