Accord PS-EELV suite : qu’en reste-t-il ?

jeudi 8 décembre 2011.
 

Après l’affaire du Mox, l’affaire du droit de véto de la France à l’Onu, l’Ump s’en donne à cœur joie et rien ne dit que c’est terminé. Devant ce fiasco médiatique, une question lancinante revient à l’esprit : le PS a-t-il lu le texte de l’accord programmatique qu’il a signé ? Peut-on être amateur au point de ne pas prévoir la communication sur un tel accord ?

Le gouvernement et l’UMP sont totalement de mauvaise foi. Oui, et ? Depuis quand, dans un tel moment politique de bataille pour le pouvoir, seuls des arguments de fond, honnêtes, sont utilisés ? On peut le regretter, mais il faut être bien naïf pour l’oublier.

A moins que, pour le PS comme pour EELV, l’important n’ait pas été la partie programmatique.

En tous cas pour François Hollande c’est clair, la page est tournée, et il suffit de se référer à ses dernières prises de position pour le comprendre :

- non, il ne sortira pas du nucléaire et il est « pour le nucléaire de nouvelle génération », ce qui implique que « l’industrie nucléaire, loin d’être affaiblie, sera à plusieurs titres sollicitée, et donc renforcée »

- oui, il fermera bien Fessenheim, mais rien de plus dans son mandat,

- « le chantier de Flamanville – avec le nouveau réacteur EPR – sera conduit à son terme »,

- pas plus de fermeture de l’usine de La Hague, car « le système de retraitement des déchets et la filière qui l’accompagne seront préservés. »

Et de toutes façons, il n’est pas tenu par cet accord qui concerne les partis... ce qui laisse comme une impression de déjà vu.

En 1997, Jospin avait dit la même chose à propos de l’accord Verts-PS. Pas de nouveauté donc, pour le disciple de Lionel. En 2002 et 2007, aucun accord n’avait pu être signé car toute tentative de compromis échouait déjà sur le nucléaire, mais aussi sur le montant des minima sociaux. Alors pourquoi EELV s’est-elle obstinée à vouloir signer un accord programmatique ? Leur orgueil les a perdus. Ils ont cru qu’ils pouvaient imposer leurs vues au PS.

Mais au final, le but souhaité est atteint : l’important, avoir des députés en nombre, reste encore possible. À condition que les dissidences PS ne se multiplient pas.

Pour clore la journée de lundi et pour montrer le peu d’importance que lui inspiraient les cris de son allié, François Hollande a fermé le ban : son gouvernement inclurait le Modem. Certains médias ont titré sur le grand écart. Au contraire, tout cela est très cohérent, François Hollande a prévu de gouverner au centre gauche.

Maintenant que tout cela est clair, que pensent les militants d’EELV attachés aux "fondamentaux" écologistes et à une approche de gauche ?

À toutes celles et tous ceux qui refusent d’accepter l’austérité, de brader des convictions ancrées depuis des années, qui veulent pouvoir continuer à se battre, notamment pour l’écologie sociale, je dis : "venez au Front de Gauche, vous avez toute votre place !" Nous n’exigeons pas que tout le monde soit d’accord sur tout mais nous avons une conviction bien ancrée que résument deux formules indissociables :

ce n’est pas au peuple de payer la crise, et l’écologie ne passe pas après l’économie.

Pas de progrès humain sans vision écologiste et sociale globale.


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