Le Front de Gauche soutient les salariés de Pétroplus

mercredi 11 janvier 2012.
 

Jean-Luc Mélenchon et une délégation du Front de Gauche se sont rendus vendredi 6 janvier à Petit-Couronne, dans la banlieue de Rouen, pour soutenir les salariés de la raffinerie Petroplus, menacée de dépôt de bilan. Présentation de leur lutte.

D’une logique financière portée par les majors du pétrole ...

En proche banlieue de Rouen (Petit-Couronne), des salariés "réquisitionnés" d’une entreprise de raffinage travaillent depuis le 2 janvier à la mise à l’arrêt "temporaire" du site.

Un peu d’histoire : en mars 2008, Shell revend cette raffinerie, créée en 1929, au groupe suisse Pétroplus, groupe financier qui ne semble pas avoir de stratégie industrielle : dès septembre 2008, fermeture du centre de recherches (82 salariés) ; peu d’investissements sur le site ; mise en cause de l’unité de fabrication d’huiles.

Puis, l’annonce en fin d’année que le groupe ne peut plus acheter le pétrole brut nécessaire à son activité, les banques (dont 3 banques françaises) lui refusant une ligne de crédit d’un milliard de dollars.

... à une logique industrielle et écologique portée par les salariés

Dès le 2 janvier, les salariés en grève bloquent les stocks de produits finis, demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités et présentent aux candidats à l’élection présidentielle le plan industriel porté par l’intersyndicale CGT, CFDT et CFE-CGC. Car Shell, comme les grands majors du raffinage, a délocalisé sa production en Asie pour réimporter des produits raffinés, fabriqués sans le même respect des normes environnementales et sociales qu’en France. Ainsi,un consortium a-t-il été créé en Inde, à la condition que toute la production soit exportée.

Face à cette situation d’une entreprise qui peut à tout instant être mise en faillite, avec le risque de 550 suppressions d’emploi directs et de 400 sous-traitants (au total 2000 emplois seraient menacés), le gouvernement se contente d’alerter le médiateur du crédit.

C’est pourtant une solution industrielle globale que propose l’intersyndicale qui a rencontré vendredi 6 janvier, Jean-Luc Mélenchon accompagné de Pierre Laurent, des responsables du Front des luttes, Laurence Sauvage et Eric Corbeaux et d’une délégation d’élus nationaux, régionaux et locaux du PCF, du Parti de Gauche et de Gauche unitaire.

Pour une politique volontariste

Constatant qu’il n’y a pas de "surcapacité" de production (sur 90 millions de tonnes de produits raffinés pour notre pays, 41 millions de tonnes sont importées) les salariés demandent à l’Etat de réquisitionner la raffinerie afin d’examiner les conditions d’une reprise de l’entreprise par un opérateur s’engageant sur un plan industriel.

Lors de l’assemblée générale, Jean-Luc Mélenchon a rappelé que le Front de gauche soutenait l’action décidée par les organisations syndicales et sa demande, conformément au Code pénal, de réquisitionner l’entreprise. Il a insisté sur la nécessité de créer un service public de l’énergie et d’établir des visas environnementaux et sociaux aux frontières de l’Europe ou de la France. Seule une planification écologique permettra de répondre aux défis de notre société. Et force est de constater que l’intersyndicale de Pétroplus a inclu cette donnée dans son plan alternatif en proposant le développement de nouvelles productions avec une entreprise voisine, M’Real, elle aussi en difficulté.

C’est vers cette papeterie de 330 salariés que se dirige, au pas de course, la délégation conduite par Jean-Luc Mélenchon. Là aussi, le terme d’expropriation est sur toutes les lèvres. "Prenez le pouvoir" répond Jean-Luc Mélenchon, satisfait de constater qu’ici, comme à Pétroplus, "ce sont les ouvriers qui portent la dimension écologique".

Christian Gauthier


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