Notre-Dame-des-Landes : un creuset pour les mouvements citoyens (18 articles)

mardi 18 décembre 2012.
 

19) Notre-Dame-des-Landes : les opposants gagnent un répit d’un an et demi

La Cour de cassation vient d’accorder un délai d’au moins 18 mois aux opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Une heureuse surprise pour les défenseurs du bocage.

L’embourbement du gouvernement Ayrault dans la zone humide de Notre-Dame-des-Landes n’est pas près de se dénouer. Nouveau fait majeur dans la bagarre qui oppose Vinci aux paysans menacés d’expulsion, mardi 29 janvier, la Cour de cassation a décidé… de ne rien décider. Elle attendra que tous les recours administratifs soient jugés pour examiner un pourvoi formé par les occupants de la zone d’aménagement différé contre leur expropriation (lire les arrêts de la Cour de cassation sur Reporterre).

Ces derniers ont saisi le juge administratif en octobre 2011 pour faire annuler l’arrêt de cessibilité (liste préfectorale des parcelles qui doivent être expropriées) qui les concerne. Ce recours a été débouté en décembre 2012 par le tribunal administratif de Nantes, mais il fera l’objet d’un appel, voire ultérieurement si besoin d’un recours devant le Conseil d’État.

Une quinzaine de fermes doivent encore être détruites

En attendant, le concessionnaire Aéroport du Grand-Ouest (Vinci), qui doit acquérir les terrains convoités, devra patienter. Les expulsions sont donc retardées pour la quinzaine de fermes qui doivent encore être détruites. Et ce, pour une période de 18 mois à deux ans, selon les estimations des opposants et leurs avocats. « C’est une surprise, explique Dominique Fresneau, coprésident de l’Acipa, une association d’habitants et d’exploitants menacés d’expulsion. Jusqu’à présent le projet avançait malgré tous nos recours. »

Cet arrêt ne protège pas pour autant les occupations illégales installées dans des cabanes et des fermes expulsées, sur la Zone d’aménagement différé (Zad) visé par le projet d’aéroport. Le face-à-face entre opposants et forces de l’ordre, qui dure depuis le 17 novembre, devrait donc se poursuivre, alors qu’une « trêve » est encore théoriquement à l’œuvre jusqu’au mois de mars dans le cadre des travaux de la « commission de dialogue ». « Le pouvoir joue l’apaisement, il n’y a pas de pression de la préfecture centrale, raconte Dominique Fresneau. Les contrôles systématiques embêtent surtout les locaux qui doivent circuler pour travailler sur leurs terres. C’est une stratégie qui vise à installer un climat malsain, mais il n’y a pas d’affrontements. »

Embarras de François Hollande

Sur le plan politique, le dossier reste un véritable bourbier pour la majorité. Interviewé, mercredi 30 janvier par l’Express, Nicolas Hulot, « envoyé spécial de François Hollande pour la préservation de la planète », décrivait un Président « embarrassé » sur la question.

« Concernant la pertinence du projet, je ne suis pas certain que le Président en soit convaincu, mais il ne peut pas désavouer son Premier ministre. Nous avons en France un déficit démocratique ; nous ne savons pas organiser des débats publics dignes de ce nom », jugeait-il.

L’embarrassante épreuve de force devra donc encore durer au moins un an et demi. Un marathon que les opposants comptent mettre à profit pour organiser et densifier une mobilisation « lourde, ardue, mais que nous avons tous ici à cœur », confie Dominique Fresneau.

Source : http://www.politis.fr/Notre-Dame-de...

18) « Notre-Dame-des-Landes, un creuset pour les mouvements citoyens »

par GEORGE Susan, TROUVE Aurélie, AZAM Geneviève, COIFFARD-GROSDOY Geneviève

La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est une lutte pour l’avenir. Elle s’oppose à un projet d’aéroport pharaonique, conçu dans les années 1960, inutile sur le plan économique et financièrement coûteux pour l’Etat et les collectivités territoriales, alors que le déficit budgétaire est utilisé pour justifier l’austérité sociale et retarder la transition écologique.

Les dizaines de milliers de manifestants du 17 novembre dernier, accompagnés de centaines de tracteurs, s’opposent au saccage de 2000 hectares de terres agricoles et de bocages, à l’expulsion des paysans et de tous ceux qui occupent ces terres et les maisons abandonnées.

Cette résistance exprime le refus d’une dérive face au changement climatique et à la destruction de la biodiversité. Elle rejette un modèle prédateur imposé au nom du « développement ». Cette lutte, pleinement d’aujourd’hui, en rappelle pourtant une autre, menée il y a quarante ans au Larzac.

Dans les deux cas, on retrouve la défense des terres et des paysans, l’occupation du site et la transformation des combats citoyens en laboratoires d’expérimentation sociale et de solidarités concrètes. Aujourd’hui comme hier, les opposants pratiquent toutes les variétés de résistance, toujours non-violente.

L’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa) a ainsi démonté point par point les arguments avancés par les gouvernements successifs et souligné les carences, voire les mensonges des expertises officielles.

La créativité populaire a engendré des centaines de réunions d’information des populations, des recours juridiques, la désobéissance civile, des grèves de la faim, la montée de tracteurs vers Paris, des occupations de terres, des convergences avec d’autres luttes européennes contre divers grands projets inutiles et coûteux. La ZAD, zone d’aménagement différé, a été rebaptisée zone à défendre et investie par de nombreuses personnes qui y vivent. C’est cette zone qui fait actuellement l’objet d’expulsions d’habitants et de destruction de cultures.

Dans le sillage des paysans et des habitants de la région, comme au Larzac, des milliers d’autres citoyens se sont joints aux luttes parce qu’ils ont compris que les revendications portées sur ces terres agricoles et ce bocage allaient bien au-delà de la seule défense d’un territoire.

De même que le Larzac est devenu un symbole du refus du militarisme, Notre-Dame-des-Landes traduit le rejet de l’exploitation toujours plus féroce des êtres humains et de la nature au nom de la rentabilité des capitaux.

