Myanmar Birmanie : le nouveau secrétaire général de l’ONU demande la libération d’Aung San Suu Kyi et de tous les prisonniers politiques

mercredi 10 janvier 2007.
 

Au lendemain de la décision du Myanmar d’accorder l’amnistie à 2 831 prisonniers dont une trentaine de prisonniers politiques (sur un total de plus de 2000), le Secrétaire général de l’ONU a exhorté aujourd’hui les autorités à étendre cette mesure de clémence à « tous les prisonniers politiques du pays, dont Daw Aung San Suu Kyi », symbole de la lutte pour la démocratie dans le pays.

Fille du leader de la libération Aung San (assassiné en 1947), Suu Kyi est née à Rangoon en 1945, juste avant que la Birmanie ne se libère de la tutelle colonisatrice de la Grande-Bretagne. Sa mère est diplomate et Suu Kyi est élevée en Inde et en Grande-Bretagne. Elle fait des études de philosophie, d’économie et de sciences politiques à Oxford. Elle poursuit une carrière académique jusqu’à ce qu’elle rentre en Birmanie, en 1988, pour soigner sa mère malade.

Influencée par la philosophie et les idées du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, Suu Kyi et ses amis politiques fondent, en 1988, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Son engagement, non violent, en faveur de la mise en place d’un régime démocratique lui vaut un grand succès auprès de la population. Ce succès va amener, en 1989, la junte militaire au pouvoir à assigner Suu Kyi à domicile afin de diminuer son influence, mais cette mesure ne va pas empêcher la LND de remporter presque 80% des sièges lors des élections de 1990. Les militaires au pouvoir vont refuser le résultat démocratique sorti des urnes et vont au contraire augmenter la répression et les persécutions vis-à-vis de l’opposition et des minorités ethniques. Malgré cela, Suu Kyi, appelée « la Dame », continue de résister.

Ban Ki-moon a salué la mesure d’amnistie en date du 3 janvier mais a demandé au gouvernement d’aller au-delà de cette première étape, a indiqué sa porte-parole, Michèle Montas, dans un message publié à New York par l’ONU.

Le Secrétaire général des Nations-Unies a également demandé au gouvernement de faire des progrès sur « toutes les autres questions soulevées dans le cadre de ses bons offices ».

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Ibrahim Gambari, avait dans le cadre des bons offices du Secrétaire général Kofi Annan effectué une visite de quatre jours au Myanmar du 9 au 12 novembre 2006.

Il avait alors rencontré des membres du gouvernement ainsi que Aung San Suu Kyi, figure de l’opposition birmane et prix Nobel de la paix, assignée à résidence depuis plus de 15 ans et dont l’état de santé est très précaire.

Durant son voyage, cinq questions principales avaient été soulevées : « les prisonniers politiques, l’accès humanitaire, un processus politique plus inclusif, l’accès à l’Organisation internationale du travail (OIT) et la cessation des hostilités contre les minorités ethniques ».

Ibrahim Gambari avait effectué une première mission au Myanmar, du 10 au 20 mai, reprenant le dialogue entre le gouvernement birman et les Nations Unies, interrompu pendant deux ans.

A la demande des Etats-Unis, le Conseil de sécurité avait décidé en septembre de mettre le Myanmar à son ordre du jour, en raison du danger qu’il présente pour la sécurité internationale


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