Montebourg et Valls ne parlent pas de nucléaire mais de la mise au pas des écologistes par le PS

samedi 1er septembre 2012.
 

"De Montebourg à Valls , l’incompétence !"

En déclarant, contre toute évidence, que "le nucléaire est une énergie d’avenir", MM Montebourg et Valls ne parlent en réalité pas d’énergie mais de la situation politique dans la majorité. Il s’agit, de la part de ces deux ministres productivistes, de faire publiquement état de la mise au pas du parti écologiste EELV par le parti socialiste.

S’ils ont tort par rapport au nucléaire, les deux ministres ont hélas parfaitement raison sur le plan politique : l’écologie politique est en ruine depuis que Cécile Duflot l’a littéralement bradée en échange d’un strapontin ministériel pour doper sa carrière personnelle. Sa déroute politique face à Manuel Valls est actée aujourd’hui même par l’évacuation médiatique d’un campement de Roms à Evry.

Mme Duflot a bradé l’écologie au profit de sa carrière

Les représentants d’EELV qui font mine aujourd’hui de tomber des nues, à la suite des déclarations de MM Montebourg et Valls, savent parfaitement que ces déclarations relèvent d’une logique politique implacable : les deux ministres écologistes et les deux groupes parlementaires écologistes (qui ont voté la confiance) cautionnent ce gouvernement productiviste, pronucléaire, qui prétend contre tout évidence faire "revenir la croissance", qui veut faire payer la "dette" à une population qui n’en est pas responsable, etc.

La seule solution pour l’écologie politique est de clore le cycle "people" ouvert en 2009 et qui a consisté à recruter des "vedettes" (José Bové, Eva Joly, Laurence Vichnievski, Nicolas Hulot, etc) pour incarner des combats qui doivent en réalité être menés sur le terrain et dans la radicalité.

La filière nucléaire mondiale en totale déconfiture

La filière nucléaire mondiale est en totale déconfiture, processus d’ailleurs commencé bien avant la catastrophe de Fukushima. La part du nucléaire dans l’électricité mondiale est passée de 17% en 2005 à 11% aujourd’hui. De nouveaux scandales frappent désormais la filière nucléaire, comme l’affaire des fissures de cuves qui concerne plus de 20 réacteurs dans une dizaine de pays.

Le Japon, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, l’Espagne : d’importants pays ont décidé d’en finir avec l’atome, sans parler de ceux qui, comme l’Italie, ont refusé clairement cette option.

Quant aux pays qui prétendent "relancer" cette filière, comme les USA et la Grande-Bretagne, ils se heurtent au coût réel de l’électricité nucléaire qu’il n’est plus possible, en ces temps de disette budgétaire, de masquer par des aides publiques indues comme cela a été le cas pendant des décennies, en particulier en France.

Enfin, les projets nucléaires au Sud (Inde, Brésil, etc) se heurtent à des mobilisations populaires massives. Seuls les régimes autoritaires (Chine, Russie, Émirats) maintiennent encore certains projets…

Observatoire du nucléaire - Communiqué N°2 du 27 août 2012


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