La résistance contre le géant de la construction Vinci, choisi pour bétonner ces milliers d’hectares, devient aussi le symbole du refus du règne des entreprises multinationales et de l’industrie financière, aidées par l’Etat à s’enrichir grâce à la dépossession d’autrui.

Notre-Dame-des-Landes devient un creuset des mouvements paysans, écologistes, altermondialistes et citoyens contre cette expropriation violente et la marchandisation du monde au nom du progrès. C’est pour cela aussi qu’Attac y est présente.

L’immense manifestation du 17 novembre, pacifique et déterminée, mêlant toutes les générations et les traditions de lutte, semble bien nous dire que les citoyens réapprennent à dire non, à résister, à se dire qu’ensemble ils pourraient gagner contre le mensonge politique et l’acharnement administratif. Ils recommencent à croire qu’il n’y a pas de fatalité et que l’on peut réussir à écarter ce projet absurde et délétère.

Plus le gouvernement se raidit, plus les interventions des forces de l’ordre se multiplient (estimées à plus d’un million d’euros depuis octobre), et plus le mouvement s’amplifie et s’unit.

Dans quinze jours, la centaine de comités de soutien qui se sont constitués en France se retrouveront pour construire la suite. Comme pour le Larzac, des centaines de milliers de personnes sont attendues à un grand rassemblement sur place cet été.

En ce moment même à Doha, les négociations onusiennes sur le climat s’enlisent et risquent une fois encore de n’aboutir à aucun accord contraignant sur les gaz à effet de serre, condamnant la planète à une augmentation importante de sa température et à des conséquences désastreuses pour l’ensemble des populations.

Le président de la République, François Hollande, souhaite une France « exemplaire en matière de transition écologique » et accueillir la conférence de l’ONU sur le climat de 2015. Cette exemplarité est incompatible avec l’expansion du trafic aérien et le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

En arrivant au pouvoir en 1981, François Mitterrand a mis fin au projet d’extension de la zone militaire du Larzac. En luttant par la force pour un « grand projet inutile et imposé » et pour la victoire de Vinci, ce gouvernement se trompe de combat et d’alliances et aiguise la colère et la détermination de ceux qui pourraient le soutenir.

François Hollande s’honorerait, et le Parti socialiste avec lui, en mettant fin au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, fût-il depuis de longues années le projet phare de son premier ministre.

Susan George, présidente d’honneur d’Attac et Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac

Ce texte est également cosigné par Geneviève Azam, du conseil scientifique d’Attac, et Geneviève Coiffard-Grosdoy, militante d’Attac et de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport à Notre-Dame- des-Landes (Acipa).

Tribune parue dans Le Monde

17) Notre-Dame-des-Landes, une résistance qui ne se laissera pas dicter sa conduite

Tribune parue dans Le Monde du 13 décembre

La semaine dernière deux tribunes successives sont parues dans Le Monde du 6 décembre. Elles sont le fait de "présidentes", "porte-paroles", élus d’organisations et partis politiques. Elles portent un point de vue qui paraît englober tout le mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles ont en commun d’affirmer que le mouvement a toujours été "non-violent", que l’hostilité face à la police était le fait d’infiltrés policiers, que la manifestation du 17 novembre était "pacifique"...

Pour nous qui partageons cette lutte, cette réécriture de l’histoire est pour le coup violente. Nous ne pouvons laisser quelques tribuns et porte-paroles auto-proclamés rayer d’un coup de plume ce que nous avons vécu ces dernières années. La complexité de notre réalité, faites de long débats et de contradictions, de pratiques multiples mais aussi de liens qui se tissent, s’est encore intensifiée depuis le 16 octobre et le début de la vague d’expulsion. Nous savons que l’écriture de l’Histoire est généralement le privilège des dominants. Qu’ils soient premier ministre ou président d’honneur d’une association citoyenne, ceux-ci semblent toujours estimer que, quand bien même on viendrait piétiner nos maisons et nos cultures, il nous faudrait rester calmes et polis. Si nous ne nous étions pas défendu.e.s, il n’y aurait probablement plus grand monde pour parler de la ZAD aujourd’hui, moins encore pour y vivre.

RENCONTRES ET SOLIDARITÉS MUTUELLES

Nous avons lancé, il y a plus d’un an, l’appel à une manifestation de réoccupation en cas d’expulsion et avons participé à son organisation par le biais d’une assemblée ouverte réunissant jusqu’à 200 personnes. Le 17 novembre, 40 000 opposants à l’aéroport se sont réunis. L’objectif de cette action directe massive n’était certes pas l’affrontement et nous avions décidé dans ce contexte de porter une attention particulière à ce que celles et ceux qui ne le souhaitait pas puissent l’éviter. Pour autant nous nous étions préparés en amont aux possibilités de barrages et à la nécessité d’auto-défense des manifestants en cas d’agression policière. Si certains peuvent dire à posteriori que cette action collective a été "pacifique" c’est bien parce que les forces de l’ordre ont choisi de s’effacer ce jour là face à la force du mouvement.

Quelques jours plus tard, quand les troupes sont revenues pour expulser, détruire et blesser, des centaines de personnes de tous horizons ont fait face, avec des chants, des sittings mais aussi des cailloux et des bouteilles incendiaires. Toutes celles et ceux qui ont partagé ces journées savent bien que cette diversité de réponses n’a pas été tant source de scissions et de séparations, mais bien plutôt de rencontres et de solidarités mutuelles.

La réalité du mouvement c’est une multitude de personne qui font de la logistique, des repas, de la communication, des collages, des dossiers juridiques, des lance-pierres, des sabotages d’engins de chantier, des pansements, des chansons, qui construisent des maisons, cultivent, laissent des marques sur les bureaux de ceux qui nous attaquent, se couchent sur les routes ou y courent masqués... Beaucoup d’entre nous partagent ces différentes manières de se rapporter au mouvement suivant les heures, les jours, les montées de colère, de joie ou les réflexions tactiques... Ce que nous vivons sur le terrain, ce n’est pas une nécessité de s’affirmer comme violent ou non-violent, mais une volonté de dépasser ces catégories idéologiques et séparations neutralisantes. Nous sommes un peu trop complexes pour rentrer dans les caricatures du pouvoir : "ultras", "gentil écolos", "opposants historiques", "jeunes zadistes"...

