Maternité des Lilas : quand résister, c’est gagner !

jeudi 2 février 2012.
 

Depuis plus d’un an et demi le collectif des usagers et les salariés de la maternité des Lilas s’est battu pour la reconstruction de la maternité. Le projet pourtant pérenne, soutenu par de nombreux élus , se heurtait à l’opposition de l’agence régionale de santé dirigée par Claude Evin.

L’agence régionale de santé d’Ile-de-France a joué un jeu malsain et indigne : ce projet de reconstruction bouclé depuis longtemps etait menacé par l’absence de décision, mettant à rude épreuve le courage et les nerfs des travailleurs de la maternité et méprisant la population de Seine-Saint-Denis , alors que cet établissement est emblématique d’un accueil respectueux des couples, favorisant les meilleures conditions de la naissance et aidant les femmes dans leur libre choix de la maternité.

La mauvaise volonté de l’ARS et la volonté manifeste de diminuer encore l’offre de soins a bien failli mettre en péril toute reconstruction future : les taux négociés avec les banques étaient arrivés à échéance et n’étaient plus garantis, ce qui mettait par terre tout l’équilibre financier du projet, alors même que la ville des Lilas avait mis le terrain adéquat à disposition. Mais la détermination des salariés et des usagers - en grande partie des femmes - a entrainé élus, personnalités politiques, médias à parler et à faire parler des Lilas , pour qu’ils refleurissent ! Cette résistance acharnée s’est traduite par le recul de l’ARS qui a enfin donné son accord pour la reconstruction.

Cette victoire ne doit pas faire oublier que bien d’autres maternités sont menacées par la politique délétère des ARS, bras armé du gouvernement . Les Bluets ... St Antoine ... La Seyne-sur -Mer ... Brive et tant d’autres menacées de fermeture ou de "partenariat public-privé" qui revient à rançonner l’hôpital public et à mettre nombre de couples à plus de 45 kilomètres de distance d’un lieu pour accoucher

Les maternités qui subsistent se transforment en accouchoirs ou usines à bébés .Les femmes y sont priées de rentrer chez elles parfois au bout de deux jours . La naissance se transforme en acte technique. Les complications de jaunisse du nourisson se multiplient, car cette maladie qui se déclare en général au 4 ° jour de vie n’est plus immédiatement détectée à la maternité comme lorsque les mères et les bébés y restaient plus longtemps.

Rappelons quelques chiffres   : la France comptait 1 379 maternités en 1975, 584 début 2008 et moins de 540 aujourd’hui. Ces suppressions s’accompagnent presque toujours de la disparition des centres d’IVG, limitant de fait le droit à l’avortement.

La victoire des Lilas vient s’ajouter à d’autres : Des batailles juridiques ont été remportées comme à Lannemezan, Valréas, et des succès obtenus comme pour les maternités de Carhaix, Decazeville, Saint-Affrique, le centre d’IVG de Tenon à Paris.

C’est un encouragement à continuer de se battre !

Le Front de Gauche sera présent au rendez vous ce samedi 4 février devant la Maternité Saint-Antoine à Paris à l’occasion du rassemblement régional unitaire des maternités en lutte.

Rendez-vous le 4 février, de 11h à 12h30, devant l’hôpital Saint-Antoine (rue du Faubourg Saint-Antoine, métro Faiherbe Chaligny)


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