Grèce : de Papandréou à Syrisa

mardi 15 mai 2012.
 

Le vote des grecs intervenait dimanche lui aussi. Le résultat a placé en tête de la gauche l’organisation sœur du Front de gauche en Grèce. Syrisa est passé de 4,5 % des suffrages en 2009 à 18 % cette fois-ci. Mais les néo-nazis ont recueilli 6,5 % des voix. La presse libre indépendante et éthique tire donc la leçon essentielle de cette situation : c’est une percée de l’extrême droite ! La même machine à nier la réalité qui a fait en France les beaux jours de madame Le Pen s’est mise en mouvement. Pourquoi ? Parce que ces journalistes-là aiment par-dessus tout ce qui fait sensation. Et comme leur éthique et préférence personnelle, dont on devine les racines, les tourne plutôt de ce côté de l’échiquier, ils joignent l’utile à l’agréable. Il est frappant de voir comment ceux qui se sont livrés à toutes les provocations contre le Front de Gauche sont les premiers à courir devant pour faire des arpèges sur la « percée des nazis grecs ». La palme au journal « Le Parisien » qui fit une campagne assidue contre le Front de gauche en général et contre moi en particulier. Il est vrai qu’il a, de longue main, ses tendresses pour l’extrême droite des comptoirs de bistrot. Il titre donc dans un souffle « l’extrême gauche et les néonazis font une percée en Grèce ». La même ? Comme ils aimeraient que ce soit le cas ! Il mentionne à la treizième ligne le score de Syrisa. Mais ce sera la seule référence à son succès. Tout le reste est consacré à faire des phrases sur « les néonazis », avec photo en gros plan de l’énergumène qui les dirige. Elle n’est pas belle l’information populaire ? Parler pour ne rien dire de vrai et faire lire pour ne rien apprendre.

L’essentiel est dans la conjonction des faits. En France la majorité se tourne vers la gauche pour régler les problèmes qui résulte de la politique européenne des libéraux. Mais c’est le PS qui est préféré. Nous assurons la défaite de la droite sans contrepartie. Nous n’entrons pas au gouvernement. Exactement ce qu’a fait avant nous Syrisa face à la droite et sous le pouvoir socialiste soumis au plans d’austérité Européen. Contre vents et marées. Et même au prix d’une scission du parti. Une minorité préféra en effet une ligne plus accommodante avec le Pasok, le parti socialiste grec. Cette aile vient de recueillir six pour cent des suffrages. Un gachis ! Il n’en reste pas moins que nous avons battu le parti socialiste grec de Papandréou. Et nous sommes à une portée de cailloux derrière la droite. La droite n’a pas de partenaire pour former une majorité. Placé en tête de la gauche Syrisa a proposé à toutes les autres formations de gauche de constituer un gouvernement ensemble. Exactement ce que nous aurions fait si nous avions été placé dans la même position. Pour passer de Papandréou à Syrisa il aura fallu trois ans et de la fermeté politique. Cette trajectoire me parait annonciatrice pour bien des régions d’Europe.


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