Fort heureusement, et malgré les tentatives désespérées de la Préfecture, les divisions posées en ces termes n’ont plus eu tellement de prises sur les dynamiques de ces dernières semaines. Quand des paysans mettent en jeu leurs tracteurs et les enchaînent auprès des barricades, quand des trous sont creusés dans les routes, quand la police est prise en embuscade, il s’agit de se donner les moyens adéquats pour répondre à la situation. Ce que nous voulons mettre en avant, maintenant, ce ne sont pas des mots magiques brandis en totems comme autant de brides sur nos potentialités collectives, mais une détermination commune à ce que cet aéroport ne se fasse pas.

Quant aux profiteurs et aménageurs, nous ne nous faisons pas d’illusion sur le fait qu’ils continuent d’imposer leurs projets par la force. A nous de faire en sorte que les concrétiser finisse par leur nuire plus que de les abandonner.

Darianne Ming, Camille Eustache, Mickael Delmouche, résistants à l’opération César

L’Opération César, débutée le 15 octobre, vise à expulser les occupants illégaux des terrains où doivent commencer prochainement les premiers travaux de construction du projet aéroportuaire du Grand Ouest.

16) Suite à la décision judiciaire autorisant l’expulsion, recours et détermination

Nous avons appris que le Tribunal de Saint-Nazaire, suite à une ordonnance sur requête, a rendu hier une décision de justice "autorisant l’expulsion de tous les opposants sans droits ni titre présents" sur la parcelle de la Châtaigne. Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. Dans le cas présent les habitant-e-s de la châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée aux avocats d’ago et de la Préfecture avant l’ordonnance, celle-ci devrait être invalidée. Les habitant-e-s de la Châtaigne mettent dès maintenant en place les recours juridiques nécessaires à ce sujet. Dans ce contexte, tout recours à la force publique et expulsion constituerait clairement un passage en force sur le plan juridique et politique.

Sur la ZAD et en cas d’expulsion, de très nombreux opposant-e-s à l’aéroport, paysans, occupant-e-s, associatif, soutiens sont mobilisés avec la plus grande détermination.

Suite aux tensions de ce matin autour des barricades, la Préfecture parle de "rétablir le contrôle de la situation". Ceci est un voeu pieux tant qu’elle continuera à occuper militairement la zone, à harceler les habitants et opposants, à empêcher les déplacements, à menacer de nouvelles destruction et à tenter sans succès d’endormir le mouvement avec des propositions de dialogue factice. Outre la châtaigne, de nombreux autres habitats sont toujours menacés d’expulsion et prêts à résister en cas d’attaque.

Qui qu’il arrive, des rencontres nationales de plus de 150 comités locaux auront lieu ce samedi et dimanche au bourg de Notre Dame des landes. Nous rappelons qu’en cas d’expulsion de la Châtaigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France. Pour toute nouvelle opération d’ampleur sur la zone un appel a été lancé à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la ZAD ...

15) Notre Dame des Landes : le front s’élargit  !

Après les fédérations PCF du Morbihan et de Vendée et la section du Sud Finistère, c’est au tour de la fédération du PCF de la Sarthe de rejoindre la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

Dans un communiqué publié le 3 décembre, nos camarades communistes du Front de Gauche « condamne [nt] les violences et les intimidations répétées à l’encontre des opposants à ce projet » et rappellent que « la mise en œuvre de ce projet d’un nouvel aéroport aboutirait à un gaspillage de fonds publics, à une dégradation irréversible de ressources naturelles et de potentiel agricole aux portes mêmes d’une agglomération d’un million d’habitants. Il est clairement attesté que l’actuel aéroport de Nantes-Bouguenais est à la fois en mesure d’absorber le trafic actuel ou prévisible, et de répondre aux demandes de Airbus Industrie. »

Le Parti de Gauche de la Sarthe tient à saluer fraternellement cette courageuse prise de position et se retrouve pleinement dans les arguments avancés pour une autre politique de transports, le redéveloppement du fret ferroviaire et la critique de cette « logique d’exploitation capitaliste étendue à l’échelle mondiale ». Comme le rappelle la déclaration du PCF de la Sarthe, l’aéroport de Notre Dame des Landes serait : « une plateforme étendue pour le tourisme “low cost”, pour des importations massives de produits à bas coûts depuis les pays du Sud. L’exploitation des populations d’Asie, d’Afrique, les spéculations sur les productions agricoles, les activités touristiques, les mouvements financiers ne peuvent constituer l’avenir économique d’une région, comme d’un pays  ! »

Après les prises de position issues des rangs mêmes du Parti Socialiste pour s’opposer au projet inutile, couteux et nuisible de M. Ayrault, aux côtés des militants et élus d’EELV depuis le début de cette lutte, le Parti de Gauche avec ses partenaires du Front de gauche et communistes ayant pris position demande plus que jamais le retrait des forces de l’ordre de la ZAD et l’abandon du projet.

Le front s’élargit, la lutte continue  !

Jeudi 6 Décembre 2012 Parti de Gauche de la Sarthe

14) Notre Dame des Landes : des policiers provocateurs ?

- 5) Notre Dame des Landes : des policiers provocateurs ?
- 4) Les manifestations lycéennes de 2010
- 3) Le cas type de 1979
- 2) Je n’ai découvert la réalité du problème qu’en 1968
- 1) Policiers provocateurs : une réalité permanente dans le monde entier

Pour accéder à cet article 14, cliquer sur le titre 14 ci-dessus.

