Premier tour des législatives favorable au PS, difficile pour le Front de Gauche

vendredi 15 juin 2012.
 

Dans l’état des informations dont nous disposons à 21h, je me limiterai à quelques brèves remarques :

- A nouveau, l’abstention bat tous les records avec plus de 40% de citoyens ne s’étant pas déplacé pour voter.

1) Journée difficile pour le Front de Gauche

Le contexte conjoncturel de cette élection était difficile pour le Front de Gauche tant on pouvait s’attendre à un vote des électeurs de gauche visant à donner une majorité à l’Assemblée au président Hollande et à son premier ministre.

Les institutions françaises (y compris le scrutin uninominal à deux tours et l’absence de proportionnelle) favorisent une simple bipolarisation de la vie politique. Nous en avons ce soir une nouvelle confirmation.

Le fonctionnement actuel des institutions françaises ne donne de plus aux élections législatives qu’une fonction de confirmation de l’élection présidentielle.

Dans cette situation difficile, le Front de gauche résiste, améliore nettement le score du PCF en 2007 et paraît en mesure de maintenir ou améliorer son nombre de députés dimanche 17 mai ( 14 à 20 élus d’après les projections des instituts de sondage).

Ceci dit, la dynamique enclenchée par le Front de gauche lors de la campagne des présidentielles n’a pas joué ce soir avec :

- 6,9% des suffrages contre 11,1% pour JL Mélenchon au premier tour de la présidentielle

- quelques éliminations symboliques, en particulier celle de Jean-Luc Mélenchon devancé par le candidat socialiste de 350 voix dans le Pas de Calais.

2) le Parti Socialiste sort gagnant de ce premier tour avec :

- 34,7% des voix soit plus que François Hollande au premier tour de la présidentielle

- plusieurs ministres élus dès le premier tour (Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius, Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier, Delphine Batho, Bernard Cazeneuve...)

- un nombre, rare pour la gauche, de députés élus au premier tour (Frédérique Massat (1e Ariège, Foix), Martine Pinville (4e Charente, Angoulême-nord), Jérôme Lambert (3e Charente, Confolens), Colette Langlade (3e Dordogne, Nontron), Germinal Peiro (4e Dordogne, Sarlat), Alain Rousset (7e Gironde, Pessac), Henri Emmanuelli (3e Landes, Aire-sur-l’Adour), Dominique Raimbourg (4e Loire-Atlantique, Nantes-Rezé), Marie-Odile Bouillé (8ème Loire-Atlantique, Saint-Nazaire), Jean Launay (2e Lot, Figeac-Souillac), Jean-Paul Bacquet (4e Puy-de-Dôme, Issoire), David Habib (3e Pyrénées-Atlantiques, Pau-Orthez), Philippe Martin (1ère Gers, Auch), Patrick Lebreton (4e La Réunion, Saint-Pierre), Annick Girardin (Saint-Pierre-et-Miquelon).

- une projection sur le second tour qui lui permettrait d’accrocher la majorité des députés pour lui seul

3) EELV n’a pas réussi à passer devant le FG

L’accord passé entre le PS et EELV avait pour but d’isoler le Front de gauche afin de valoriser EELV comme principal partenaire du PS. De toute évidence, cette stratégie ne correspond pas à l’état de l’opinion.

L’accord passé entre le PS et EELV devait permettre aussi aux Verts d’obtenir une bonne trentaine de députés. Malgré l’apport d’une soixantaine de circonscriptions "réservées" où le PS soutenait le ou la candidate EELV le score national de ce parti est faible (5,3%) et le nombre d’élus au second tour paraît plus limité que cela devrait être le cas vu la vague rose.

4) Le FN

Le Front National connaît à nouveau un recul entre la présidentielle et la législative ( de 16,8 à 11,1 en 2002 et de 10,4 à 4,3 en 2007). Ceci dit, il se maintient mieux que précédemment lors de ces législatives avec environ 13,6% ; rappelons-nous cependant que le FN avait atteint 14,9% en 1997. Il arrive en tête dans 3 circonscriptions : Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais, sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse et Gilbert Collard dans le Gard ; tout doit être fait pour leur barrer la route au second tour.

4) Le MODEM s’effondre à 2%

5) L’extrême gauche avait obtenu 3,41% en 2007, seulement 1,1% prévus ce 10 mai 2012


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