Pussy Riot : 2 ans de camp pour 3 minutes de chanson

vendredi 24 août 2012.
 

4) Verdict scandaleux au procès des Pussy Riot (Communiqué de la Gauche Anticapitaliste)

Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch, Maria Alekhina, les féministes russes du groupe punk Pussy Riot ont donc été condamnées à 2 ans de camp pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse".

La « sainte alliance » qui unit le chef du Kremlin V. Poutine et le chef de l’église orthodoxe, la patriarche Kirill a frappé.

De très nombreuses manifestations et rassemblements en Russie, où la police a procédé à plusieurs arrestations, et dans plusieurs villes dans le monde ont eu lieu pour exiger la libération immédiate de Nadejda, Ekaterina, Maria.

Cette condamnation est une honte pour la justice russe et une atteinte profonde aux droits démocratiques, et accentue les interdits envers la liberté d’expression. Elle prive de liberté trois jeunes femmes qui, comme beaucoup d’autres en Russie, ont manifesté leur rejet de V. Poutine.

La Gauche anticapitaliste réaffirme toute sa solidarité avec les féministes de Pussy Riot condamnées, et avec l’ensemble des citoyens qui en Russie mène un difficile combat contre le régime dictatorial de V. Poutine.

Le 17 août 2012.

3) Les Pussy Riot jugées coupables d’"hooliganisme" (Le Monde)

Les trois jeunes femmes du groupe de punk rock russe Pussy Riot, contre lesquelles le parquet de Moscou a requis trois ans de camp pour une "prière" anti-Poutine dans une cathédrale, ont été jugées coupables, vendredi 17 août, d’"hooliganisme" motivé par la haine religieuse, a annoncé le juge chargé de l’affaire.

A 15 heures (13 heures, heure de Paris), la présidente du tribunal Khamovnitcheski de Moscou a entamé la lecture du jugement de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, qui comparaissent depuis la fin de juillet et sont en détention provisoire depuis cinq mois.

Les prévenues sont jugées pour avoir chanté le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.

"TROÏKAS DE L’ÉPOQUE DE STALINE"

Le procureur a requis trois ans de camp contre chacune d’elles, expliquant avoir tenu compte de leur casier judiciaire vierge et du fait que deux des femmes avaient des enfants en bas âge. La peine maximale est sept ans de camp. La juge a souligné qu’il n’y avait pas eu de "repentir" de la part des accusées, qui ont "violé l’ordre public" et "offensé les sentiments des croyants".

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. L’un d’eux a comparé ce procès à celui des "troïkas de l’époque de Staline", en allusion aux groupes de trois personnes qui, du temps de la terreur stalinienne, condamnaient à des années de camp ou même à mort, de manière arbitraire et expéditive.

L’affaire des Pussy Riot a profondément divisé la société en Russie, de nombreux prêtres et fidèles dénonçant la profanation de la cathédrale et une attaque en règle contre l’Eglise. Mais d’autres, y compris au sein de l’Eglise, ont jugé les poursuites à leur encontre et leur maintien en détention disproportionnés.

Des manifestants ultra-nationalistes et orthodoxes faisaient entendre leur voix vendredi devant le tribunal. "Je veux que les Pussy et ceux qui les soutiennent brûlent en enfer", a déclaré l’un d’entre eux. Une centaine de personnes scandaient de leur côté "Liberté aux Pussy Riot !", "Liberté aux prisonniers politiques !" La juge chargée du procès, Marina Syrova, a été placée jeudi sous protection de l’Etat à la suite de menaces qui émaneraient de partisans du groupe de rock.

Les trois femmes ont déjà reçu de nombreuses marques de soutien international, notamment de la part de députés allemands, de la chanteuse américaine Madonna, de l’artiste d’avant-garde Yoko Ono, veuve de John Lennon, ou encore de l’ex-Beatles Paul McCartney. Une journée mondiale de soutien aux Pussy Riot a d’ailleurs lieu vendredi, avec des actions dans de nombreuses capitales, dont Paris, Londres, Varsovie ou encore New York.

La "prière punk" qui a déclenché ce procès n’était pas le premier coup des Pussy Riot. Le 20 janvier, huit d’entre elles avaient entonné sur la place Rouge une chanson intitulée Poutine a fait dans son froc, en référence aux récentes manifestations de l’opposition – alors que selon un sondage, cité vendredi par le quotidien Vedomosti, la cote de popularité du chef de l’Etat est au plus bas depuis son arrivée à la tête de la Russie en 2000, avec seulement 48 % de personnes satisfaites contre 25 % d’insatisfaites.

