Après les législatives, des défis incontournables à gauche

samedi 7 juillet 2012.
 

Le résultat du 2ème tour des élections législatives a confirmé la tendance qui se dégageait au 1er tour. C’est la logique présidentialiste qui a dominé réduisant cette élection à un épilogue de la présidentielle. L’abstention encore plus importante au second tour des législatives témoigne d’ailleurs de l’affaiblissement de la démocratie que la Vème République sécrète elle-même. C’est le Parti Socialiste qui sort vainqueur des législatives en disposant à lui tout seul de la majorité absolue. Europe-Ecologie-les-Verts et les radicaux de gauche du PRG s’en sortent chacun avec un groupe parlementaire qu’ils doivent avant tout à leur satellisation croissante par le Parti Socialiste. Le Front de Gauche, après un résultat difficile au 1er tour, a réussi à conserver un groupe parlementaire ce qui lui permettra d’être plus audible dans les prochains débats parlementaires.

Les prochaines semaines seront cruciales. Surtout que la droite – si elle enregistre une nette défaite – est loin d’avoir été terrassée. Ses principaux leaders, comme Copé et Fillon qui sont des symboles du Sarkozysme, n’ont pas été balayés. Et dans un contexte de montée en puissance de l’extrême droite qui envoie trois députés à l’Assemblée (Marion Maréchal-Le Pen, Gilbert Collard et Jacques Bompard) et a nettement progressé dans la trentaine de duels de second tour auxquels elle participait, obtenant la plupart du temps plus de 40%, voire 45% des suffrages. Ce qui témoigne de la porosité aboutie entre la majorité des électorats de droite et d’extrême droite.

La droite est déterminée et combative et le FN est en embuscade et se nourrit de la crise pour désigner les étrangers et les immigrés comme des boucs émissaires. Les périls de la situation imposent à la gauche de mener une politique cohérente et audacieuse pour faire face aux exigences de la situation et dessiner une sortie de crise alternative. C’est ce que propose en permanence le Front de Gauche depuis sa création. Et ce sont les propositions qu’il portera avec force dans tout le pays dans les prochains mois. Des propositions de lois existent déjà qui peuvent être mis en œuvre rapidement. Le Front de Gauche a ainsi proposé pour faire face à l’avalanche de licenciements qui frappe le monde du travail de décréter un moratoire sur les plans sociaux, de voter l’interdiction des licenciements boursiers et d’aller vers une Sécurité Sociale Professionnelle pour sortir de la peur du chômage et de la précarité. Engager un combat frontal contre les inégalités est également une mesure d’urgence qui passe par une autre répartition des richesses, des mesures fiscales audacieuses qui permettent de dégager des marges de manœuvres et une augmentation des salaires et des minimas sociaux. Cela suppose de rompre avec les dogmes de la « réduction des déficits publics » qui imposent la limitation des dépenses sociales utiles et de refuser le traité européen TSCG, qui constitue une arme de guerre au service de la finance et contre les peuples.

Il faut envoyer des signaux forts pour impliquer le peuple dans la bataille contre la finance. Car la clé de la réussite de la gauche contre le libéralisme, c’est de susciter et de s’appuyer sur l’intervention populaire.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message