Eglise Catholique : Sombre histoire, présent sinistre

vendredi 19 août 2016.
 

Depuis quand ?

L’Eglise Catholique Romaine existe depuis 2000 ans. C’est une organisation qui s’est fixé pour but de convaincre ses adeptes qu’elle détient la vérité. Tant la vérité sur Dieu que cette autre vérité : l’Eglise est l’instrument qui a pour mission de réaliser les desseins de Dieu. Mieux même, elle considère qu’une de ses raisons d’exister c’est de parvenir, par l’évangélisation, à un monde où tous les humains seront catholiques romains pratiquants.

Comment en est-on arrivé là ?

Relire l’histoire de l’Eglise Catholique c’est faire un décompte d’atrocités, d’excès et d’abus qui ont accompagné, selon les époques, des armées de conquistadors, des gouvernements fascistes, des dictatures ignominieuses ou des pouvoirs économiques. L’église par elle-même détient un pouvoir économique incalculable. Elle possède une des plus grandes fortunes du monde. La Banque du Vatican ou Institut des Œuvres Religieuses en est la preuve.

La corruption règne aussi dans cette organisation : le cardinal nord-américain Paul Marcinkus est devenu célèbre suite à la faillite de la Banque Ambrosiano. Marcinkus, d’après les conclusions de la justice italienne, au titre de directeur de la Banque du Vatican, avait noué des relations étroites avec des cercles d’affaires, avec la mafia nord-américaine et italienne, comme la loge maçonnique « P-2 », qu’il avait aidés à blanchir des capitaux, une dizaine d’années durant. On peut se faire une « représentation » de ces faits grâce au film « Le Parrain III ». En fait, dans les années 80, une enquête judiciaire révéla le financement par la mafia de tout un cercle d’hommes politiques italiens, en particulier des élus démocrates-chrétiens. Bien entendu, Markinsus écopa d’une éphémère peine d’emprisonnement préventive. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Un autre compartiment important, à l’intérieur de l’Eglise Catholique, c’est l’Opus Dei, une branche anticommuniste pseudo-secrète et extrêmement puissante, d’origine espagnole, créée par le prêtre José María Escrivá de Balaguer en 1928. Son but essentiel est d’en finir avec l’Etat laïque et, pour cela, il recrute ses membres parmi les élites patronales et politiques et ces membres, une fois admis, ont interdiction, statutairement, de reconnaître publiquement leur appartenance à l’Opus Dei. A l’intérieur de l’Eglise, l’influence de l’Opus Dei a considérablement grandi, spécialement sous le pontificat de Jean Paul II qui doit son élection au rôle qu’a joué cette loge.

La Sainte Inquisition, le macabre Tribunal du Saint Office, des institutions qui existent encore sous l’appellation plus innocente de Doctrine de la Foi et à la tête de laquelle se trouvait l’ancien Pape Benoît XVI (Ratzinger, bras droit de Jean Paul II), sont une preuve du véritable esprit de cette organisation. La théologie de la Libération, en Amérique Latine, a été écrasée par ce chapitre de l’Eglise aux ordres directs du « saint » Jean Paul II, autre divinité du Néolibéralisme. Ce dernier ne défendait pas seulement le libre marché, entre autres choses, mais il légitimait les impayables et illégales dettes extérieures des pays pauvres du tiers-monde en déclarant : « Il est indéniablement juste le principe selon lequel les dettes doivent être acquittées » : Où diable est donc passé cet autre principe : Pardonnez nos dettes comme nous-mêmes pardonnons... ?

En ce qui concerne la persécution envers les sympathisants de la Théologie de la Libération, Olmedo Belucheen, suite à une excellente étude, nous rappelle dans son article : « Les dilemmes de l’Eglise Catholique après la mort de Jean Paul II », publié dans la revue Movimiento, ce qui suit :

« ...On a redécoupé le diocèse du cardinal brésilien Arms qui avait été le premier à accueillir les Mères de la Place de Mai qui dénonçaient la disparition de leurs proches entre les mains de la dictature et que l’Eglise argentine, engagée aux côtés des militaires, refusait de reconnaître ; on a perquisitionné chez l’évêque de Cuernavaca : Méndez Arceo, engagé aux côtés des mouvements populaires et on l’a poussé à prendre une retraite anticipée, chose qui n’a jamais été imposée aux évêques de droite.

