Grèce La macédoine du gouvernement droite et socialistes prend mal

vendredi 29 juin 2012.
 

Le gouvernement grec a désigné un ancien banquier et économiste, Yannis Stournamas, à la tête du ministère des Finances. Une nomination urgente au lendemain de la démission du précédent ministre, Vassilis Rapanos.

Vingt-quatre heures après la démission de son ministre des finances, Vassilis Rapanos, pour raisons de santé, la Grèce lui a trouvé un remplaçant. Il est jeune (55 ans), il est qualifié (professeur d’économie à l’université d’Athènes et ex conseiller économique), et il défend le maintien du pays dans la zone euro. Yannis Stournamas a été investi mardi de la lourde charge du ministère des Finances. Ce proche du parti conservateur a présidé la Banque commerciale grecque Emporiki Bank de 2000 à 2004. Il a également participé aux négociations préliminaires à l’entrée de du pays dans l’euro en 2001 et a été membre du conseil d’administration de l’Organisme de la dette publique grecque.

Les trois leaders des partis de coalition, qui regroupent Nouvelle Démocratie, le Pasok et la Gauche démocratique, se sont rapidement entendu et l’ont désigné comme successeur du très fugace Vassilis Rapanos. Yannis Stournamas a déjà fait l’expérience du gouvernement, puisqu’il a assuré le poste de ministre du Développement du gouvernement intérimaire.

Hécatombe en série

Il faut dire que le temps commençait à tourner pour le nouveau gouvernement, qui veut défendre l’assouplissement des conditions du plan d’austérité auquel il est soumis face à la Troïka, et qui doit trouver sa place lors du sommet européen des 28 et 29 juin. Et la malchance semblait s’acharner sur le tout récent gouvernement grec, arraché tant bien que mal au terme de deux élections législatives.

Vendredi 22 juin dernier, avant même d’avoir pu prêter serment, Vassilis Rapanos, 65 ans, à la tête des Finances depuis moins de 48h, a du être hospitalisé à la suite d’un malaise. Lundi, il a envoyé une lettre au chef du gouvernement, Antonis Samaras, lui présentant sa démission. Une requête acceptée par le premier ministre, qui sortait lui-même de l’hôpital. Par une malheureuse coïncidence, le chef du gouvernement, en poste depuis moins d’une semaine, avait également été admis dimanche à la suite d’un décollement de rétine.

Négociations reportées, sommet rafistolé

Une mauvaise macédoine pour le gouvernement d’Antonis Samaras, dont l’emploi du temps de la semaine était bien chargé. Lundi, une délégation de la Troïka –UE, BCE, FMI-, les créditeurs du pays, devait s’entretenir à Athènes sur l’évolution des finances grecques. Ce rendez-vous marquait le premier pas d’une éventuelle renégociation du plan d’austérité, voulue par le gouvernement. Mais la convalescence des deux hommes politiques a poussé la mission à reporter son entrevue. En revanche, l’hécatombe qui frappe la Grèce handicape le sommet européen qui se tiendra à Bruxelles jeudi 28 et vendredi 29 juin. Le pays devrait donc être représenté par son Chef de l’Etat, Carolos Papoulias, « comme le prévoit la réglementation européenne ». D’après les dernières informations, il serait en outre accompagné du ministre sortant intérimaire Georges Zanias, et de celui adjoint aux Finances, Christos Staïkouras.

Charlotte Helias, L’Humanité

1) Grèce : « Une coalition déjà affaiblie » ?

Selon les premières informations, cette coalition regrouperait donc le parti vainqueur Nouvelle Démocratie qui a obtenu 29,7% des voix, les socialistes du Pasok avec 12,3%, et le parti de la gauche démocratique Dimar, qui a fait 6%.

Ces trois partis possèdent 179 sièges sur 300 à la Vouli, le Parlement grec monocaméral.

Nikos Konstandaras, dirigeant du quotidien conservateur Kathimerini, a prédit « une coalition très affaiblie », en raison des nombreux affrontements qui opposent les deux principaux partis depuis des dizaines d’années.

Arrivé deuxième aux législatives, le parti de la gauche radical Syriza a refusé de participer à la coalition, arguant que le Pasok et ND « sont les partis qui ont négocié et signé le mémorandum ».

Le leader du parti Nouvelle Démocratie (ND) et vainqueur des élections, Antonis Samaras, avait trois jours pour former un gouvernement. Passé cet ultimatum, le pays courrait le risque de retomber dans l’incertitude politique, comme ce fut le cas lors des premières législatives le 6 mai dernier.

La répartition exacte des postes du nouveau gouvernement devrait être révélée dans la soirée.

Charlotte Helias


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