Refusons la hausse des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur

dimanche 23 septembre 2012.
 

Après la rentrée des lycéens, voilà celle des étudiants et avec elle son cortège d’annonce de la part de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fiorasso.

Et elle a fort à faire, plus de 20 Universités sont en déficit. 3 d’entre elles, le sont pour la deuxième année consécutive. Aux yeux de la loi, elles pourraient être mise sous tutelle du Recteur, donc de l’Etat. Loin de se saisir de cette opportunité d’en finir avec l’autonomie, la ministre affirme : « La tutelle rectorale aveugle n’a pas de sens. Elle ne favorise pas l’autonomie. » Le Monde, 18/09/2012. Aucune remise en cause de l’autonomie, donc.

Et pourtant, cette situation est la conséquence directe de la loi LRU d’autonomie des Universités. Comme le Parti de gauche le démontre ici (lien vers http://www.jean-luc-melenchon.fr/ar...), cette loi a été conçu pour organiser l’appauvrissement des universités.

Deux solutions leur restaient pour assurer l’équilibre des comptes. La première, faire appel à des fondations privées, n’a pas connu le succès escompté. La seconde, faire payer les étudiants est expérimentée pour les diplômes d’Université et par quelques Universités qui enfreignent la loi et recourent à des frais d’inscription illégaux. Mais la loi actuelle sur les frais d’inscription rend marginal ce curseur … pour l’instant.

En effet, le quotidien Le Monde révèle une piste que le gouvernement tenterait de débroussailler. En finir avec la gratuité des classes préparatoires. Voilà encore des privilégiés qu’il faudrait mettre au pas. En effet, un élève dans ces filières revient plus cher à la collectivité qu’un étudiant à l’Université. Bien sûr, les catégories sociales supérieures y sont largement surreprésentées au détriment des enfants d’ouvriers et d’employés. Comment, dès lors, ne pas admettre qu’au nom de l’équité, il faudrait rendre payante ces formations ?

Tout simplement, car une nouvelle fois, il ne s’agit que de l’arbre qui cache la forêt !

Car, ce que révèle le quotidien, sans s’en émouvoir, c’est qu’une telle mesure concernerait également les élèves de BTS. Beaucoup plus nombreux que les élèves de classes prépa. Mais bien sûr, l’idée d’une pseudo équité n’est plus opérante. En effet, les BTS reçoivent beaucoup plus d’enfants des milieux populaires et d’élèves boursiers que les classes prépa.

Sous couvert d’équité et de faire payer les riches, se sera une nouvelle fois les plus démunis qui seront frappés par une telle mesure.

Plus encore, cette « fuite » est un ballon d’essai. Si la résistance n’est pas totale, c’est tous les étudiants qui à terme seront frappés par une hausse des frais d’inscription. Pourquoi la France qui applique sagement la doxa libérale, ne s’inspirerait pas des pratiques anglaises ou québécoise en la matière ?

Comme le porte le Parti de Gauche et le Front de Gauche, seule l’abrogation de la LRU et l’abandon de l’autonomie des Universités permettra d’en finir avec ces menaces sur l’accès de tous au savoir et à la formation et garantira un enseignement supérieur de qualité.


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