LE 22 AVRIL, NOUS VOTERONS MÉLENCHON ! (MPEP)

jeudi 19 avril 2012.
 

Dans ce texte les 3 candidats du M’PEP aux élections législatives appellent clairement à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Ils montrent que sa présence au 2e tour face à Sarkozy reste possible à condition de mobiliser les abstentionnistes...

Il est particulièrement réjouissant d’observer la hargne qui s’est emparée des oligarques et de leurs chiens de garde dans les grands médias, le patronat, la droite et aussi au Parti socialiste. Elle est provoquée par le succès des meetings géants et de la percée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon. Pas un jour ne se passe désormais sans qu’un représentant de cette caste politico-médiatico-affairiste ne laisse exploser sa rage contre ce que personne ne pouvait imaginer il y a encore peu : un représentant de la gauche de gauche est en troisième position ! Quelques exemples :

- « Le modèle qu’il défend [celui de JLM], on l’a essayé en URSS, au Cambodge, ça ne marche pas » (Gérard Collomb, maire PS de Lyon, Le Figaro du 29 mars).

- « Mélenchon est beaucoup plus l’héritier d’une forme de terreur que l’héritier des plus belles valeurs de la Révolution » (Laurence Parisot, présidente du MEDEF, Europe 1, 1er avril).

- Noël Mamère, député des Verts, dénonce « l’escroquerie écologique de Mélenchon » (Le Monde, 6 avril).

On se croirait revenu en 2005, lors de la campagne du « non » de gauche au traité constitutionnel européen ! La fureur de ces mêmes élites avait décuplé lorsque les sondages avaient commencé à indiquer que le « non » était majoritaire. Comme dit le chanteur Bernard Lavilliers, résumant parfaitement l’état d’esprit du moment chez une partie de l’électorat, « ça fait du bien » d’entendre Jean-Luc Mélenchon (Le Monde, 5 avril). Cette seule raison ne justifie-t-elle pas déjà de voter Mélenchon ? La rationalité politique doit néanmoins conduire à réévaluer les enjeux actuels de cette présidentielle.

L’enjeu, aujourd’hui, est de placer Mélenchon au second tour de la présidentielle, face à Sarkozy

C’est nécessaire et c’est possible.

C’est nécessaire, d’abord, pour battre la droite et les politiques néolibérales. La droite, c’est Sarkozy. Éliminons-le, lui et le néolibéralisme ! Le meilleur moyen est de placer Mélenchon au second tour. Deux cas sont alors possibles. Premier cas : Sarkozy gagne. Il aurait face à lui, pour lui résister, non pas la force molle du hollando-jolyo-bayrouisme, mais celle vibrante et dynamique du peuple en marche rassemblé par le Front de gauche. Et n’oublions pas les législatives. Les candidats du Front de gauche peuvent faire de très gros scores et, avec ceux du PS, mettre la droite en minorité à l’Assemblée nationale. Sarkozy serait président, la détestation du personnage demeurerait, mais ce dernier n’aurait plus le pouvoir.

Le deuxième cas, c’est l’élection de Mélenchon comme président de la République. Le seul fait d’évoquer cette hypothèse – inimaginable il y a encore trois mois –, montre le chemin parcouru. Cette hypothèse est possible à une condition : mobiliser les classes populaires abstentionnistes.

La présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est nécessaire, ensuite, pour rééchelonner le rapport des forces dans le pays. François Bayrou et le MoDem, filiale de la droite, rabatteur de voix, européiste parmi les européistes, serait renvoyé à ses chères études. L’épouvantail du Front national, relooké par Marine Le Pen, n’effraierait même plus les moineaux. Quant au parti Europe-Écologie-Les-Verts, il perdrait de son intérêt pour les ambitieux en quête de carrière politique rapide à l’ombre du PS.

La présence au deuxième tour de l’élection présidentielle du candidat du Front de gauche, enfin, est nécessaire, pour passer devant le Parti socialiste. Car les idées social-libérales se sont infiltrées au Parti socialiste et chez Europe-Écologie-Les-Verts. Si François Hollande gagne l’élection présidentielle, il fera de l’austérité de gauche. Il n’a pas eu un mot de réprobation envers ses camarades « socialistes » qui dirigeaient la Grèce, l’Espagne et le Portugal qui ont organisé le massacre social de leurs peuples. Le « hollandisme », cette force trop tranquille et même léthargique, est comme l’austérité de droite, sauf qu’un ensemble de « soins palliatifs » sera mis en œuvre pour « accompagner » le malade. Dans les deux cas on demande aux citoyens de monter dans la bétaillère qui mène à l’abattoir. Dans les deux cas la destination finale est la même. Aucune politique de gauche n’est possible tant que les forces de la gauche de gauche resteront derrière le PS. L’ambition de la vraie gauche ne peut pas être de tenter vainement de « peser » sur le PS, en étant éternellement minoritaire, pour le faire pencher un peu vers la gauche. Cette stratégie ne fonctionne pas et doit être abandonnée. La seule façon de mener des politiques de gauche est de passer devant le PS à toutes les élections.

