DECLARATION DU MARS, DE LA GAUCHE REPUBLICAINE ET DU CACTUS/LA GAUCHE sur la candidature Bové

lundi 22 janvier 2007.
 

REUNION NATIONALE DES COLLECTIFS DES 20 ET 21 JANVIER

En proposant à José Bové qu’il soit son candidat, la réunion nationale des collectifs prend la responsabilité d’initier cette candidature au nom du mouvement des collectifs antilibéraux. Quelques soient les précautions du texte pouvant le laisser apparaître comme un compromis, la réalité est là. Le reste n’est qu’habillage.

Une forte majorité de délégués présents à Montreuil estime que la dynamique derrière cette candidature est si forte qu’elle est capable de renverser les montages. Qu’elle est capable de rembobiner le film des derniers mois et d’incarner à elle seule l’ensemble de la gauche antilibérale. Capable, les autres candidats déjà déclarés se maintenant ou pas, d’atteindre un score significatif. Beaucoup, même, imaginent possible que ce résultat soit à la hauteur de celui que nous fixions à une candidature regroupant l’arc de force du non de gauche. Sans en partager la pertinence, nous ne dénions évidemment à personne cette analyse ni même, la légitimité de porter une telle candidature. Nous comprenons même ce qu’elle exprime de volonté de ne pas se résigner.

Mais la déclaration décide que cela mérite de faire prendre des risques au mouvement des collectifs. Risque de partition des collectifs entre eux et en leur sein, entre ceux qui soutiendront (sur la base du vote majoritaire de leurs membres ou du consensus ?) et ceux qui ne soutiendront pas cette candidature. Risque de ramener leur diversité aux sensibilités qui soutiennent la campagne de José. Nous pensons que cette décision nous éloigne toujours plus du rôle premier dont, ici, nous aurions du nous sentir avant tout délégataires : celui d’être les meilleurs rassembleurs de l’ensemble de la gauche antilibérale. A travers bien des interventions, nous pensons même que derrière cette logique en cours il y a en germe, consciemment pour certains, une autre dynamique : créer non le lieu de recomposition, ouvert, qui ambitionnerait de réunir à terme toute la gauche antilibérale, ce qui doit être notre but, mais un nouveau mouvement politique qui rassemblerait ceux qui aujourd’hui, parce qu’ils se sentent la légitimité de l’unité maintenue, vont faire campagne autour de José Bové. Le mouvement de l’une des sensibilités de la gauche antilibérale et non plus le vecteur, l’outil de son unité.

Nous regrettons aussi que pour arriver à cet objectif, on s’éloigne de la vision commune d’une candidature que nous placions résolument, dès la campagne, dans le cadre d’une 6ème république refusant la personnalisation. Ce n’est pas ici faire injure à José Bové, qui n’en a pas demandé tant, mais il lui faudra faire preuve d’une sacrée résistance au phénomène de personnalisation qu’une campagne présidentielle induit de facto quand elle démarre non par un engagement décidée tous ensemble avec lui, mais par une déclaration des collectifs qui lui propose une candidature dans laquelle il décidera ou non de se lancer fin janvier. Nous sommes loin des principes originels décidés ensemble.

Nous regrettons enfin certaines tournures de débats, notamment le samedi 20 janvier au cours de la commission « présidentielle », où il a été plus question d’imposer le choix majoritaire des délégués en rompant avec la méthode du consensus et de l’écoute respectueuse. D’autant que nous savons que n’est pas reflété dans cette décision toute la complexité et la diversité des plus de 600 collectifs unitaires existants.

Vous l’aurez compris, nous pensons que cette décision parce que prise au nom du mouvement des collectifs - et que ceux-ci restent souverains localement pour prendre leur décision ne change rien à l’affaire - est davantage source de risque de division, de cloisonnement, de délimitation des différents courants de la gauche antilibérale, qu’une chance pour relancer à moyen terme le rassemblement de ce qui fut le non de gauche, et ce dans un objectif majoritaire.

Il aurait pu être envoyé un signe suffisamment fort et positif à l’attention de cette candidature sans impliquer le mouvement des collectifs. Cela l’aurait déjà singularisé des autres candidatures lui donnant une légitimité à tenter de rechercher l’unité espérée. Cette déclaration préfère la proposer immédiatement au nom de collectifs.

C’est un choix, et pour nous une erreur. Nous ne chercherons pas à bloquer cette volonté, mais nous n’approuvons pas cette déclaration et nous ne souhaitons pas en être des acteurs durant la Présidentielle. Parmi les initiateurs de l’appel du 10 mai et ayant refusé que le mouvement des collectifs se fasse à la réunion nationale de St Ouen autour de l’une de ses forces à travers la candidature de Marie-Georges Buffet, nous appelons nos militants et tous les républicains de gauche à rester dans les collectifs, à y travailler dans le même esprit unitaire et à continuer à y promouvoir le rassemblement antilibéral.

Sur cette même légitimité, nous demanderons provisoirement un statut d’observateur au collectif national qui va naître ici. Nous espérons également que les délégués auront la sagesse de ne pas conditionner la dynamique unitaire pour les législatives et les Assises de la rentrée au soutien de cette campagne présidentielle afin de laisser une chance dans l’avenir à ce que notre démarche redevienne celle de l’ensemble des collectifs et de leurs composantes.

Montreuil le 21 janvier


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message