Québec : Vive la renaissance d’une vraie gauche !

mercredi 30 mai 2012.
 

Le Québec vit la plus grande grève estudiantine de son histoire, entachée depuis quelques jours de violences à cause d’une loi « spéciale » votée pour casser la mobilisation.

Le récit de Martine Desjardins, présidente d’une association étudiante, à la veille d’une grande manifestation.

5) Lettre aux étudiants qui font « renaître la gauche québécoise »

Un professeur de philosophie à l’Université de Montréal a pris la plume pour saluer le « courage » des étudiants, en grève depuis 15 semaines, et la profondeur de leur cause. Une adaptation vidéo circule sur la Toile ; pour la visionner, cliquer sur l’adresse URL ci-dessous.

http://www.youtube.com/watch?v=NtY6...

4) Québec : la crise étudiante cristallise la grogne sur plusieurs fronts

La manifestation géante de mardi à Montréal montre qu’en adoptant une loi contre la liberté de manifester, le gouvernement québécois a retourné contre lui une partie de l’opinion publique qui lui adresse maintenant maints griefs sans liens avec les frais de scolarité.

"Les gens s’allient aux étudiants parce que (le Premier ministre québécois Jean) Charest a poussé le bouchon trop loin", dit le sociologue de l’Université de Montréal Jacques Hamel. "Une menace plane sur les droits fondamentaux, la liberté d’expression, la liberté d’association".

Son confrère Marcos Ancelovici, spécialiste de la jeunesse et des mouvements sociaux à l’Université McGill, n’est pas loin d’exprimer la même opinion. "Le gouvernement s’est tiré dans le pied" en faisant adopter vendredi par le Parlement de la province une loi restreignant la liberté de manifester, dit-il.

Au début du conflit, le gouvernement de Jean Charest, très impopulaire après neuf ans au pouvoir, comptait faire remonter sa cote, une majorité de Québécois approuvant ses positions fermes sur la hausse des frais de scolarité. Mais, le conflit perdurant, il a durci le ton et sa popularité a commencé à péricliter.

"Aujourd’hui, même ceux qui étaient pour la hausse des droits voient que la loi spéciale est contre-productive et qu’elle a amplifié la mobilisation", souligne Marcos Ancelovici.

L’influences des "cousins français" ? -

C’est en définitive tout un faisceau de facteurs qui surgissent pour mettre la gouvernement en difficulté.

Le Québec à gauche toutes ?

D’une part, pour Jacques Hamel, le Québec, traditionnellement plus à gauche que les autres provinces canadiennes, pourrait faire encore un pas dans cette direction.

"Peut-être qu’on imite nos cousins français, on sent que le vent tourne. Le gouvernement a sous-estimé le fait que son discours néo-libéral est en perte de vitesse et que sa vision de l’Etat est à bout de souffle", dit-il.

S’y ajoutent aussi, pense le sociologue, les soupçons de corruption et de financements politiques obscurs, et le mécontentement des mouvements écologistes sur l’exploitation du gaz de schiste, l’avenir de la seule centrale nucléaire de la province et l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent.

Mais un éditorialiste du quotidien La Presse, Mario Roy, pense que la contestation n’est le fait que d’une "gauche décentrée, en réalité très minoritaire, mais ardemment militante, bruyante, appuyée par des élites populistes et populaires".

Les deux universitaires tombent d’accord pour dire que seule la reprise des négociations peut apporter la solution.

La ministre de l’Education Michelle Courchesne a invité mercredi les étudiants à une reprise du dialogue, mais elle a écarté l’idée d’un moratoire sur l’introduction des hausses des droits de scolarité prévue à l’automne.

"Sur le moratoire, les étudiants, les associations étudiantes savent très bien que ce n’est pas une possibilité, ce n’est pas quelque chose qui est envisagé", a-t-elle dit.

Les organisations estudiantines se disent elles aussi ouvertes aux pourparlers. La présidente de l’une d’elles, Martine Desjardins, a toutefois insisté sur le fait qu’"on n’a pas à dire qu’on ne parlera pas d’un moratoire, tout doit être sur la table".

"Je vais apporter mon dictionnaire de synonymes pour s’assurer qu’on trouve une autre façon de dire les choses qui va convenir aux deux parties et qu’on trouve une voie de solution", a-t-elle dit.

Source : http://www.rtbf.be/info/monde/detai...

3) Manifestation monstre à Montréal ce 22 mai 2012

Le 22mai une foule immense envahissait les rues de Montréal rappelant les journées du 22 mars et du 22 avril : 400000 personne contre la loi Courchesne

C’est la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) qui a donné le coup d’envoi de la manifestation nationale,

réunis à la Place des Festivals afin de dénoncer la hausse des droits de scolarité ainsi que l’adoption de la loi 78 à l’occasion du 100e jour de la grève étudiante.

Le mouvement étudiant ne s est pas laissé intimidé par les mesures gouvernementales de Charest, Le soutien populaire est évident avec de nombreux travailleurs qui ont largement dépassé l’âge des études et expriment leur colère en appelant à la désobéissance civiles contre la loi 78 ; qui i rappelle les mesures de guerre mises en place en 1970 quand l’armée canadienne est rentré au Québec pour établir le couvre feu. Aujourd’hui ce sont des conquêtes sociales que les libéraux veulent supprimer.

