Die Linke, Syrisa, PGE, Front de Gauche, Podemos... La Gauche antilibérale en marche

lundi 26 janvier 2015.
 

A) Printemps 2005 : La campagne contre le TCE ouvre la porte à une force antilibérale de masse

1) Trois constats me permettent d’avancer cet objectif

- > 1a) La période politique internationale me paraît en phase ascendante malgré la lenteur, la fragilité, la discordance temporelle de cette montée.

Après l’apogée des années 1968 puis les reculs de 1975 à 1984 enfin l’apogée capitaliste libérale de 1984 à 1995, nous pouvons considérer raisonnablement qu’un début de nouveau cycle de montée s’amorce :

- dans plusieurs pays d’Amérique latine

- lors de luttes de masse des salariés comme celles de 1995 et 2003 en France

- dans l’altermondialisme et les forums sociaux mondiaux

- dans le renouveau des publications et sites anticapitalistes...

- > 1b) Au niveau national comme départemental, l’unité des forces antilibérales reçoit un accueil favorable dans les profondeurs du peuple français

L’intervention commune de Buffet, Besancenot, Bové, Mélenchon, Salesses, Debons et autres... se voit plébiscitée par les militants lors des meetings et par de nombreux citoyens dans la campagne de terrain.

Le travail d’information auquel je participe dans les moyennes villes (Rodez, Millau, Villefranche, Decazeville, Saint Affrique, Onet, Espalion, Sévérac, Capdenac...) et milieux ruraux de l’Aveyron me laisse pantois quant à l’écho de nos arguments pour un non de gauche au Traité Constitutionnel Européen.

- > 1c) En ce mois de mars 2005, le groupe aveyronnais Pour la République Sociale s’est prononcé lors d’un vote pour une sortie immédiate du PS (majorité du groupe), une sortie préparée pour l’essentiel des autres membres présents.

Lors d’un second vote, j’ai réussi à convaincre quelques amis de la nécessité de construire, d’une part la viabilité d’un rassemblement antilibéral, d’autre part une gauche apte à être majoritaire et à résister au capitalisme transnational. N’empêche que les 27 personnes réunies étaient significatives de la mouvance antilibérale large :

- des syndicalistes CGT, SUD, FO, CFDT, Confédération paysanne

- des militants politiques de tradition plutôt socialiste et plutôt communiste, plusieurs ayant participé à des organisations et mouvances d’extrême gauche

- des acteurs associatifs

- des jeunes et moins jeunes

- des athées et des chrétiens actifs dans l’Eglise comme l’écologie, les sans-papiers et l’altermondialisme

- une moitié des présents ayant des responsabilités au Parti Socialiste et un quart des mandats électifs significatifs.

2) Quelques remarques sur des écueils à éviter

-> La présence du Larzac, de Millau et de José Bové en Aveyron explique la force locale du "mouvementisme unitaire" poussant à créer un nouveau rassemblement dans lequel les organisations préexistantes (PCF, LCR, PRS...) se fondraient par adhésion individuelle de leurs adhérents. Je comprends la logique individuelle de José Bové dans cette affaire qui se verrait bien candidat unitaire aux présidentielles de 2007. Or, la campagne actuelle contre le TCE n’aurait pas connu la même vigueur, loin de là, sans les organisations citées ci-dessus ; le mouvement citoyen anticapitaliste auquel j’aspire se fera avec elles (minimum une majorité de leurs adhérents) ou ne se fera pas.

-> Des militants adhérents ou ex-adhérents d’organisations trotskystes avancent que ce rassemblement n’est possible qu’à condition de clarifier les références théoriques communes. Je ne sous-estime pas cette question. Plusieurs points me paraissent en bonne voie de pouvoir être discutés sans passion excessive : bilan du programme commun et de l’Union de la gauche, analyse du stalinisme et de l’URSS, analyse de l’orientation de l’extrême gauche dans les années 1968, compréhension du phénomène républicain français... Ceci dit, je crois que l’unité doit prioritairement se construire, en tout cas dans un premier temps sur des tâches concrètes d’opposition au rouleau compresseur du capitalisme financier transnational.

