Constitution européenne : les ouistes veulent nous la faire manger jusqu’au dernier gramme

mercredi 31 janvier 2007.
 

La chancelière allemande Angela Merkel a relancé le débat qui nous blesse. En effet, elle a plaidé pour une référence chrétienne explicite dans la Constitution européenne, affirmant que l’Europe "devait être prête à lutter" : "J’aurais souhaité que l’attachement aux valeurs chrétiennes soit plus marqué. L’Europe doit continuer à se préoccuper de cette question".

Elle a souligné que la Loi fondamentale allemande insistait elle sur "la responsabilité devant Dieu et les hommes". Pour autant, elle estime que "l’Europe n’est pas un club chrétien", mais plutôt un "club de valeurs". "Nous n’accepterons en aucun cas des points de vue selon lesquels on peut porter atteinte à la dignité humaine, ou selon lesquels l’homme et la femme auraient des possibilités différentes pour s’épanouir".

L’historien américain Larry Seidentop, qui enseigne au Kebble College d’Oxford, plaide, d’ailleurs, lui aussi en faveur d’une référence religieuse dans la Constitution européenne. Selon lui, le risque est que les Européens abandonnent leurs racines pour une laïcité mal comprise. "Une ’guerre civile’ silencieuse fait rage en Europe. Elle est aussi tragique qu’inutile. Tragique, parce qu’elle dérobe son autorité morale à l’Europe en mettant la laïcité européenne sur le même plan que l’incroyance et le matérialisme - et fait le jeu de ceux qui représentent volontiers l’Europe comme décadente et peu convaincante..."

Dans un entretien avec le quotidien, Bertel Haarder, ministre danois de l’Education et des Cultes, s’est déclaré opposé à l’inscription d’une référence chrétienne dans le préambule de la Constitution européenne : "La Pologne et quelques autres Etats membres dans lesquels l’Eglise a beaucoup de pouvoir voudraient influencer des questions telles que l’avortement. Si l’UE ne veut pas devenir un club exclusif qui n’accueille plus aucun membre, elle ne doit pas mélanger politique et christianisme. L’UE est une expérience historique, mais également tournée vers l’avenir. Les instances religieuses ont certes voix au chapitre dans les discussions politiques, mais elles doivent en même temps respecter les règles du jeu. Les catholiques d’Europe ont tout particulièrement intérêt à gagner plus de pouvoir. Et c’est pourquoi le fait que Dieu soit tenu à l’écart de la Constitution ’par la volonté du Ciel’ a un caractère symbolique."

L’existence même d’un tel débat, est absolument ahurissante ! Il est hors de question que nous, socialistes, mais surtout républicains et attachés aux valeurs de laïcité, nous acceptions ce genre de manoeuvres ! Commençant par : "S’inspirant des héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe, à partir desquels se sont développées les valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliénables de la personne humaine, ainsi que la liberté, la démocratie, l’égalité et l’État de droit ;...", le préambule du projet de TCE avait repoussé la mention de "valeurs chrétiennes".

Aujourd’hui, madame Merkel et ses amis veulent nous plonger dans un bain cultuel que nous refuserons, je ne peux en douter, attachés que nous sommes aux principes qui ont fondé l’idéal européen.

Mais quel est votre avis ?


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