2,8 millions de salariés environ ont perdu leur emploi dans les douze derniers mois.

Parmi eux, 737 000 n’ont eu aucun droit ou un droit seulement très limité aux indemnités de chômage. Selon une étude de l’agence fédérale du travail, un sur quatre entre directement dans le dispositif Hartz IV.

C’est ce que rapporte la Süddeutsche Zeitung, qui a publié le document en exclusivité. « Soit la durée d’emploi a été trop courte, pour avoir droit à l’indemnité de chômage I[Note:1], soit le salaire était trop faible et l’indemnisation calculée sur le salaire était inférieure à l’indemnité chômage II, et dans ce cas, devait être remplacée par cette dernière » peut on lire dans le papier que l’agence fédérale pour l’emploi a mis à disposition hier sur demande.

La part de ces gens qui ne peuvent prétendre à rien" a augmenté dans les dernières années. En novembre, selon cette étude, 26% des personnes sorties de l’emploi venaient du premier marché du travail, contre 22% en novembre 2008. En chiffres absolus : En ce dernier mois de novembre, 61000 personnes sont passées du travail à Hartz IV ( = indemnité chômage II), 10000 de plus qu’il y a trois ans. Pour les autres années, depuis l’entrée en vigueur des lois Hartz IV, en janvier 2005, l’agence pour l’emploi n’a pas pu donner de chiffres comparatifs.

Seuls ceux qui ont travaillé douze mois dans les deux dernières années précédant la perte l’emploi peuvent prétendre aux allocations chômage, et pour un an, en règle générale. Ensuite, il n’aura plus que l’ « indemnité de base ». L’étude indique que les raisons pour lesquelles de plus en plus d’assurés n’ont plus les conditions requises pour l’indemnisation chômage sont les parcours d’emploi instables" et les bas revenus" des personnes concernées. L’agence identifie le manque de qualification" des personnes concernées comme cause individuelle la plus importante". Ainsi, selon les données, 43% des salariés peu qualifiés entrent directement dans le niveau II de l’indemnisation, mais « pour les personnels qualifiés", ce ne sont que 19%". Toujours est il qu’une décennie après l’agenda 2010 du gouvernement Schröder/Fischer, un salarié qualifié sur cinq, qui perd son emploi ne peut plus prétendre à l’indemnisation de niveau I. Presque une personne sur trois qui dépendent de Hartz IV était auparavant en contrat dans une entreprise de travail temporaire. En fait, tout montre que mois après mois, 10000 personnes alternent travail temporaire et Hartz IV.

En rapport avec ces données, le bureau fédéral des statistiques a publié jeudi les données sur les salaires actuellement au plus bas. Ceux-ci étaient en décembre « en dessous de 6,5 euros l’heure dans quelques branches ». Ceci vaut par exemple pour les métiers de la pâtisserie en Bavière, avec 5,26 euros, de la boucherie en Saxe, avec 6 euros. La rémunération la plus basse pour les salariés de l’hôtellerie et de la restauration est de 6,29 euros l’heure dans le Brandebourg, de 6,50 euros en Thuringe, et 6,74 euros en Rhénanie Westphalie. Dans le domaine de la gastronomie, à l’est de l’Allemagne, elle est de 6,85 euros. Dans d’autres domaines de la prestation de service, les salaires horaires sont nettement en dessous de 8 euros, comme par exemple dans la coiffure (Schleswig Holstein, 6 euros), le nettoyage textile (Est : 6,73 euros), le travail temporaire (est : 7,01 euros). Mais dans quelques branches de l’industrie aussi, comme la fabrication de chaussures (Rhénanie Palatinat, Sarre : 6,35 euros) ou le travail du bois et du plastique (Thuringe : 7,54 euros), les accords conclus l’ont été sur des rémunérations horaires très basses.

Junge Welt 30 12 2011-12-30

Traduction Claudine Girod