13) Une médecin alerte sur les blessures des militants à Notre-Dame-des-Landes

Alors que le bras de fer se poursuit entre les opposants à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le gouvernement, le témoignage d’une médecin vient jeter un éclairage plus neutre sur la violence des opérations d’évacuation et des affrontements qui ont eu lieu sur le terrain. Cette docteure, qui s’est portée volontaire pour tenir une petite infirmerie pour les militants, "était à mille lieues de s’imaginer ce qui l’attendait", relate L’Express, mardi 4 décembre. "Alors qu’ils [elle et son collègue] pensaient que les journées seraient rythmées par des petits bobos, ils se sont retrouvés à pratiquer une ’médecine d’urgence’."

Visiblement choquée, la Dre Stéphanie Lévêque a écrit une lettre au préfet, l’accompagnant de clichés des blessures. Elle y dénombre une quarantaine d’interventions, les plus graves seulement, pour le week-end du 24 et 25 novembre. Rien que pour la journée de samedi, elle évoque onze blessures par Flashball, au thorax, "avec un doute sur une lésion hépatique" pour deux personnes ; au visage, "avec probable lésion dentaire ou maxillaire" pour une autre ; mais aussi des points de suture au crâne ; une personne "choquée par gaz" ou encore six blessures par explosion de bombes assourdissantes.

"J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosion, souligne la médecin. Les débris pénètrent profondément dans les chairs, risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs."

La docteure évoque également des cas d’hospitalisation, et s’insurge contre le fait que "l’ambulance des pompiers a été retardée par les barrages des forces de l’ordre". "En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre, et cela en dehors de toute considération partisane", conclue-t-elle.

Stéphanie Lévêque, qui a pris en charge trente-sept personnes (en ne comptant que les "patients les plus gravement blessés") dans son infirmerie improvisée, évoque "une centaine de blessés durant ces deux jours". L’Express, qui a joint la préfecture, s’est vu opposer une tout autre version : "Depuis le mois d’octobre, les services de secours ont été sollicités à Notre-Dame-des-Landes une trentaine de fois, mais il s’agissait dans vingt-huit cas de blessures du côté des forces de l’ordre". Samedi 24 novembre, la préfecture a dénombré deux gendarmes et quatre opposants blessés.

12) « Une personne risque de perdre son œil droit »

article Médiapart

L’opération d’expulsion des opposants qui a débuté vendredi matin s’est prolongée dans la nuit de samedi à dimanche. Du côté des occupants de la ZAD et de leurs sympathisants, on décompte une centaine de blessés, dont certains par éclats de grenade, selon Geneviève Lebouteux, élue régionale écologiste.

Selon un communiqué de l’équipe médicale des occupants de Notre-Dame-des-Landes, un véritable « pic de vio-lence » a été franchi dans la nuit de samedi à dimanche, « avec une centaine de blessés, dont une trentaine graves » : « On dénombre une vingtaine de personnes touchées par des éclats de grenades assourdissantes, aux jambes, aux bras, à la lèvre, au bas ventre (...) Une personne a été touchée au bas-ventre par un éclat d’une de ces grenades offensives, provoquant un gros hématome et des lésions internes. On constate chez deux personnes 10 impacts chacune dans les jambes. Une personne risque de perdre son œil droit. On constate également une plaie au tympan due à un tir de grenade, provoquant une surdité brutale. »

D’autres lésions seraient dues à des tirs de flashball : « Quatre blessures au thorax, avec fractures de côtes et état de choc, de multiples blessures aux jambes et aux mains, une blessure hémorragique au visage... »

« C’est un bilan lourd, les blessures vont des égratignures et écorchures jusqu’aux fractures de côtes et points de suture crâniens », décrit Gilles Denigot, membre du collectif des élus contre l’aéroport, le Cédépa, qui a pu se rendre à la Vache-Rit, lieu militant sur la zone, transformé en infirmerie. « Au moment où, au niveau national, il y avait une déclaration d’ouverture et de dialogue, les forces de l’ordre étaient rappelées sur le site à 22h30 au seul motif où une barricade tenait sur un chemin de terre, sans même perturber la circulation. »

11) 40 jours de répression pour une commission, le compte n’y est pas ! (Parti de Gauche)

Alors que plusieurs milliers de citoyens, face aux lances à eau de la police, défilaient samedi soir à Nantes aux slogans de "Ayrault, démission", ce dernier a enfin jugé bon, après 40 jours d’affrontements, d’appeler "à l’apaisement". Las, les forces de l’ordre étaient de retour sur la zone et usaient à nouveau de gaz lacrymogènes dès 23h.

Où est l’apaisement ? Le Parti de Gauche demande le retrait total des forces de police de la ZAD, préalable à tout "apaisement" et réaffirme son soutien aux opposants.

Le gouvernement a annoncé le report de 6 mois des travaux de défrichement avec la création d’un comité scientifique et d’une commission chargée d’"entendre toutes les parties prenantes". Il reconnait donc à mi-mots que ce n’était pas le cas jusqu’ici. Le collectif d’élus Cédpa appréciera, lui qui a déjà commandité une étude alternative auprès d’experts indépendants et saisi la justice européenne pour un recours en matière de Loi sur l’eau.

Mais patatras ! Matignon indique, après ces bonnes intentions, que "le Premier ministre réitère l’engagement du gouvernement à contribuer au développement économique et social du Grand Ouest, dont le projet de transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes est une composante", soutenu par les trois Ministres de l’écologie, des transports et de l’agriculture.

Où sont le dialogue et l’écoute ? Qui peut croire, comme l’ont indiqué les trois Ministres, que "conforter les initiatives en faveur du respect de la biodiversité et de la préservation des terres agricoles" peut passer par le bétonnage de 1600 hectares de terres situées en plein bocage et zones humides ?

Le Parti de Gauche réitère son refus du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes et appelle à poursuivre la lutte juridique et militante pour que cet aéroport inutile, coûteux et nuisible ne voit pas le jour.

10) Expulsions à Notre Dame des landes : c’est toujours NON ! (PG)

Tôt ce samedi matin, plusieurs centaines de policiers ont à nouveau tenté d’expulser les résistants de la Zone À Défendre (ZAD). La répression n’aura pas tardé à se remettre en place après la courte trêve de ce week-end.