La foule criait on s en calisse des lois spéciales On voit aussi la popularité de la Classe contrairement au fédération car la Classe avait appelé à la désobéissance civile,

Hélas dans la soirée la manifestation a été déclarée illégale et la police à chargé et fait des arrestations ;

On se dirige vers un été chaud au Québec

2) Printemps québécois après 100 jours de grève étudiante

Depuis le 13 février, les étudiants québécois manifestent contre une augmentation des frais de scolarité de 75 % sur cinq ans portant d’ici à 2017 à près de 3 800 dollars (2900 euros) le montant annuel de l’inscription à l’université. Par rapport à 2006, l’augmentation totale de l’inscription serait de 127%.

Le mouvement dure depuis 15 semaines et s’est amplifié en un véritable « printemps québécois », notamment depuis le vote d’une loi « spéciale » par l’Assemblée, vendredi 18 mai. Ce texte encadre rigoureusement le droit à manifester, obligeant les manifestants à déclarer leur parcours, et interdit les rassemblements aux abords des universités pour casser les « piquets de grève ». Des amendes de 1000 à 5000 dollars sont prévues contre les manifestants et les organisateurs risquent entre 7 000 et 35 000 $ (25 000 à 125 000 $ pour les associations étudiantes).

Dimanche, la 27e manifestation nocturne s’est terminée par des violences. Dix personnes ont été blessées et 116 manifestants ont été interpellés, selon les autorités citées par l’AFP. La fédération universitaire du Québec (Feuq) fait état de son côté de 300 interpellations.

Politis.fr : comment s’organise la mobilisation au Québec ?

Il y a plusieurs manifestations par jour, souvent festives, réunissant entre 10 000 personnes pour les cortèges nocturnes et 50 000 personnes le jour. Les gens se retrouvent spontanément, tous les soirs vers 19 h sur le même point de rencontre. Des mots d’ordre sont lancés sur Twitter et Facebook ou par le bouche à oreille pour donner des thèmes aux défilés nocturnes. Nous avons fait par exemple une manifestation-carnaval, ou même à demi nus.

Des assemblées générales se tiennent dans les universités ou dans les cégeps [Collège d’enseignement général et professionnel, équivalant aux lycées en France, NDLR], avec parfois jusqu’à 7 000 personnes, pour élaborer un plan d’action et organiser les piquets de grève on les « universités populaires ».

Ces derniers jours, le rapport de force est devenu plus important, notamment en fin de cortège, après minuit, lorsque les manifestants modérés rentrent. Une fois sur trois environ, nous déplorons des provocations des policiers qui sont à bout de nerfs.

Dimanche 20 mai, pour notre 27e manifestation nocturne, 300 personnes ont été arrêtées. Un bar a même été envahi par la police qui a lancé des gaz lacrymogènes, parce qu’une manifestante se trouvait parmi les clients.

C’est la « loi 78 » qui entraîne ces arrestations massives, car les parcours doivent être validés par les autorités. Cette loi spéciale touche aussi à notre droit de picage [droit de grève] et la liberté d’expression, puisque les responsables syndicaux peuvent être punis pour avoir appelé à manifester. Ces amendes nous enlèvent notre liberté d’association, car elles permettent au ministre de l’Éducation de sanctionner financièrement une association étudiante qui appellerait à la mobilisation.

Certains parlent d’un « printemps érable », que pensez-vous de cette expression ?

C’est un qualificatif qu’on utilise, comme un clin d’œil à l’ouverture de notre mouvement. La grève a été lancée par les organisations étudiantes contre l’augmentation des frais d’inscription. Mais nous sentons un ras-le-bol plus général contre le gouvernement libéral actuel, qui fait peser le fardeau sur les individus plutôt que sur la collectivité. Nous sommes face à un gouvernement qui présente des budgets ultralibéraux sans aucune concertation. Il poursuit l’objectif d’un déficit zéro en s’en prenant au système de santé : une taxe de 200 dollars annuels pour tous les citoyens sans distinction a été récemment instaurée.

Les gens de tout horizon nous ont rejoints pour demander un changement de politique. Ce n’est plus aujourd’hui la question des frais de scolarité qui se pose, mais celle d’un choix de société.

Il y a aussi depuis vendredi une importante mobilisation contre la loi spéciale. Une requête en nullité a été déposée, avec l’aide spontanée de près de 500 avocats. Une pétition a recueilli 170 000 signatures sur le net en l’espace de 48 h et beaucoup de gens outrés nous ont rejoints dans les rues contre ce texte liberticide.

Comment évolue le rapport de force politique ?

Nous sommes dans une période électorale, l’atmosphère s’en ressent. Le gouvernement doit rendre le pouvoir en décembre 2013 et c’est lui qui fixe la date des élections. Elles ont normalement lieu dans la quatrième année de leur mandat, soit en 2012 pour le gouvernement actuel. La date du scrutin est donc devenue une revendication du mouvement.

La « loi 78 » a fait basculer le mouvement. On est obligé de changer de stratégie. Je ne peux plus me permettre d’appeler à manifester, car je risque 35 000 dollars d’amende. Les professeurs et les chargés de cours eux aussi risquent gros s’ils appellent à la grève. On s’inscrit donc clairement dans une stratégie électorale. On va à la rencontre des gens pour les inciter à se déplacer pour voter.

Nous attendons maintenant une alternance du gouvernement, une suppression de la loi spéciale et la gratuité scolaire. Nous défendons en priorité l’idée d’un moratoire sur l’augmentation des frais de scolarité en vue d’états généraux du secondaire.

Le 22 mars, 200 000 personnes manifestaient. C’est la plus grosse manifestation de l’histoire du Québec. Pour notre centième jour de grève, ce mardi 22 mai, nous espérons frapper à nouveau un grand coup.

1) Québec : Une loi digne d’un Etat totalitaire


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