Italie : « No Monti Day « - L’autre gauche italienne unie contre Monti

vendredi 2 novembre 2012.
 

Nous étions plus de 150 000, à défiler samedi dans les rues de Rome. Etudiants, précaires, syndicats de base, militant-e-s du Parti de la Rifondazione Comunista, et du Front de Gauche en Italie, nous avions toutes et tous répondu présent-e-s à l’appel du comité « No Debito » (Non à la dette) pour protester contre les plans d’austérité mis en place par le gouvernement Monti. Rappelons que ce gouvernement "technique" n’a aucune légitimité démocratique.

« Monti Dégage. Non au Fiscal Compact », voilà ce que disait la banderole de tête de la manifestation, tirant le bilan d’une année de destruction des acquis sociaux, de la retraite à la santé en passant par la protection contre les licenciements abusifs. Un programme fidèle à la lettre aux injonctions de la Commission européenne, mis en place avec le soutien du Parti Démocrate dont le secrétaire générale et probable candidat à devenir premier ministre, Pierluigi Bersani, était le même jour à Toulouse pour assister au Congrès du Parti Socialiste français et y réitérait son soutien à la politique de Monti.

Dans le cortège, les malades de sclérose en plaque en grève de la faim contre la suppression du fonds qui permet à leur parents de s’absenter du travail pour les aider dans la vie quotidienne, côtoyaient les métallos de l’Ilva de Tarente en lutte contre le chantage qui leur est imposé par leur entreprise, travail et pollution contre chômage et air pur, les étudiants "prood to be choosy" (fiers de faire la fine bouche) défilaient pour protester contre la ministre des affaires sociales Elsa Fornero qui a eu la vulgarité de prétendre que si le chômage des jeunes est aussi haut en Italie, 35%, c’était parce que ceux-ci étaient trop "choosy", délicats et n’acceptaient pas les postes qui leurs seraient offerts, et enfin le long cortège des organisations politiques. Le composaient : de très nombreux militants du Parti de la Refondation Communiste, des militants d la Gauche Critique, du Parti Communiste des Travailleurs, et une petite troupe de militants du Front de Gauche Italie, tous unis dans la manifestation contre Monti.

A la fin de la manifestation, les représentants syndicaux et politiques ont été invités à prendre la parole. Ils ont déclarés en chœur que ce 27 Octobre marquerait le début d’un processus unitaire contre l’austérité et les politiques néolibérales européennes. Le discours de Paolo Ferrero, secrétaire général de Refondation Communiste a été particulièrement applaudit, notamment quand il a annoncé "qu’il fallait arrêter de financer les banques et ne plus se soumettre aux diktats de la troika". Très applaudit aussi, le discours de Giorgio Cremaschi du comité No Debito, et ex dirigeant syndical de la CGIL, qui a appelé tous les syndicats à se prononcer pour la grève générale le 14 Novembre, pour unir les luttes au niveau européen.

Le Parti de Gauche se félicite de la mobilisation du peuple dans les rues de Rome et lui apporte sa solidarité dans sa lutte pour obtenir une vraie alternative à l’austérité. Il était grand temps que l’autre gauche se réunisse et commence enfin son parcours unitaire pour contrer l’autoritarisme austéritaire de la troïka et pour construire une Europe de la solidarité, de la justice sociale et du progrès humaine et écologique.

Guillaume Mariel


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