Jean-Marc Ayrault n’a pas saisi la mesure de ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes.

Le Parti de Gauche dénonce l’action d’un gouvernement :

- qui n’entend pas les dizaines de milliers d’opposants venus de toute la France réunis sur place le 17 novembre.

- Qui protège les intérêts privés de Vinci, se plie aux desiderata du Medef et recherche l’approbation des agences de notation mais envoie les forces de l’ordre contre le peuple qui résiste.

- Qui impose ce Grand Projet Inutile contre toute logique écologique et sociale. La répression et la criminalisation des militants ne peut être tolérée comme seule réponse d’un gouvernement qui se dit de gauche !

Le Parti de Gauche reste mobilisé et rappelle son soutien à tous les opposants au projet d’aéroport. Il promet qu’il continuera à tout mettre en œuvre pour soutenir les résistances et adresse son soutien révolté, combatif et chaleureux à celles et ceux qui occupent la Zone À Défendre.

Corinne Morel Darleux et Mathieu Agostini

9) Notre Dame des Landes : la répression des matraques en réponse à la préservation des terres agricoles ! (Confédération paysanne)

La Confédération paysanne vient d’appeler les paysans sur tout le territoire à se mobiliser dès maintenant et dans les jours qui viennent pour dénoncer cette répression violente. Il faut sauver les terres agricoles, leur usage alimentaire et les emplois paysans. Les actions se multiplient à présent dans toute la France.

Depuis ce matin, le Président de la République et le gouvernement Ayrault ont lancé une nouvelle opération d’expulsion sur le site de Notre Dame des Landes, et ce, après la grande mobilisation de réoccupation qui a rassemblé 40 000 personnes le 17 novembre. La Confédération paysanne remercie tous ceux qui apportent leur soutien aux paysans en lutte sur et autour du site.

Cette lutte symbolise avant tout la volonté de se réapproprier son avenir et, pour les paysans, la préservation d’un outil de travail et d’emplois au service d’un véritable projet de société, plus solidaire. Le gouvernement, par son attitude méprisante, par l’emploi de la force, opte pour le rapport de force plutôt que la clairvoyance. A défaut de revenir sur ces choix, il devra en répondre aussi dans les rues et dans les champs !

23.11.2012

8) Notre-Dame-des-Landes Genèse d’un projet anti-écologique (PG)

Le projet d’un « aéroport du Grand Ouest » n’est pas neuf : il remonte à 1965 (époque du Concorde), au projet de la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) de création de « métropoles d’équilibres ». Le préfet de Loire-Atlantique décide alors d’entamer « la recherche d’un nouveau site aéronautique pour les régions Bretagne et Pays de la Loire ».

Cette recherche aboutit à la détection d’un emplacement au nord-ouest de Nantes. Un Schéma Directeur Régional Métropolitain dans lequel figure le projet de nouvel aérodrome sur le site de Notre-Dame-des-Landes et le Schéma Directeur de l’Équipement Aéronautique (SDEA) préconisant de « réserver l’avenir aéronautique des métropoles d’équilibre en permettant à chacune, le moment venu, d’engendrer des liaisons long-courriers », aboutissent à un arrêté préfectoral créant sur ce site une Zone d’Aménagement Différé (ZAD) de près de 2000 ha.

La crise pétrolière des années 70 met en veille ce projet d’aéroport. Celui ci est ressorti des tiroirs par le gouvernement Jospin au début des années 2000 et en 2002 le Syndicat Mixte d’Études de l’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes est créé.

Suite à l’avis favorable de la Commission d’enquête du 13 avril 2007, le décret d’utilité public est publié le 10 février 2008 sous réserve que ce projet soit de « haute qualité environnementale ». Et ce malgré le gel par le Grenelle de l’environnement de la construction de toute nouvelle infrastructure aéroportuaire.

En 2010 est signé le contrat de concession d’une durée de 55 ans entre l’État et le groupe Vinci. La date du commencement des travaux est prévue en 2013 pour une livraison en 2017.

Un projet controversé

La poursuite de ce projet d’aéroport du Grand Ouest sous l’impulsion du nouveau premier ministre Jean Marc Ayrault participe de cette manifestation du caractère anti-écologique mais aussi autoritaire du nouveau gouvernement PS/EELV. Car à l’heure où il faudrait amorcer enfin la transition écologique de la société, ce gouvernement persiste dans la réalisation d’un projet qui est une aberration tant du point de vue économique qu’écologique.

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes se situe au cœur de près de 2000 ha de bocage, composé à 98% de zones naturelles humides indispensables au maintien d’une biodiversité qui demeure plus riche ici que sur le reste du territoire de Loire-Atlantique. La construction de cet aéroport mais aussi de toutes les infrastructures routières et ferroviaires attenantes détruirait ainsi de manière irréversible des terres encore préservées.

À contre courant donc des promesses du gouvernement lors de la conférence environnementale de ralentir l’artificialisation des sols. De plus, la volonté du gouvernement de poursuivre coûte que coûte ce projet méconnaît l’impasse actuelle dans laquelle nous nous trouvons en ce qui concerne nos modes de vie. En effet, le transport aérien est l’un des principaux responsables d’émission de gaz à effet de serre.

L’objectif de continuer à croître dans ce domaine constitue donc un danger climatique et un renoncement aux engagements (minimes et insuffisants) de réduction des émissions des gaz à effet de serre. Il illustre aussi la vision du gouvernement, et du capitalisme repeint en vert, concernant la réduction des GES : les efforts se partagent entre les pauvres pour que les riches puissent continuer avec leurs projets et modes de vie insoutenables pour la planète.

Ces 2000 ha de bocage abritent aujourd’hui une agriculture paysanne, extensive et créatrice d’emplois. Le bocage est une technique ancestrale permettant de protéger les terres agricoles de l’érosion mais aussi d’apporter naturellement de la matière organique aux sols. Une destruction de ces terres serait donc non seulement une tragédie écologique mais aussi un grave préjudice porté à la recherche indispensable d’un autre mode d’agriculture débarrassé de son versant productiviste insoutenable sur le long terme.

