Portugal : « Que la Troïka et Merkel aillent se faire f... et Passos Coelho avec ! »

dimanche 18 novembre 2012.
 

Portugal en deuil

Après les manifestations ce week-end de plusieurs milliers d’agents des services publics des forces de l’ordre, de 10 000 militaires et leurs familles contre l’austérité et pour dire « Nous ne serons pas utilisés pour réprimer les manifestations du peuple », après l’action des Député-e-s européen-ne-s de la Gauche Européenne (GUE/NGL) lors de la visite éclair de Madame Merkel au Parlement européen, c’était ce lundi des milliers de Portugais-e-s qui accueillaient Madame Merkel en noir : habits noirs, noir aux fenêtres, statues revêtues de noir, même certains journalistes l’étaient... Les jeunesses du Bloc de Gauche l’attendaient elles en chanson, priant la chancelière de "dégager" sur l’air de l’hymne européen (Hymne à la joie) : « Que la Troïka et Merkel aillent se faire f... et Passos Coelho avec ! »

Car avec Merkel et la Troïka, le Portugal est en deuil ! Deuil de la dignité d’un peuple, dignité économique, sociale, culturelle. Deuil de la démocratie et des droits humains fondamentaux. Les syndicats, associations, mouvements sociaux et partis de Gauche ont appelé à ce que le pays soit en deuil et se manifeste pour vaincre la résignation. Le message a été très visiblement entendu ! Les Portugais portent le deuil mais ils veulent relever la tête !

Le mot d’ordre du jour était : « Merkel ne commande pas au Portugal ! » Pourtant, à voir l’état de siège dans lequel était Lisbonne ce lundi, on est en droit de se poser la question : l’espace aérien avait été fermé, le quartier du centre culturel de Belem (aussi siège de la représentation de l’Union européenne) aussi, des milliers de forces de l’ordre avaient été mobilisés pour empêcher le peuple d’approcher Madame Merkel pour lui dire la souffrance subie par l’application du mémorandum de la Troïka et son cortège d’échecs et de misère.

Devant l’indignation et la colère du peuple portugais qui souffre c’est la fuite pour Merkel. Partout sur son passage des manifestants l’attendaient de pied ferme. Mais impossible de la voir. Attendue par des centaines de personnes à l’aéroport militaire de Figou Maduro, elle est passée par une porte dérobée. Elle a ensuite fait un passage éclair au Palacio Belem où elle n’a pas pu échapper aux cris et aux insultes. Madame a ensuite été emmenée dans une forteresse (São Julião da Barra) où, en son temps, le Portugal mettait en quarantaine les pirates et où Salazar allait passer ses vacances. Tout un symbole.

Le Parti de Gauche salue la volonté des Portugais de montrer à Angela Merkel qu’ils n’accepteront pas sa politique mortifère et qu’elle n’a pas à donner d’ordres à un peuple souverain.

Bruno Fialho et Céline Meneses


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