Ecole de l’égalité Rencontre Front de Gauche

samedi 10 décembre 2011.
 

Le Front de Gauche de l’Education se réunit le vendredi 9 décembre à 14h30 à L’Usine, le siège de campagne présidentielle situé aux Lilas (Seine-Saint-Denis). François Cocq, secrétaire national du Parti de Gauche nous présente dans un dossier (également publié dans le prochain numéro du journal A Gauche) les grandes lignes du projet sur les questions d’éducation.

Les bien-pensants se pressent pour clamer sur tous les tons que l’éducation sera au cœur de la campagne présidentielle. Pourtant, les mêmes refusent obstinément d’envisager que cette « Ecole sanctuaire » soit en prise avec la société qui l’entoure. Leur vision des enfants et des jeunes élèves ne tient aucun compte de leur situation sociale et économique comme de celle de leurs familles et de leurs proches. Ce qui leur évite d’envisager les transformations sociales, écologiques et démocratiques pourtant nécessaires.

Le projet porté par le Front de Gauche est à contre-courant de cette approche. Nous voulons resituer l’école et le savoir dans la société du XXIème siècle. Et c’est à partir des besoins de celle-ci de l’intérêt général du pays dans le siècle qui commence, que nous voulons définir les missions de l’institution et des équipes pédagogiques. Notre projet éducatif est donc cohérent avec les grandes ruptures dont nous sommes porteurs pour le pays.

Quand nous prônons une répartition des richesses et la fin de l’accaparation par une oligarchie de l’immense richesse de notre pays, nous voulons établir une société de partage et d’égalité. Cela se traduit dans l’éducation nationale par une rupture radicale avec la course effrénée à la marchandisation qui livre des pans entiers du service public aux appétits du privé. Cela se traduit également par le rejet de l’autonomie des établissements qui ne vise qu’à mettre en concurrence les établissements, les personnels et au final les élèves pour mieux instituer une école à deux vitesses.

Quand nous prônons la Révolution citoyenne et le changement de République, nous incarnons le grand combat pour l’émancipation et la prise de pouvoir par chaque individu. Le haut niveau de culture commune et l’appropriation des savoirs par les élèves dès leur plus jeune âge en sont la garantie. Nous rejetons la vision individualiste et consumériste de l’école imposée par les libéraux où chacun-e serait comptable de sa propre réussite comme de son propre échec. Notre ambition, c’est l’école de la réussite pour toutes et tous, une école de l’égalité à cent lieues du triste concept d’égalité des chances.

Quand nous prônons la planification écologique, nous savons qu’il faut assurer un haut niveau de qualification des futurs salariés afin qu’ils soient acteurs d’un changement majeur de nos modes de production, de consommation et d’échange.

Quand nous voulons éradiquer la précarité, nous nous donnons les moyens de titulariser tous les précaires de l’éducation nationale et de la fonction publique en général, en privilégiant les formes compatibles avec le cadre national et républicain du concours. Nous réaffirmons que les statuts, équivalent du code du travail pour la fonction publique, ne sont pas négociables. Ils sont un bouclier pour l’intérêt général et servent de point d’appui pour les luttes de l’ensemble des salariés.

L’Ecole est au cœur de la société. C’est une réponse cohérente et globale que le Front de Gauche apporte, dans et hors les murs de l’Ecole pour mettre l’Humain d’abord.


C’est dans « l’Humain d’abord » :

Abolition de la précarité : Pour permettre la démocratisation scolaire, il faut couper la racine des inégalités et des aliénations dans la société. L’école égalitaire dans un océan capitaliste ne peut exister.

Développement des territoires : Une réelle mixité scolaire impose de déghettoïser les territoires dans lesquels se trouvent les écoles. Il faut une nouvelle sectorisation pour que n’existent plus des « écoles de riches » et des « écoles de pauvres ». Nous donnerons plus de moyens là où ils sont les plus nécessaires. Mais nous nous défions de la multiplication de zonages qui créent des écoles dites prioritaires et donc d’autres qui le seraient moins. L’école républicaine est la même pour tous, quel que soit le lieu où nous résidons !

Pas un élève sans qualification : La force et la place de notre pays dépend du haut niveau de qualification de nos salariés. Nous défendons le cadre national des diplômes et qualifications, garantie de droits pour les salariés. Seule une formation initiale de haute qualité permet l’accès de tous à une professionnalisation durable

Laïcité : Aucun financement public ne sera octroyé à la construction de nouveaux établissements scolaires privés ou à la rénovation de l’existant. L’argent public doit servir l’école publique, seule garante de l’égalité.

S’affranchir du Traité de Lisbonne : Nous refusons la mise en concurrence et la marchandisation prônées par l’Unions européenne en particulier dans le domaine de l’éducation. Pour cela, conformément au mandat qui nous aura été donné par le peuple français, nous nous affranchirons des barrières libérales du traité de Lisbonne.

Pour l’école du peuple

L’enjeu de la démocratisation : L’école du peuple émancipe dès le plus jeune âge pour que la démocratisation devienne une réalité et que chaque enfant trouve sa place à l’école. Au socle minimal et utilitariste de la droite, nous opposerons un haut niveau de culture commune.

Les moyens : Le saccage par les libéraux de l’école publique oblige à rétablir les moyens de l’école de la République en préalable. Recréation des postes vandalisés par la droite. Priorité donnée à la formation des enseignants avec prérecrutement pour permettre l’accès de jeunes issus des classes populaires au métier d’enseignant.

Service public de la petite enfance : Grand service public d’accueil de la petite enfance et extension de l’obligation scolaire aux deux bouts de la chaîne, de 3 à 18 ans. La maternelle a un rôle de socialisation et d’acquisition d’apprentissages fondamentaux. Nous voulons l’asseoir avec un statut obligatoire car émancipateur pour les enfants.

Orientation : L’école du peuple doit offrir une multiplicité de voies d’accès aux qualifications et aux savoirs. Elle lutte contre les reproductions sociales et sexuées dans les poursuites d’études et dans les métiers. Rétablissement des postes de conseillers d’orientation-psychologues et recrutement pour que tous les jeunes puissent y avoir accès dans chaque établissement.

Enseignement professionnel : L’investissement de l’Etat dans l’enseignement professionnel sera augmenté de 50% pour que les enseignements techniques, professionnels et généraux soient traités également. Le renforcement de l’enseignement professionnel est la clé de la hausse du niveau de qualification comme de l’égalité des droits.

Les sciences de l’éducation au service des élèves : Soutien à la recherche en éducation, création de temps d’échanges pédagogiques dans les établissements. Préservation de la liberté pédagogique des enseignants mise à mal par l’autonomie des établissements et son cortège de petits chefs.

Gratuité : Gratuité effective (livres, matériels, sorties pédagogiques). Face à la marchandisation, nous assurerons le soutien scolaire par le biais du service public d’éducation.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message