Front de Gauche Une nouvelle étape dans la campagne collective

mercredi 18 janvier 2012.
 

Regonflées par le bilan positif de ces premiers mois de campagne, les forces rassemblées dans le Front de gauche veulent faire grandir « l’envie de gauche et de changement » dans le pays et le monde du travail, en appelant l’ensemble des partis de progrès à affronter « le capitalisme financiarisé ».

A trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, le Front de Gauche veut « convaincre, à gauche, le plus grand nombre possible de la nécessité d’affronter le capitalisme financiarisé pour sortir de la crise », explique Christian Picquet, le président de la coordination de campagne. Ainsi, estime-t-il, « on fera grandir l’envie de gauche et de changement dans le pays ».

L’unanimité se dégage pour dresser un « bilan globalement positif » de l’activité du Front de gauche depuis le 29 juin 2010, date du meeting, place Stalingrad, lançant le top départ du marathon électoral. Ce jour-là, on en était encore à espérer rassembler « le premier cercle militant » afin que celui-ci déploie son travail de fourmi. Six mois plus tard, on se félicite d’avoir dépassé « le cartel d’organisations, d’être passé à une dimension plus ouverte, plus unitaire, plus active. Surtout, on a multiplié les portes d’entrée », commente François Delapierre, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Une campagne tournée vers le monde du travail

Quiconque souhaite s’investir dans le Front de gauche sans être adhérent à l’une de ses composantes peut le faire en participant aux dix-huit fronts thématiques créés et aux quelque 350 « assemblées citoyennes » recensées. En vérité, il reste difficile d’en connaître le nombre exact  ; il s’en implante « une trentaine par semaine », selon François Delapierre. Autant d’instruments communs aux forces du Front de gauche installés pour entrer dans la séquence « offensive et de conquête », commente Christian Picquet. Une phase d’enracinement sur le terrain qui va, selon lui, permettre « le contact avec l’opinion pas seulement politisée mais les citoyens dont l’attente et l’incertitude sont aussi grandes l’une que l’autre ».

Les responsables du Front de gauche se disent convaincus que la gauche peut gagner les élections en se tournant vers les couches populaires, particulièrement vers le monde du travail, qui « s’abstient majoritairement à tous les scrutins intermédiaires », note le syndicaliste Didier Le Reste, l’un des animateurs du Front des luttes. Aux régionales de 2010, 62% des ouvriers et des employés ne se sont, en effet, pas rendus aux urnes. Un monde du travail qui, aujourd’hui, compte en son sein « des gens qui peuvent nous dire qu’ils hésitent à voter pour Hollande, Mélenchon ou Le Pen », s’inquiète Christian Picquet.

C’est pourquoi le Front de gauche fait de son Front des luttes le principal instrument de reconquête de cet électorat qui s’est senti délaissé par la gauche lors de son passage au pouvoir, de 1997 à 2002. Et c’est par l’intermédiaire des syndicalistes qu’il entend entrer en contact avec les salariés. « Il nous faut d’abord les convaincre pour qu’ils soient acteurs de cette reconquête », explique Didier Le Reste. Lequel se dit « globalement optimiste », en dressant le bilan du travail déjà accompli. « Pas un jour ne passe sans que je sois sollicité pour participer à une rencontre », sourit cet ancien dirigeant de la fédération CGT des cheminots. Des cégétistes mais aussi des militants de Solidaires et de la FSU sont désormais à la tête d’initiatives estampillées Front de gauche. « Des syndiqués FO ou encore Unsa y participent sans toutefois en être parties prenantes », souligne Didier Le Reste.

Refus clair de l’austérité et de la rigueur

La campagne tous azimuts, doublée d’un positionnement clair sur le refus de l’austérité et de la rigueur, assure à la coalition une grande lisibilité. Pas une rencontre, pas un meeting ne se passe en petit comité. Tous les observateurs y constatent un engouement, un enthousiasme. «  On a tous été surpris par les 3 000 participants au meeting de Talence  », en Gironde, le 1er décembre 2011, s’enflamme François Delapierre. Devenus gourmands, les responsables fixent des objectifs colossaux pour les prochains meetings  : 4 000 à Nantes ou encore 3 000 à Besançon. Avec ces rassemblements, le Front de gauche veut continuer à se compter, palper sa force, se faire voir. La dynamique est lancée.

Mélenchon et les « paruvendu »

Une rencontre de travail s’est déroulée hier après-midi entre Jean-Luc Mélenchon et l’intersyndicale du journal ParuVendu. L’entreprise a fermé ses portes, privant de leur emploi plus 
de 1 600 salariés. La réunion d’hier a permis un échange entre 
le candidat du Front de gauche et les salariés du site du Nord-
Pas-de-Calais sur l’intention de ces derniers de créer une coopérative ouvrière (Scop), qui pourrait concerner soixante-quinze 
des 150 personnes que comptait l’entreprise dans la région.

Mina Kaci


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