Mon projet de société 1 Introduction (Olivier Besancenot)

vendredi 2 février 2007.
 

Au printemps dernier, le mouvement massif de la jeunesse pour le retrait du CPE a marqué une nouvelle crise sociale et politique en France. Après la victoire du référendum, le 29 mai 2005, et la révolte des banlieues à l’automne 2005, ce mouvement a montré une nouvelle fois que la politique menée par M. Galouzeau de Villepin est illégitime et qu’il est désavoué. Comme seule réponse à ces désaveux, le gouvernement s’est entêté et a voulu passer en force pour imposer un véritable permis de licencier pour les moins de 26 ans. La mobilisation l’a mis en échec. Les effets des politiques menées par les gouvernements de gauche comme de droite sont désastreux pour un très grand nombre d’entre nous : précarité, chômage de masse, pauvreté, démantèlement des services publics, crise du logement...

C’est cette politique que nous combattons depuis de nombreuses années.

Le succès du 29 mai et de la mobilisation exceptionnelle contre le CPE nous montrent qu’unis nous pouvons être assez forts pour faire reculer le gouvernement. Mais pour mettre un véritable coup d’arrêt à ces attaques libérales, il ne suffit pas d’organiser des journées d’actions nationales ou même d’obtenir des succès partiels. Nous devons construire un mouvement d’ensemble capable d’affronter directement le patronat et de remettre en cause l’ensemble des politiques libérales. Ce mouvement d’ensemble ne pourra aboutir que s’il se fonde sur des exigences précises et radicales, faisant écho aux luttes sociales. Nous devons, pour cela, tracer la voie d’une rupture, d’une autre politique fondée sur la satisfaction de nos besoins sociaux fondamentaux.

Cette voie n’est évidemment pas celle prise par la droite, ni celle des gouvernements de gauche qui se sont succédés en France et en Europe et ce n’est pas celle proposée aujourd’hui par la direction du parti socialiste et ses différents candidats à la présidentielle de 2007. L’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, les services publics, les mesures frappant la jeunesse sont des questions brûlantes pour lesquelles nous avançons des propositions. Celles-ci s’inscrivent dans une politique globale qui doit assurer le droit à la santé, à la retraite, à un environnement qui respecte notre cadre de vie, une réelle égalité des droits des femmes et les populations issues de l’immigration.

Sur l’ensemble des ces questions, nous avançons des revendications, des propositions sous forme d’un plan d’urgence pour répondre aux besoins immédiats. Ces mesures nécessitent de changer le rapport de force pour aller chercher l’argent où il se trouve : dans les poches des patrons et des actionnaires !

C’est autour de telles exigences que devraient pouvoir se réunir dans une même force politique toutes et tous les militants qui se battent chaque jour dans les entreprises, les quartiers, les syndicats et les associations pour transformer la société, résister à l’injustice. Cette force anticapitaliste permettrait enfin de disposer d’un outil politique fidèle aux intérêts des salariés et de la jeunesse.

Remettre en cause les règles du capitalisme, le pouvoir de la bourgeoisie à contrôler le monde est la condition essentielle pour imposer une politique réellement à gauche et répondant aux aspirations du plus grand nombre.

Ce qui fait le quotidien de chacun de nous sont des choses simples :

Nos conditions de logement, de travail lorsque nous en avons un, de transport ;

Ce que notre salaire nous permet de nous procurer comme nourriture, comme biens et services indispensables ;

Notre santé, celle de nos proches et les moyens de la préserver ou de la recouvrer par l’accès à des services de soin ;

La scolarité, si nous avons des enfants en âge de l’être ;

La sécurité de nos conditions de vie, le respect par l’Etat, les institutions et ceux qui nous entourent de notre dignité et de nos droits, quel que soit notre sexe, notre origine, notre orientation sexuelle et nos choix de vie.

Enfin notre place dans la société, le droit que nous avons de nous exprimer, de ne pas nous voir imposer, souvent en notre nom, des choix contraires à notre volonté, dans l’entreprise, le quartier, la ville ou le pays.

Le temps, le temps dont nous voulons disposer pour nous épanouir, pour que la vie ne soit pas que la succession répétitive d’une litanie cruellement résumée il y a déjà longtemps « transport, boulot, dodo ».

Dans chacun de ces domaines, on pourrait penser que nous vivons dans une société à même de nous apporter bien être et sécurité.

Force est de constater que c’est l’inverse. La situation s’aggrave pour l’immense majorité d’entre nous, non pas par fatalité, mais par une suite de choix économiques, sociaux, politiques qui méprisent nos besoins pour correspondre aux intérêts d’une minorité...


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