2) Rassemblement pour la libération des membres du groupe punk féministe russe Pussy Riot le 17 août à Paris

FREE PUSSY RIOT ! Vendredi 17 août 2012 - 12h30 – Place Igor Stravinsky (près du centre Pompidou) – Paris

Les organisations signataires appellent à un rassemblement pour la libération immédiate de Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, membres du collectif punk féministe russe Pussy Riot : ce rassemblement aura lieu en même temps qu’un rassemblement similaire organisé à Moscou, et dans plusieurs autres villes à travers le monde, à quelques heures du verdict, attendu le 17 août en début d’après-midi.

Le procureur a requis contre les trois jeunes femmes 3 ans de camp, pour 3 minutes de chanson.

Les trois jeunes femmes du groupe punk féministe russe Pussy Riot ont participé le 21 février 2012, dans la Cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, à une prière punk intitulée « Sainte Vierge chasse Poutine ». Aucune dégradation du lieu de culte n’a été constatée et aucune insulte envers les croyants n’a été prononcée. Elles ont pourtant été rapidement arrêtées et sont accusées de « vandalisme aggravé, d’incitation à la haine religieuse et de sabotage des valeurs et du fondement spirituel du pays ».

Les jeunes femmes plaident « non coupable », rejettent l’acte d’accusation formulé contre elles et affirment que leur action n’avait pas un caractère religieux, mais politique. Par cette entreprise, elles tenaient à dénoncer l’utilisation politique de l’Eglise orthodoxe par le régime. Ce spectacle s’inscrivait dans un cadre de protestation plus large contre Vladimir Poutine et les élections frauduleuses en Russie.

L’affaire des Pussy Riot est symbolique de la répression grandissante de toute forme de contestation en Russie. Elle met en lumière les dérives inquiétantes d’autorités prêtes à utiliser la justice comme arme politique pour combattre ses opposants pacifiques. Le procès des Pussy Riot a été incontestablement d’une grande iniquité. La peine requise par le procureur est clairement disproportionnée par rapport à la performance politique et artistique des trois jeunes femmes, qui n’ont fait qu’utiliser leur droit internationalement reconnu à la liberté d’expression. Les organisations signataires appellent aujourd’hui toutes celles et ceux qui défendent la liberté d’expression, et la liberté artistique, les droits humains, les principes démocratiques et féministes à se rassembler à Paris, ce vendredi 17 août 2012, à 12h30, afin de demander la libération immédiate des membres du groupe Pussy Riot !

Organisations signataires : Amnesty International France, Association Russie-Libertés, Convoi Syndical pour la Tchétchénie, FreePussyRiot.org France, Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), Ligue des droits de l’Homme, Mouvement des Jeunes Socialistes, Les Jeunes écologistes, Osez le Féminisme !, Syndicat SUD-PTT. Avec le soutien de l’Union syndicale Solidaires.

1) Russie : le procès des Pussy Riots, anti-Poutine, reprend à Moscou

En février, les trois jeunes femmes avaient fait un bref happening dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou. Elles avaient chanté "Marie mère de Dieu, chasse Poutine". Elles ont été interpellées par la suite. Elles sont inculpées de vandalisme motivé par la haine ou l’hostilité envers la religion, un délit qui n’existe pas à ce jour dans le code russe. Elles risquent 7 ans de prison et, bien qu’ayant de jeunes enfants, elles resteront en prison au moins jusqu’au début de l’année prochaine.

Mais cette affaire a divisé les Russes : beaucoup ont été choqués par cette action iconoclaste, dans un pays où l’Eglise a étendu son influence dans toute la société, jusqu’au Kremlin. L’Eglise orthodoxe est un des piliers du pouvoir.

Revenu au Kremlin le 6 mai, Vladimir Poutine et le pouvoir se sont lancés dans une offensive coordonnée contre la contestation. Plusieurs lois ont été votées : celle qui aggrave drastiquement les pénalités en cas de manifestations non autorisées et de débordements, celle qui renforce le contrôle sur internet, celle encore qui qualifie d’"agent étranger" les ONG bénéficiant de financements extérieurs, sans oublier la nouvelle loi sur la diffamation qui rétablit une mesure qui avait été supprimée sous la présidence de Dmitri Medvedev.

Et enfin, il n’y a pas que les chanteuses de "Pussy Riot". Les arrestations de manifestants anti-Poutine du 6 mai se poursuivent, 16 personnes sont dans le collimateur. Un militant et un blogueur ont demandé l’asile politique aux Pays-Bas et en Autriche. Et un procès s’ouvre aujourd’hui contre une des figures emblématique et controversée de la contestation russe, le blogueur Andrei Navalny.


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