Après la Bastille, Mélenchon investit la Place du Capitole et rêve de 2e tour

samedi 14 avril 2012.
 

Après la "prise de la Bastille" le 18 mars à Paris, Jean-Luc Mélenchon a investi jeudi soir la Place du Capitole à Toulouse pour une nouvelle démonstration de force, et du haut de ses 13 à 15% dans les sondages à deux semaines du premier tour, il se prend à rêver du deuxième.

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Des dizaines de milliers de sympathisants (70.000, affirme le FG) se sont pressés, sous la pluie, sur la grand place de la ville rose et aux alentours, brandissant drapeaux rouges et affiches "prenons le pouvoir" ou "Mélenchon, enfants des lumières, le peuple est avec toi". Sur la scène installée devant la mairie, après un concert des "Grandes bouches", le candidat a développé en une demi-heure sa vision de la souveraineté (mise en place d’une constituante), de la politique internationale (sortie de l’Otan) et de l’Europe, lui qui prône un référendum sur le traité européen contre l’accord "Merkozy".

A Toulouse, où la tuerie dans une école juive est dans toutes les têtes, le potentiel troisième homme de la présidentielle s’en est longuement pris à Nicolas Sarkozy. "Non Monsieur le Président, le premier danger ce n’est pas la confrontation entre l’Occident et l’islam". Et "la France de la VIe République n’est pas une nation occidentale, elle est une nation universaliste !", a-t-il fait valoir, appelant notamment à "lutter contre la peine de mort non seulement en Chine mais aussi aux Etats-Unis d’Amérique".

Au président-candidat qui fait des calculs "à la grosse louche" sur le programme du FG, il a demandé "des comptes pour le malheur" répandu pendant son mandat "de souffrances", "de grossièreté" et "d’abaissement de la patrie", entre suppressions de postes d’enseignants et "départs à la retraite retardés". M. Mélenchon qui avait rejoint la tribune après Christian Picquet (Gauche unitaire), Nicole Borvo (PCF) et Myriam Martin (NPA), a appelé la foule à se mettre au-dessus du "gloubi-boulga du PMU politicien". L’homme de la "révolution citoyenne" a, à nouveau, plaidé pour "l’insurrection citoyenne", "un devoir sacré de la République".

Se faisant lyrique, il a conclu ainsi, avant d’entonner les traditionnelles Internationale et Marseillaise : "nous sommes au mois de germinal, les bourgeons gonflés de vie s’annoncent déjà" et dans cette "France belle et rebelle, viennent le temps des cerises et des jours heureux !". Dans ces deux dernières semaines de campagne, le FG espère bien mobiliser encore pour convaincre hésitants et abstentionnistes. Avec l’objectif qui peut paraître irréaliste de se retrouver devant François Hollande, M. Mélenchon ayant quasiment triplé son score d’intentions de votes depuis l’automne. "Je veux bien être en tête !", a d’ailleurs fait valoir l’intéressé mercredi, "ni grisé ni intimidé".

Dans son entourage, on se prend aussi à y rêver même si François Hollande obtient jusqu’ici environ deux fois plus que lui. "On ne s’arrêtera pas à 15%", veut croire son conseiller Eric Coquerel pour qui "le plus beau débat de deuxième tour ce serait Sarkozy-Mélenchon".

En tout cas, "l’enjeu primordial reste d’être devant le FN", reconnaît-on au FG, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon étant au coude à coude pour la 3e place. Quant à un rapprochement avec le PS, "on ne voit pas comment gouverner ensemble", entend-on, alors que le candidat socialiste a redit qu’il ne modifierait pas son projet. Mais "dire que le programme ne sera pas discuté est irréaliste", tranche Pierre Laurent, numéro un du PCF. Et l’idée selon laquelle "une présidentielle se gagne au centre est une idée de droite qui fait perdre la gauche", pense-t-il, en opposant farouche au MoDem de François Bayrou.


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