D’un point de vue économique, ce projet est loin de tenir ses promesses. Il constitue même un contre-sens économique. En 2011, une étude indépendante du cabinet d’étude européen CE Delft, à la demande du CéDpa (le collectif d’élus opposés au projet), a réévalué le coût du projet à 600 millions d’euros (490 annoncés). Cette même étude a conclu à un projet déficitaire pour la collectivité de 100 à 600 millions d’euros selon les hypothèses et préconise un réaménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique qui est loin d’être saturé pour éviter le survol de la ville de Nantes et réduire les nuisances sonores.

Selon le Canard Enchaîné (2008), en prenant en compte le coût des infrastructures complémentaires nécessaires, le coût total de ce projet pourrait s’élever à 4 milliards d’euros ! Cerise sur le gâteau, les collectivités locales ont décidé de prêter à la multinationale Vinci gestionnaire pendant 55 ans de l’aéroport la bagatelle de 115,5 millions d’euros !

La proximité entre la multinationale Vinci et le Parti Socialiste est d’ailleurs assez troublante. À titre d’exemple, l’ancien Directeur général délégué de Vinci Concessions (dont Vinci Airport est une filiale) entre 2002 et 2008, David Azema, vient d’être nommé commissaire aux participations de l’État par le premier ministre et le ministre du redressement productif. De plus l’actuel président de Vinci Airport, Nicolas Notebaert, fut un temps en poste au Ministère de l’Équipement et des Transports entre 1995 et 2002…

ZAD « Zone A Défendre »

Face à ces multiples preuves d’un projet mal ficelé de bout en bout et guidé par le seul fil d’une idéologie productiviste d’un capitalisme repeint en vert pour l’occasion, la lutte sur place est ancienne et s’accentue au fur et à mesure que les expropriations de terres se multiplient et que le gouvernement tente de passer en force.

Dès les prémices de ce projet, des agriculteurs inquiets se groupent au sein de l’ADECA (Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport). Mais c’est avec la remise en avant du projet au début des années 2000 que les opposants commencent véritablement à s’organiser. Ainsi en 2000 est créée l’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes).

Tout s’accélère en 2009 quand, à la suite d’actes de sabotages lors des opérations de forage d’étude du sol, la zone est gardée militairement. Un appel à l’occupation des maisons abandonnées et de la zone est alors lancé et 16 lieux sont occupés en soutien aux opposants locaux. Une semaine de la résistance est aussi co-organisée par le Parti de Gauche entre le 1er et le 9 Août 2009 avec la présence sur place des militants PG.

Le Collectif d’élus Doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDpa) est constitué la même année, avec en son sein le sénateur François Autain et la conseillère générale de Loire Atlantique Françoise Verchère tous deux membres du PG. Le PG est présent sur le site de NDDL chaque été pour marquer son opposition à ce projet et a participé, entre autre, au 2ème forum européen contre les grands projets inutiles qui s’est tenu à NDDL des 7 au 11 juillet 2012. En avril 2012 une grève de la faim de plusieurs agriculteurs et élus (dont Françoise Verchère) a reçu le soutien de Martine Billard.

Depuis le 14 octobre, les forces de l’ordre (plus de mille gardes mobiles) procèdent à une évacuation massive des squats, une dizaine de maisons ont été détruites ainsi que plusieurs cabanes. Le nouveau gouvernement Ayrault a choisi la voie de la force. Plus que jamais la lutte s’organise, sur place et nationalement.

Arthur Morenas

7) Notre-Dame-des-Landes : Mélenchon accuse Hollande de mentir

Jean-Luc Mélenchon a accusé dimanche François Hollande, qui a fait valoir "la force du droit" dans le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, d’avoir "tort" et de mentir.

"François Hollande a tort et il ment", a lancé le coprésident du Parti de gauche, invité de "C’Politique" sur France 5.

"Il a tort", a-t-il poursuivi, parce que "juridiquement ce n’est pas fini". "Il a tort de faire ce genre d’annonces depuis la Pologne", a-t-il aussi reproché au chef de l’Etat.

"Jusqu’à présent on s’astreignait à l’étranger de ne pas parler de la situation intérieure française lorsqu’il s’agissait de mentionner un conflit. Là il est en conflit avec une partie de sa propre majorité gouvernementale et de sa propre majorité politique", a-t-il dit.

"Enfin je trouve tout de même extraordinaire qu’il ose se prévaloir de la force de l’Etat, lui qui a lamentablement capitulé lorsque les Sodimédical, des ouvrières qui sont restées sans paie pendant un an, sont allées le voir et qu’il n’a rien fait", a poursuivi M. Mélenchon.

"François Hollande, contrairement aux apparences, est un idéologue", a-t-il ajouté par la suite. "Le fond chez lui a toujours été très dur", a-t-il dit en donnant l’exemple de Notre-Dame-des-Landes "où on envoie les gardes mobiles".

Pourquoi n’a-t-il pas non plus accordé l’amnistie aux syndicalistes qui ont été condamnés pendant cinq ans ?, a-t-il demandé. "Pour dire, vous avez vu, c’est moi qui commande", a-t-il répondu.

Jean-Luc Mélenchon a aussi estimé que le chef de l’Etat avait voulu "envoyer un signal au grand patronat". "Il donne un signal qu’il va confirmer à la conférence de presse : je fais la politique de ces gens-là, et toi Jean-Luc Mélenchon et tes amis au revoir, merci, vous m’avez fait élire, et maintenant retournez à la cave", a ajouté le candidat du Front de gauche à la présidentielle.