Quand l’évêque de San Salvador, Oscar A. Romero, se rendit au Vatican pour dénoncer la persécution dont il était victime, il fut pratiquement mis à la porte par Jean Paul II et mis en demeure de s’entendre avec la dictature du Salvador ; on a mis fin au financement et procédé à la fermeture de l’Institut Théologique d’Etudes Supérieures (ITES), de Mexico, sous prétexte que cet institut militait pour la Théologie de la Libération.

Autres victimes remarquables de la politique verticaliste de Jean Paul II ce furent : le célèbre théologien brésilien Léonardo Boff à qui le cardinal Ratzinger donna l’ordre « de faire vœu de silence » et qu’il força à abandonner le sacerdoce ; l’évêque Gustavo Gutierrez, du Pérou, que l’on appelle « le père de la Théologie de la Libération » ; le curé poète nicaraguayen Ernesto Cardenal à qui le Pape adressa personnellement des remontrances ; et l’érudit théologien allemand Hans Kung, un des inspirateurs des réformes du Concile Vatican II.

Tous ont été contraints au silence, pris à parti et isolés de l’Eglise. Les plus éminents dirigeants de la Théologie de la Libération et partisans des réformes n’ont pas su ou voulu répondre à la persécution organisée par le Pape lui-même et ils ont préféré, peureusement, choisir l’obéissance, conscients que toute résistance conduirait inévitablement à un nouveau schisme.

Rubén Dri cite l’Instruction sur la vocation ecclésiale du théologien, rédigée par Joseph Ratzinger, en 1990, pour faire taire tous les dissidents dans le clergé. Il y est dit : « On ne peut faire référence aux droits de l’homme pour s’opposer aux interventions du Magistère » c’est-à-dire de la Hiérarchie. Et aussi : « La liberté de l’acte de foi ne justifie pas la dissension..., en aucune façon elle ne justifie la liberté en relation avec la vérité, laquelle est le monopole du Pape et de ses assesseurs à qui Dieu a transmis « l’infaillibilité ».

Sans aucun doute, il s’agit non seulement de l’infaillibilité du Pape, mais de celle de toute l’église quand il s’agit de soumettre et de manipuler des gens. Citez une dictature quelconque et vous verrez figurer, à ses côtés, la hiérarchie catholique. Les plus abominables dictatures latino-américaines ont pu compter sur l’appui de l’Eglise Catholique qui justifiait leurs crimes et génocides. Même Hitler a eu son Pape, Pie XII.

Comment y parvient-elle ?

Le christianisme actuel a plus de choses en commun avec les traditions perses, babyloniennes, égyptiennes ou grecques qu’avec les traditions hébraïques. Alors, le ciment de la religion catholique c’est toute une série de dogmes rassemblés dans le plus pur style copié-collé de notre ère électronique et elle table sur l’ignorance des gens pour continuer à les manipuler idéologiquement.

Voici quelques-unes des croyances, des cultes, des religions ou des dieux qui ont été « plagiés » pour faire un tout chrétien :

1. Horus : Dieu de l’Egypte ancienne, né le jour du solstice d’hiver, autour du 25 décembre. Son image est celle d’un enfant nouveau-né, couché dans une crèche, un pouce dans la bouche et un disque solaire sur la tête.

2. Tammuz : originaire de Syrie et de Babylone ; il est né d’une vierge (ça ne vous rappelle rien ?), il est mort d’une blessure au côté et il a ressuscité le troisième jour en laissant son tombeau vide avec la dalle qui en scellait l’entrée déposée à côté.

3. Sol Invictus : considérait sacré le jour Dimanche (le jour du Soleil)

4. Mithra : Originaire de Perse. Il a fait des miracles ; il est né d’une vierge ; il a été poursuivi et assassiné et, pour varier un peu, il a ressuscité le troisième jour.

