Logement. Que proposez-vous face à la politique défendue par Sarkozy ? (Mélenchon, Joly, Poutou)

mercredi 25 janvier 2012.
 

Malgré l’échec de Nicolas Sarkozy en matière de logement, l’UMP et le FN n’ont que "propriété" et "libre marché" à la bouche. À gauche, un timide consensus se dessine autour de la constrution de logements sociaux et d’une régulation des loyers. Paroles de candidats à l’élection présidentielle.

1) Créer un service public. Jean-Luc Mélenchon, Front de gauche

Le Front de gauche fera du logement une priorité nationale. Pour cela, nous créerons un service public national et décentralisé du logement, de l’habitat et de la ville. Il se déclinera en quatre volets  : un pôle public financier  ; un pôle public de la construction pour casser le monopole des majors du BTP  ; une agence nationale foncière pour lutter contre la spéculation du sol et inciter à la construction de logements sociaux dans toutes les communes  ; des outils publics pour mettre en œuvre localement le droit au logement. Afin de faire du logement social un droit universel et accessible à tous, nous produirons 200 000 logements sociaux par an durant cinq ans et bloquerons les loyers du parc social existant. La loi Boutin et toutes les aides fiscales au logement spéculatif privé seront abrogées.

Les financements existent pour une telle politique. Le plafond du Livret A sera relevé à 20 000 euros, sa collecte sera recentralisée via la Caisse des dépôts et consignations, la contribution de 0,55% des employeurs à l’effort de construction sera relevée pour un véritable 1% logement. Nous taxerons la spéculation financière et immobilière avec la création d’une taxe « contribution logement » de 10% sur les revenus financiers.

Il faudra aussi agir sans tarder face à l’urgence sociale. Nous interdirons les expulsions locatives des personnes en difficulté économique et sociale. Nous appliquerons la loi de réquisition des logements vacants. Nous agirons pour une application résolue de la loi SRU élargie en remontant à 30%, en zone de tension, et 25%, sur le reste du territoire, le seuil minimal de logements sociaux.

Enfin, comme le logement n’est pas un bien comme un autre, la puissance publique interviendra dans le secteur privé en encadrant à la baisse l’évolution des loyers. Nous nous fixerons, ensuite, l’objectif que la proportion du loyer et des charges dans le budget des familles n’excède pas 20% de leurs revenus.

2) L’écologie face à la crise. Eva Joly, Europe Écologie-les Verts

Les écologistes prônent un plus grand équilibre entre propriété, locatif privé et parc social, pour donner à chacun le choix de sa façon d’habiter sans se ruiner, près des transports, de son emploi ou tout simplement de ses proches, dans des logements mieux chauffés et plus économes. Nous encadrerons mieux le marché immobilier 
et concentrerons les budgets sur la rénovation 
et la construction, d’abord à destination 
des plus modestes.

Nous instaurerons un moratoire de trois ans sur les hausses de loyer, pour compenser la hausse des dernières années. Dans les zones les plus tendues, comme Paris, il faudra même baisser les loyers de 20%. Pour cela, nous alignerons les loyers des premières locations et de relocation sur ceux du voisinage, 
comme le fait l’Allemagne avec ses « miroirs 
des loyers ».

Pour réaliser 500 000 logements par an, dont 150 000 logements vraiment sociaux, il faut une impulsion de l’État, un passage du quota minimum de HLM de 20 à 25% et même à 30% en Île-de-France. Mais, pour bien les cibler, il faut aussi une nouvelle gouvernance démocratique du logement, où la plupart des compétences seraient confiées aux intercommunalités. La balkanisation à l’extrême des centres de décision au niveau des 
36 000 communes de France nous mène tout droit à l’éclatement des villes, étalées, ségréguées et inégalitaires.

Enfin, pour respecter nos engagements climatiques et sortir du nucléaire, il faut rénover d’ici à 2050 l’ensemble des bâtiments. En 2017, 500 000 logements par an devront être rénovés. Les bâtiments publics et les logements des ménages à revenus modestes seront prioritaires, grâce à l’aide de sociétés publiques de tiers financement qui accompagneront la rénovation en anticipant les gains de la réduction des dépenses énergétiques.

3) Il faut un plan d’urgence. Philippe Poutou, Nouveau Parti anticapitaliste

La situation en matière de logement est dramatique  ! Avec 10 millions de personnes touchées par le mal-logement sous diverses formes, dont 130 000 sans-abri, 
la situation exige la mise en place d’une politique volontariste pour répondre aux besoins sociaux. Le NPA défend 
un plan d’urgence pour le logement qui combine des mesures répondant à la fois à l’urgence de la situation et des mesures qui permettent de résoudre la question du mal-logement à plus long terme. Il peut se résumer à six mesures  : 


1) L’arrêt des expulsions. C’est un droit moyenâgeux et une violence sociale inacceptable. Avec la crise économique, 
la montée du chômage, de la précarité 
et la hausse des loyers même dans le logement dit « social », les expulsions sont en hausse et sont la conséquence d’une crise qui n’est pas la nôtre  !

2) L’application de la loi de réquisition, mesure nécessaire et possible. 
Il y a aujourd’hui plus d’un million de logements vides  ! La loi de réquisition existe, exigeons 
son application partout, tout de suite  ! 


3) Bloquer les loyers dont le montant ne devrait pas dépasser 20% du revenu car on ne doit pas perdre sa vie à la gagner  !

4) Appliquer la loi SRU et rendre inéligibles les maires qui refusent de la respecter.

5) Arrêt des ventes de logements HLM et renationalisation des sociétés HLM 
pour créer un service public unique du logement social qui permettra une gestion plus cohérente socialement et écologiquement. 


6) Construction massive de logements vraiment sociaux afin de mettre fin à la pénurie 
qui permet une spéculation qui profite 
aux banques et à quelques grands groupes immobiliers qui font des profits faramineux sur 
le dos de la grande majorité de la population. 
Un toit c’est un droit  ! Imposons le droit au logement sur le modèle du droit à l’éducation, c’est-à-dire celui d’un droit égal et garanti pour tous et toutes  !


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