6) Article d’Europe 1 sur les conséquences politiques de la manifestation

Le clash entre les socialistes et le reste de la gauche, au sujet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a encore rebondi samedi, jour d’une manifestation contre le projet. Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, s’en est vivement pris à Europe-Écologie-Les Verts (EELV), opposé au projet. "Un parti de la majorité gouvernementale ne devrait pas s’impliquer dans des manifestations qui prennent pour cible le Premier ministre", a prévenu le socialiste, lors du Conseil national de son parti. Et pour cause : les écolos ont récemment intensifié leurs pressions sur Jean-Marc Ayrault, ardent défenseur de l’aéroport, le surnommant même Monsieur "Ayraultport". Plusieurs leaders écologistes s’étaient même rendus dès vendredi matin, sur le site de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, afin de demander à leurs alliés PS au gouvernement de renoncer au projet d’aéroport qui y est prévu.

• Placé interpelle directement le Premier ministre. "Cet aéroport, c’est celui de Jean-Marc Ayrault. Il y a un moment, quand on est Premier ministre, il faut intégrer la question des finances publiques et l’intérêt général du pays", avait sermonné le chef de file des écologistes au Sénat, Jean-Vincent Placé. Invité sur Europe 1, le 9 novembre, l’élu avait déjà dénoncé "un acharnement incroyable du gouvernement et en particulier du Premier ministre pour construire cet aéroport d’un autre temps".

• Pascal Canfin solidaire du gouvernement mais... Le ministre EELV du Développement, Pascal Canfin, a même fait savoir vendredi soir qu’il aurait manifesté s’il n’était pas membre du gouvernement, dans un entretien à Médiapart. "Oui, j’irais manifester, comme l’ensemble des parlementaires écologistes disponibles. Mais il serait incompréhensible qu’un membre du gouvernement manifeste contre un projet défendu par une partie du gouvernement", a-t-il avancé. De quoi s’attirer les railleries de la droite. "On a même un ministre qui ferait mieux de se taire ou de démissionner", a ainsi taclé samedi sur Europe1 Dominique Bussereau, ancien secrétaire d’État (UMP) aux Transports.

• Mélenchon n’aime ni l’aéroport, ni la méthode du gouvernement. Samedi, présent au milieu des manifestants tout comme Jean-Vincent Placé, le leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, en a remis une couche. "Le projet est absurde. Il y a un choix dicté par le nouveau gouvernement, qui est le choix du rapport de force brutal et violent. C’est une lourde erreur", a-t-il dénoncé.

5) Diaporama sur la manifestation de Notre-Dame-des-Landes le 17 novembre 2012 !

Cliquer sur l’adresse URL ci-dessous :

http://www.lepartidegauche.fr/photo...

4) Toutes et tous à Notre-Dame-des-Landes le 17 novembre ! (Parti de Gauche)

Le Parti de Gauche s’oppose depuis sa création au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes car c’est :

- Un projet inutile, l’actuel aéroport nantais est loin de la saturation

- Un projet anachronique, au moment où il nous faut diminuer drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre

- Un projet destructeur des terres agricoles et de zones humides riches en biodiversité

- Un projet destructeur des liens sociaux construits par les agriculteurs installés depuis des décennies sur le site, comme par les militant-e-s qui occupent la zone depuis plusieurs années,

- Un projet coûteux, avec un montage financier opaque qui passe sous silence le coût pour la collectivité publique des routes, ponts et autres aménagements annexes.

- Un projet au profit de la multinationale Vinci, grand bénéficiaire du « partenariat public-privé ».

En lançant les opérations d’expulsion des occupant-e-s de la zone, de destruction de leurs habitats et de leurs biens, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et actuel Premier ministre, a choisi de mettre la force publique au service d’intérêts privés.

Le Parti de Gauche appelle ses militant-e-s à participer à la mobilisation qui se développe partout en France.

Il appelle à organiser le déplacement le plus massif possible à la manifestation nationale du 17 novembre et à y participer en nombre. Une délégation nationale du PG y sera présente.

3) Non à un 146ème aéroport français à Notre Dame des Landes ! (par Gabriel Amard)

Enfin un nouvel aéroport ! La France va enfin sortir du Moyen-Âge, et avoir des infrastructures dignes de ce nom...

Je plaisante, bien sûr : la France compte 145 aéroports, pendant que l’Allemagne en a 45. Ça pose tout de suite la question de l’utilité d’un nouvel aéroport, non ? D’autant plus que le projet d’aéroport à Notre Dame Des Landes, près de Nantes, se fait dans un département bien pourvu en terres agricoles. Il doit être plus utile de faire venir des marchandises de loin plutôt que de promouvoir l’autonomie alimentaire et la relocalisation de la production. Surtout en ces temps de crises écologiques...

D’ailleurs, Cécile Duflot, à l’époque porte-parole des Verts, était venue symboliquement planter un arbre à Notre-Dame-des-Landes, pour résister au bétonnage de cette zone de bocage réservé. Aujourd’hui devenue ministre, elle soutient l’imposant dispositif policier mis en place par le gouvernement pour « protéger » ce site. Les pelleteuses de l’entreprise Vinci sont accompagnées de CRS pour détruire les maisons, chasser les habitants et disperser les résistants à ce projet.

Réunis dans un collectif qui s’appelle La Vacherie (en référence à la Bergerie du Larzac), les militants contre le projet d’aéroport se font l’écho des 70% de Français qui y sont hostiles aussi. Logique, me direz-vous, quand en pleine période d’austérité clamée par le gouvernement, celui-ci s’apprête à mettre 250 millions d’euros (soit la moitié du coût total) dans un projet aussi absurde écologiquement.

Engagé depuis le début contre cet aéroport, je me félicite que le Parti de Gauche continue son soutien actif à la mobilisation. Il se joint aux comités locaux pour appeler à la manifestation samedi 17 novembre à Nantes, à laquelle participeront Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche et Corinne Morel-Darleux, conseillère régionale Parti de Gauche.

2) Des combattants du Larzac rempilent pour Notre-Dame-des-Landes (AFP)

La fronde de Notre-Dame-des-Landes a ranimé sur le plateau du Larzac une flamme jamais éteinte chez ceux qui menèrent il y a 40 ans une lutte homérique et victorieuse contre l’Etat et qui ont décidé de rempiler pour défendre les paysans et une autre vision du monde, à 750 kilomètres de là.