Toutes ces divinités ci-dessus sont antérieures à la période de Jésus de Nazareth ; on les trouve plus de six siècles avant. Mieux encore, la naissance de Jésus ne commença à être célébrée que bien après le début du IIº siècle et cela, le 6 janvier, jusqu’à ce que, en 345, Jules I décide que le 25 décembre serait le jour de la naissance de Jésus. Qu’en dites-vous ?

Il convient d’ajouter que les fameux livres (Bible signifie « Livres ») sont restés, durant des siècles, entre les mains du Vatican qui en a fait bon nombre d’« éditions » suivant la convenance du Pape en place. C’est tellement vrai, que l’Eglise Catholique est la seule organisation chrétienne qui ne préconise pas la lecture directe de la Bible (livre dont l’authenticité est hautement discutable), mais elle préfère l’endoctrinement grâce à l’enseignement du catéchisme et à la dogmatisation de masse dans ses écoles primaires. Des mouvements, apparemment inoffensifs, comme Grupos Juveniles, Huella (au Venezuela), etc., se chargent de l’endoctrinement des adolescents qui, dans le meilleur des cas, deviennent des caricatures d’adultes pensants.

Puisque l’Eglise Catholique a été associée aux détenteurs du pouvoir depuis ses débuts, le contrôle des gens a été rendu plus facile puisque elle a toujours donné la main à l’armée et aux gouvernants, comme nous l’avons dit.

Et que fait-elle de plus ?

L’éducation aussi a joué un grand rôle dans l’endoctrinement catholique. Encore aujourd’hui, en Amérique Latine, c’est une règle communément appliquée que les institutions d’enseignement catholiques, aussi bien de l’enseignement primaire qu’universitaire, se caractérisent comme étant au service des classes riches, futures élites de dirigeants du pays auquel elles appartiennent. Par exemple : l’Université catholique Andrés Bello qui non seulement se joignit à la grève pétrolière de 2002, au Venezuela, mais qui continua de percevoir les frais de scolarité de ses étudiants lesquels, apparemment, ne trouvaient rien à redire à ce détail, ou le Collège San Ignacio de Loyola (la pension mensuelle y atteint et même y dépasse le montant de deux salaires minimum mensuels au Venezuela, si on y inclut les compléments pour certaines activités comme le football). Ces institutions ne s’intéressent pas aux pauvres comme le suggérerait l’Evangile.

Pire encore, des membres de la section Jésuite de l’Eglise, qui semblaient professer cette option préférentielle envers les pauvres, qui soutenaient la constitution de coopératives comme alternative à l’exploitation dans les usines, qui pilotaient des actions menées en collaboration avec des indigènes habituellement oubliés des gouvernements, sont devenus (il serait plus juste de dire qu’ils sont redevenus) ultras de droite et cela juste au moment historique où, pour la première fois, on a mis en place, dans la République Bolivarienne du Venezuela, un gouvernement de gauche modérée qui a rendu publique et mis en pratique sa préférence pour les pauvres et dans lequel on compte même un ministère consacré aux affaires indiennes.

Il est donc prouvé que si on n’est pas acteur dans le film (au moins dans ce cas-là) le mieux c’est d’interdire et de brûler le film. Au Venezuela, on est arrivé à de situations d’une totale absurdité que l’on assume avec un naturel qui fait frémir : *

Les Nouvelle Tribus (et leur travail « missionnaire ») installées à Tamatama, dans le haut Orénoque, en Amazonie et dans d’autres contrées proches, ont joui d’un pouvoir illimité et étaient devenues un Etat dans l’Etat, avec plus d’une douzaine de pistes d’atterrissage sur leur territoire ; elles aidaient même les équipes chargées des communications du Ministre de la Défense pour que ce dernier pût transmettre des résultats électoraux.

Heureusement, après une intervention audacieuse du gouvernement actuel, on a décidé de les expulser hors du pays. Encore faudrait-il vérifier que cela a effectivement été fait.

(par TORRES Juan Carlos)


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