-> Le nom donné à un rassemblement unitaire présente une importance certaine. personnellement, je propose "Mouvement citoyen anticapitaliste" pour les raisons suivantes :

- "Gauche" parce que ce terme a un caractère politiquement identifiant et politisant en France si un mouvement ou un parti assez fort lui redonne vie.

- "Citoyenne" pour symboliser une démarche républicaine doublée de notre volonté de promouvoir le plus possible la prise en charge de la vie politique, économique (autogestion) et sociétale par les citoyens eux-mêmes.

- Anticapitaliste parce que ce mot me paraît plus clair qu’Antilibéral, parce que médiatiquement nous nous ferions attaquer facilement sur le terrain "les opposants à la liberté", parce que les enquêtes d’opinion montrent que les Français se définissent majoritairement comme anticapitalistes, parce que des gens aussi modérés que François Hollande et Dominique Strauss Kahn se disent opposés au capitalisme...

Jacques Serieys, mis en ligne le 4 avril 2005

Titre originel : De l’unité d’action face au TCE vers un Gauche citoyenne anticapitaliste

B) Die Linke, premier parti unitaire antilibéral

En ce mois d’octobre 2009, j’ajoute une seconde partie au texte que j’avais écrit en mars 2005. En effet, le parti allemand Die Linke (La Gauche) apporte un argument supplémentaire en faveur d’un rassemblement structuré de la gauche antilibérale.

Dès 2005, le Parti du socialisme démocratique (PDS) et l’Alternative électorale travail et justice sociale (WASG), ont conclu une alliance électorale pour les élections fédérales appelée Die Linke-PDS. Le résultat de 8,7% (54 députés) a constitué un encouragement à persévérer dans la même direction.

Du 30 mars au 18 mai 2007, les membres des deux formations (soit environ 72 000 personnes) débattent sur l’objectif d’une fusion en un un seul et même parti. 83,9 % des membres de la WASG se prononcent en faveur de la fusion (15,1 % contre) de même que 96,9 % de l’ex PSD.

Die Linke s’est créé le 16 juin 2007 par fusion du Parti du socialisme démocratique devenu Linkspartei (PDS, ex parti communiste de RDA sous le nom de Parti socialiste unifié d’Allemagne) et de l’Alternative électorale travail et justice sociale (WASG) composé majoritairement de syndicalistes et d’ex-membres du Parti Social-démocrate dont Oscar Lafontaine.

Die Linke compte aussi 161 députés des parlements régionaux, 179 maires, environ 5 500 élus municipaux. Il a obtenu aussi 8 députés européens aux Élections européennes de 2009.

Lors des élections fédérales de 2009, Die Linke rassemble 5 153 884 suffrages, soit 11,9% et gagne 76 députés.

Je ne fais pas de Die Linke un modèle indépassable ; je ne dis même pas que Die Linke montre la voie ; je signale seulement que la création de ce parti et son succès électoral représentent un signe supplémentaire de la place politique possible de ce type de force en Eurpe occidentale aujourd’hui.

Jacques Serieys, mis en ligne le 6 octobre 2009

C) Syrisa prend le relais

C1) De premières années difficiles

Syrisa, coalition de partis anticapitalistes grecs , a connu des hauts et des bas permanents de 2001 à aujourd’hui :

- Naissance d’un lieu de débat unitaire associatif plutôt à l’audiance très limitée en 2001

- Petite présence lors des élections locales de 2002

- Création de la Syrisa pour les élections législatives de 2004. Il s’agit d’une coalition de petits partis à gauche du Parti socialiste Grec et hors du Parti Communiste Grec (KKE) très sectaire. Parmi ces organisations : Synaspismos, Gauche du Renouveau Écologique et Communiste (AKOA), la Gauche ouvrière internationaliste (DEA), Mouvement de la gauche unifiée dans l’action (KEDA), scission du KKE, Citoyens Actifs ( organisation proche de Manólis Glézos). La coalition obtient 3,3% des suffrages et 6 députés


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