Espagne : « Ras-le-bol » général !

mercredi 4 avril 2012.
 

La journée de grève générale a été massivement suivie en Espagne, malgré les difficultés financières auxquelles fait face une part croissante de la population. 10,4 millions d’espagnols en grève, plus de 2,5 millions d’entre eux (dont près d’1 million à Madrid) dans les rues, drapeaux rouges à la main, pour dire non à la contre-réforme du travail et non aux plans d’austérités, des rassemblements partout sur les places après les heures de travail : ce 29 Mars aura été une réussite !

Le nombre de manifestants était tel que certaines manifestations ont dû débuter avant l’heure prévue pour cause d’affluence massive ; à Madrid, tous les accès à la Puerta des Sol étaient bloqués…

Les grèves générales sont un fait raissime en Espagne. Celle-ci est à peine la 8ème depuis le retour à la démocratie. C’est aussi la première sous le gouvernement Rajoy moins de cent jours après son investiture. La dernière remonte à septembre 2010. A l’époque le gouvernement social démocrate de Zapatero avait fait voter un plan d’austérité de près de 50 milliards d’euros et une première réforme du travail.

Ce 29 Mars, plus de 110 manifestations et cortèges avaient été convoqués à l’appel notamment des deux principales centrale syndicales UGT et CCOO. Une centaine d’actions symboliques à l’initiative des indignés ont également jalonné cette journée. Le peuple espagnol a répondu massivement présent face à un gouvernement qui refuse toute marche arrière concernant son abjecte réforme du travail et qui ne cesse de minorer la réussite de la grève. Mais les faits sont là.

77% de grèvistes dans l’industrie, les transports et la construction (97% dans l’industrie – la quasi-totalité du secteur de l’automobile et de la métallurgie, 57 % dans l’Administration Publique). La grève a aussi été particulièrement suivie dans l’Education à plus de 70% dont 87% dans les Universités. Comme prévu, les étudiants qui avaient fait grève le 29 février dernier pour protester contre les violences policières pendant ce qu’on appelle « le printemps valencien », contre les coupes budgétaires et le plan Stratégie Universités 2015 ont rejoint les cortèges dans toute l’Espagne.

Il faut dire que les raisons de la colère sont nombreuses : deux plans d’austérité annoncés à peine 15 jours après l’arrivée au pouvoir du PP (équivalent de l’UMP) pour réaliser 38 milliards d’économie et une réforme du marché du travail particulièrement brutale annoncée en février. Dès demain, de nouvelles annonces du gouvernement prévoient encore d’accentuer les mesures austéritaires .

La colère monte en Espagne pays où le chômage touche déjà 5,2millions de personnes (23% de la population active). Ils étaient 1 million dans la rue le 19 février dernier, première démonstration de force contre la réforme, près de 1, 5 million le dimanche 12 mars et encore plus nombreux aujourd’hui.

Après cette réussite, les organisations syndicales préparent déjà la suite. Une nouvelle grève générale pourrait avoir lieu si le gouvernement persiste à refuser de négocier dans les quatre semaines à venir. Et la manifestation du 1er mai se prépare avec ardeur.

Basta ya !


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