Sur le causse qui surplombe Millau, aux confins de l’Aveyron et de la Lozère, les combattants "historiques", ceux qui empêchèrent l’extension du camp militaire de la Cavalerie au prix de dix années de combat (1971-1981), mais aussi les habitants plus récents sont en ébullition.

Du Larzac, ils vont en autobus jusqu’en Loire-Atlantique

Un comité de soutien "Millau Larzac" vient d’être créé. Des dizaines de personnes sont "montées" en autobus jusqu’en Loire-Atlantique pour manifester et d’autres actions vont suivre.

"Ici, il y a à peine 1,5 habitant au kilomètre carré. Mais il y a un concentré de gens politisés, ça réagit très très vite", explique Philippe Tellier, 56 ans, dans son atelier de tourneur sur bois des Baumes du Larzac, lieu-dit perdu dans un paysage minéral grandiose, où les rochers empilés en colonnes le disputent aux brebis des éleveurs.

Notre-Dame-des-Landes : émanation directe du conflit sur le Larzac il y a 40 ans

Sur les vastes étendues calcaires résonnent de temps en temps les tirs des militaires qui s’entraînent dans les limites du camp originel. Philippe Tellier s’est installé là en 1995 mais, auparavant, il avait beaucoup fréquenté le centre de formation à la lutte non-violente ouvert aux belles heures du combat des 103 paysans qui refusaient d’être expropriés pour agrandir un camp de l’armée.

"On ne peut pas ne pas réagir"

Aujourd’hui, "quand on voit des paysans expulsés" comme à Notre-Dame-des-Landes, "on ne peut pas ne pas réagir", dit Ghislaine Ricez, 59 ans, secrétaire de la Société civile des terres du Larzac, organisme original qui gère de manière collective 6 300 hectares pour les agriculteurs et qui est l’émanation directe du conflit d’il y a 40 ans.

"On ne peut que se sentir solidaires et leur proposer de créer partout des comités de soutien pour donner la même impulsion" que celle dont les "Larzaciens" avaient bénéficié à l’époque, ajoute la compagne de José Bové, un historique du causse devenu une figure de l’altermondialisme.

Défense des Kanaks de Nouvelle-Calédonie, lutte contre les OGM, le McDonald’s de Millau, le nucléaire et, dernièrement, l’extraction des gaz de schiste ont maintenu vive la flamme sur le causse, au nom de la défense de l’environnement et du "principe de l’universalité de la terre", comme le dit Christian Roqueirol, éleveur de la Confédération paysanne.

Lui est arrivé sur le plateau en 1975, alors qu’il était objecteur de conscience, pour "occuper des fermes que l’armée avait achetées", un peu à la manière des "jeunes qui occupent le terrain dans la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes". Dans les deux cas, les contestataires ont un autre souci que la déprise agricole et le bétonnage des territoires. Ils veulent défendre un autre modèle de société.

Notre-Dame-des-Landes cristallise une volonté de changer de vision du monde

Dans les années 1970, les opposants refusaient "une vision militariste" du monde dans un contexte post-68 où maoïstes, anarchistes et autres gauchistes sont venus se greffer sur un monde rural conservateur, se rappelle José Bové. Il estime que la suite leur a donné raison avec le démantèlement de certains camps militaires et la fin de la conscription.

Notre-Dame-des-Landes cristallise aussi une volonté de changer de vision du monde, de modèle économique et de consommation, ajoute le député européen.

"L’aéroport est un projet dépassé, on devrait déjà réfléchir à l’après-pétrole et à la transition énergétique", renchérit Chantal Alvergnas, éleveuse de 50 ans. Pour les anciens "Lazarciens", c’est un renvoi d’ascenseur. De nombreux paysans de l’Ouest avaient soutenu leur combat sous l’impulsion de Bernard Lambert, ancien syndicaliste agricole de Loire-Atlantique à l’origine de la Confédération paysanne.

"On appelle ça le retour de solidarité", explique dans sa maison de Creissels, Marizette Tarlier, débarquée là en 1965 avec son époux Guy pour élever des brebis. Le couple, arrivé de Centrafrique où il cultivait du café, fut l’un des fers de lance du combat.

A 79 ans, Marizette ne lâche pas l’affaire. Entre ses multiples engagements militants, elle s’est rendue plusieurs fois à Notre-Dame-des-Landes : "On voue une reconnaissance éternelle à ces Bretons", justifie-t-elle.

1) Aveyron Mobilisation pour soutenir Notre Dame des Landes

Un bus pour se rendre à Notre-Dame-des-Landes est prévu, et co-financé par le Parti de Gauche, au départ du Sud Aveyron.

Le prix de la place est fixé à 25 euros. Si tu souhaites faire le déplacement :

BUS au départ du sud Aveyron, arrêts à Rodez, Decazeville départ vendredi 16 dans la nuit, coût maxi 25 euros

Contact 0565594371

0608436566

En plus du rassemblement prévu à Saint-Affrique, le 17 novembre à 10h pour soutenir l’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, devant la mairie, des actions collectives sont prévues à Rodez :

- Rendez-vous à Rodez place du Bourg à 17 heures ce vendredi 16 novembre avec des banderoles (du matériel sera disponible sur place) pour interpeller les élus du conseil municipal

- Rendez-vous aussi samedi 17 à 10h30 sur le marché de Rodez au café de la Simone place du Bourg pour distribuer des tracts.

Notre-Dame-des-Landes. Coup de force contre des opposants à l’aéroport ce 16 octobre

Procès de Sylvain Fresneau : Réquisitoire très politique du Procureur de la République

Notre Dame des Landes : Halte aux grands projets inutiles !

Soutien à F.Verchère et aux opposants à Notre Dame des Landes !

Des méthodes de nervis indignes d’un parti de gauche (Par le Parti de Gauche 44, le NPA 44 et les Alternatifs 44)

Juin 2009 : Appel du collectif des élu-es contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes (Loire Atlantique)


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