Ce schéma politique est-il possible ? Oui ! À deux conditions.

Première condition : démontrer l’erreur d’analyse qui consiste à affirmer que la présence de Mélenchon au deuxième tour reviendrait à assurer la victoire de Sarkozy.

Certains, au PS ou ailleurs, expliquent qu’une telle éventualité n’est pas souhaitable car la radicalité de Jean-Luc Mélenchon ferait fuir les électeurs de la gauche molle et du centre et assurerait ainsi la victoire de Sarkozy. Quelques exemples :

- Jacques Julliard (Marianne 7 au 13 avril) : Mélenchon peut « pourrir le second tour de François Hollande en multipliant les exigences et les surenchères, de façon à faire refluer vers Nicolas Sarkozy des voix centristes, qui seront, elles, bien nécessaires ».

- Michel Noblecourt (éditorialiste au Monde, 26 mars) : « le candidat du Front de gauche […] progresse au détriment de M. Hollande. Plus il monte, plus le candidat socialiste se tasse ».

- L’Express titre le 4 avril sur « les ravages de Mélenchon » qui mettrait en péril le candidat socialiste.

- Arnaud Montebourg : « si Georges Marchais avait été le candidat au second tour face à Valéry Giscard d’Estaing en 1981, nous n’aurions pas gagné » (BFM-TV, 29 mars).

Dommage que celui qui a repris le thème de la démondialisation commette une telle bévue. Mitterrand a gagné la présidentielle de 1981, c’est vrai, et le PS les législatives dans la foulée. Cependant, 18 mois plus tard c’était le « tournant de la rigueur » duquel le PS est toujours adepte…

Rien n’est plus faux que cette thèse qui condamne la gauche de gauche à n’être que le supplétif éternel du PS. Ceux qui, comme le PS, ont fait le calcul d’une victoire de l’élection au centre, comme en 2002 et en 2007, ont perdu dans le passé. Le PS doit donc aujourd’hui réviser sa stratégie. Pour changer les choses, il faut au contraire qu’un bloc d’une gauche radicale passe devant le PS. Il faudra pour y parvenir, bien sûr, décrocher la gauche du PS. Mais là n’est pas l’essentiel.

euxième condition pour que Jean-Luc Mélenchon soit présent au second tour : mobiliser les abstentionnistes. Ils sont ouvriers, employés, chômeurs, travailleuses et travailleurs précaires, jeunes et moins jeunes… Ils attendent des paroles fortes, mais aussi des propositions concrètes et crédibles, opérationnelles, des mesures radicales rompant avec l’ordre ancien. Selon l’IFOP (1er avril), 32% des électeurs auraient l’intention de s’abstenir. Jamais un tel chiffre n’avait été atteint lors d’une présidentielle. C’est un paradoxe, car pour la première fois depuis longtemps il existe un rassemblement crédible à la gauche du PS. Ces abstentionnistes se trouvent essentiellement dans les classes populaires. Selon l’IFOP seulement 12% des ouvriers et 9% des employés s’apprêteraient à voter Mélenchon, contre 31% pour Marine Le Pen et 22% pour François Hollande.

Le magnifique travail des militants du Front de gauche, qui multiplient les porte-à-porte dans les quartiers populaires, contribue à mobiliser les abstentionnistes. Encore faut-il avoir toutes les bonnes munitions. Quatre, qui n’ont pas encore été utilisées, sont susceptibles de mobiliser les abstentionnistes.

Des propositions précises et de mise en œuvre rapide doivent être présentées pour supprimer totalement le chômage et la précarité et non simplement les réduire. Le programme du Front de gauche comporte bien évidemment des mesures concernant cette question cruciale. Mais elles sont loin d’être une réponse efficace devant l’ampleur de la crise.

Donner une perspective crédible de sortie de l’euro pour montrer comment notre pays, dans une démarche internationaliste, peut se libérer du carcan de l’Union européenne et de l’euro. Aucune sortie de crise par la gauche n’est possible dans le cadre de l’Union européenne et avec l’euro.

Insister sur la nécessité absolue de prendre des mesures protectionnistes dans un cadre internationaliste pour assurer la réindustrialisation de la France.

Affirmer qu’il n’y aura pas de ministres du Front de gauche dans un gouvernement socialiste. À ce propos nous souhaitons faire part de notre inquiétude.

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