Patrick Bruel a le coeur à gauche et le porte-monnaie à droite

samedi 14 avril 2012.
 

Le Bruel est un petit hameau perché sur les flancs des volcans d’Auvergne, près de Tournemire, 8 habitants tous à gauche, fromage de Cantal, vache de Salers. Au Bruel on vote Mélenchon.

Bruel lui, le faux, vote Sarko, malgré un coeur à gauche.

Bruel a du mal, il estime que la taxation à 75% du deuxième million proposée par Hollande ressemble à de la spoliation. Lui ne va pas dans le détail, il n’aurait pas bougé pour moins d’un million, mais là, pour deux, il y a matière à se casser la voix.

S’il se dit « très content de participer à la solidarité nationale« , celle-ci a clairement ses limites pour l’artiste. « Là, c’est trop, cela tourne à la confiscation et à la spoliation », réagit-il alors que François Hollande a confirmé mercredi que cette imposition concernerait également les artistes et les sportifs.

Et l’interprète de « Casser les couilles » de faire valoir : « les gens qui ont de l’argent sont aussi des gens qui génèrent du travail, de l’emploi, qui génèrent des richesses et qui font tourner aussi une économie ». « Ce n’est pas honteux de faire fortune, poursuit-il, ce n’est pas honteux à partir du moment où on redistribue, et on redistribue beaucoup, parce que ne serait-ce que 50% de ce que vous gagnez c’est déjà beaucoup. »

Patrick fait beaucoup pour la France, il vient aux restos du coeur pour se refaire une virginité, avant d’aller sur scène il enlève sa Rolex pour ne pas donner envie à ses fans. S’ils s’en achetaient une il ne pourraient plus se payer ses concerts.

Ce Patrick qui à vingt ans donnait des leçons à la jeunesse de France s’en vient s’indigner d’avoir à sortir sa carte bleue, lui la collectivité il l’entend dans un seul sens, c’est lui qui l’exploite, pas l’inverse. Lui, il est reçu avec tous les honneurs sur les médias publics qui lui déroulent le tapis rouge depuis trente ans pour une promotion gratuite. La pub de ses concerts ne lui coûtent rien, sauf que le contribuable en a marre de se faire pigeonner.

Ce Patrick ne s’imagine même pas la violence de ses paroles, au moment où 8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, au moment où la crise envahit jusqu’aux fondements de la société. De qui parle-t-il quand il nous explique qu’il fait travailler du monde ? Tout le monde fait travailler du monde, l’instit fait travailler le boulanger qui fait travailler le fleuriste, sauf qu’à la fin du mois il ne reste rien.

Le commun des mortels dépense tout pour faire vivre son voisin, Bruel ne dépense qu’une infime partie de ce qu’il gagne, le reste il le place. Ce reste il serait mieux utilisé à faire tourner la roue de la solidarité.


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