Le Pen à la Une : les oies du Capitole commencent mentalement à marcher au pas qui porte leur nom

vendredi 3 février 2012.
 

« Libération » prétendait « alerter » en titrant comme on s’en souvient. On croyait l’hypocrisie à son comble ! Comme si on avait attendu cette « alerte » pour savoir que le danger est là, alors même que « Libération » en a fait un argument récurrent de ses appels au « vote utile » socialiste depuis des mois. Le gros titre fonctionnait comme une banalisation incroyable et même comme une injonction. Mais à présent il y a pire.

C’est « Marianne ». La une en gros titre : « Je vote Le Pen ». Maurice Szafran écrit un éditorial répugnant de bonne conscience pour soi-disant nous « alerter » lui aussi ! Superbe révélation, cher Maurice ! Alors que tout son éditorial fonctionne comme la énième mise en cause « des politiques » qui n’est rien d’autre que la justification du vote contre-républicain de l’extrême-droite. « Je vote Le Pen » est un titre de raccolage hypocrite comme l’a été la une aguicheuse sur la prostitution. Ce qui fait le plus mal, c’est que je croyais tous ces gens amis. Je veux dire, en plus des liens personnels qui peuvent s’établir au fil des ans et des rencontres, je croyais que nous avions le même horizon de valeurs. Je découvre petit à petit qu’il n’en est rien. Qu’ils mènent un autre combat auquel je ne comprends rien mais dont les indices s’accumulent.

Pourquoi ces braves gens ne s’interrogent-ils pas sur le point où est rendu le combat antiraciste dans notre pays ?

Pourquoi, au lieu de mettre, comme des petits poujades parfumés, tout le monde dans le même sac, ne demandent-ils pas des comptes à ceux qui devraient en rendre ?

Pourquoi n’aident-ils d’aucune façon ceux comme nous, qui passons à l’attaque après avoir publié des brochures et des livres d’argumentaires en début de campagne et qui continuons à le faire ?

Pourquoi ne viennent-ils pas assister aux séances de formations de nos militants et de ceux de la CGT ?

Quelque chose ne tourne plus rond. Vraiment pas rond.

Quand l’ambassadeur d’Israël à l’ONU va rendre visite à madame Le Pen et revient joyeux et content, quand toute la presse bien-pensante a voté un blanc-seing de laïcité à la dame alors qu’elle est juste grossièrement anti-arabe et anti-musulmane, quand, sans autre examen, il lui est attribué une position favorable à la retraite à soixante ans et ainsi de suite, sans trêve et sans limite, je m’inquiète de voir tous les anticorps se retourner au service de la maladie. Il y a des raisons de se demander ce qui se passe vraiment.

Quand le même « Marianne » et quelques autres trouvent mon vocabulaire « excessif » contre le Front National et essaient même de me tirer des regrets de la bouche, je vois clairement que toute boussole est perdue à cet endroit.

Alerte en forme de connivence, titraille aguicheuse, banalisation, protection de flanc-garde, hum, hum : les oies du Capitole commencent mentalement à marcher au pas qui porte leur nom.


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