Jean-Luc Mélenchon au Zénith de Clermont-Ferrand le 14 mars 2012

mardi 20 mars 2012.
 

1) Discours de Jean-Luc Mélenchon au Zénith de Clermont-Ferrand . A écouter et écouter encore !

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2) A Clermont, le rouge Mélenchon se drape en candidat vert (article de libération)

Devant plus de 8000 personnes, le représentant du Front de gauche a détaillé notamment « ce qui met en cohérence » son programme, la « planification écologique ».

Une répétition générale avant de prendre la Bastille. A quatre jours de son grand discours parisien sur la VIe République, Jean-Luc Mélenchon a rempli mercredi soir le Zénith de Clermont-Ferrand. Plus de 8000 personnes devant lui. A ses côtés, André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme et ex-challenger du député européen dans la primaire organisée en juin 2011 par les communistes pour désigner leur candidat à la présidentielle.

« C’est une manière pour moi de préparer ce que je vais dire dimanche », confie le candidat du Front de gauche, debout dans le train, deux heures avant d’arriver en Auvergne. Avec la lutte contre le FN et les « inégalités » comme dominantes de ses discours, à Clermont, Mélenchon a mis davantage en avant sa « planification écologique ».

« Solder la dette écologiste »

« Il y a un bien commun de l’humanité [...] et par conséquent il y a un intérêt général humain, attaque-t-il devant une nouveau Zénith bourré à craquer. Nous sommes tous des êtres humains [...] donc nous sommes tous confrontés à la crise écologique. » Comme à Montpellier sur l’Europe, Mélenchon part dans une longue explication pédagogique de son « projet global et cohérent » liant les questions sociales, salariales et écologiques : « Augmenter les salaires, c’est une décision écologique qui unit l’ouvrier et le paysan dans un destin commun. »

Avec sa planification écologique, l’ancien socialiste veut « mettre au poste de commande » l’objectif de « solder la dette écologiste ». « Eux veulent mettre dans la constitution la règle d’or d’équilibre des déficits budgétaires |...] Je vous propose d’introduire dans la constitution à la place de la règle d’or, celle qui propose d’éteindre la dette écologique, la règle verte. »

« New-born écolo »

Jean-Luc Mélenchon est un converti à l’écologie. Il a mis du temps à mettre du vert dans son ADN socialiste et républicain. « Nous sommes les derniers arrivés dans l’écologie politique », assume-t-il. A sa sortie du PS, en 2008, ses nouveaux camarades du Parti de gauche (PG) finissent par le convaincre de sortir du nucléaire. Fin 2009, avec l’arrivée de la député de Paris Martine Billard, ancienne de chez les Verts, l’ancien sénateur rajoute une bande verte au logo du PG et le mot « écologie » en sous-titre. Son programme se colore. Billard, au début pourtant « très méfiante » vis-à-vis d’un « new-born écolo » de Mélenchon, acquiesce : « Dans toutes ses interventions, Jean-Luc parle maintenant d’écologie. On reconnaît maintenant que c’est une candidature écolo. »...

Gosplan

Cette « planification écologique », c’est « ce qui met en cohérence le programme du Front de gauche », souligne Mélenchon. Mais l’ancien socialiste a bien du mal à faire entendre ce point central de son programme. D’abord, parce que le mot « planification » rebute une partie d’un monde écolo d’essence libertaire et méfiant vis-à-vis de l’Etat. « C’était volontaire de prendre cette expression pour créer la surprise et provoquer un débat, assure Corinne Morel-Darleux, conseillère régionale Rhône-Alpes et secrétaire nationale du PG à l’écologie. Avec le mot planification, on s’inscrivait dans une tradition de gauche : pas celle du Gosplan et des soviets mais du commissariat au Plan. » « On a dépassé le moment où tout le monde s’évanouissait en entendant le mot planification », dit aujourd’hui Mélenchon...

« Verdir les rouges »

Certes, le défi de Mélenchon de démontrer qu’il est aussi vert que rouge est ardu. Mais il y a des résultats. En février, il a notamment fait un passage remarqué au congrès de de France Nature Envrionnement (FNE).

Après les réseaux syndicaux, le candidat Front de gauche vise ceux des écolos. « On veut convaincre l’électorat qui vote déjà écolo qu’il n’y a pas de monopole dévolu à EE-LV et on veut faire passer notre message au-delà : verdir les rouges et rougir les verts », explique Morel-Darleux. Signe du phénomène, la semaine dernière, Mélenchon a enregistré le ralliement du décroissant Paul Ariès.

La progression de l’eurodéputé dans les sondages, désormais à 10-11%, y est aussi pour quelque chose dans l’érosion progressive d’Eva Joly dans les baromètres présidentiels. « Comment voulez-vous qu’elle y arrive ?! répond Mélenchon. Elle a son propre programme, mais personne ne peut y croire puisque son parti a déjà bouclé un accord avec le PS et ses camarades lui tirent des balles dans le dos... » Au Front de gauche, on ne cesse de répéter que leurs réunions se garnissent de militants Europe Ecologie - Les Verts (EE-LV) déçus, notamment, de l’accord signé avec le PS.

Les responsables Front de gauche espèrent voir ainsi une bonne partie de l’électorat d’EE-LV aux européennes de 2009 et aux régionales de 2010, se reporter sur le bulletin Mélenchon le 22 avril. Et si les débats sur l’écologie ont disparu de cette présidentielle, Mélenchon relativise : « Ce n’est pas grave. La question est incontournable ». Lui veut croire qu’elle reviendra gêner tôt ou tard les « deux locomotives sondagières qui n’ont pas d’idée sur le sujet ». Et comme sur les questions fiscales ou européennes, il les attend sur ce terrain. Qu’il veut désormais sien.

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