Alors même que le pays vient de vivre, le 24 Novembre dernier, une journée de grève générale historique, le Parlement portugais, sourd aux revendications populaires, vient d’adopter un budget d’austérité drastique pour l’année 2012.

Seule l’autre gauche (Bloc de Gauche et Parti Communiste Portugais) a refusé de voter cette saignée supplémentaire d’un pays qui vit sous les ordres et le contrôle permanent de l’UE et du FMI depuis Mai 2011 et l’octroi d’un prêt de 78 milliards d’euros au titre du Fonds européen de stabilisation financière pacté par le gouvernement Socrates en l’échange d’une austérité sans bornes.

Le PS, comme annoncé, s’est abstenu. Une forfaiture de plus de la part d’un parti qui répond du nom du socialisme.

Les mesures les plus austères du budget 2012 que dénonçaient les centaines de milliers de manifestants du 24 Novembre sont les suivantes :

 hausse des taux intermédiaire de TVA (elle passe notamment de 13 à 13% dans la restauration)

 baisse des remboursements dans la santé et l’éducation

 baisse du 13ème et du 14ème mois pour les fonctionnaires et retraités à partir de 600 euros de revenus et leur suppression à partir de 1100 euros

 obligation de travailler une demie heure de plus quotidiennement pour le même salaire

Un espoir cependant : une délégation de 16 représentant-e-s des associations des militaires (soldats, sergents et officiers. ils étaient plus de 10 000 à manifester le 12 Novembre dernier contre l’austérité) a monté une vigie à l’Assemblée de la République et se rendra à la Présidence de la République pour réclamer au Président l’envoi du budget 2012 au Conseil Constitutionnel pour le faire invalider.

L’autoritarisme de la droite et des sociaux démocrates vendus aux marchés ne peut plus durer. Au Portugal comme dans toute l’Europe le peuple doit faire plier ces élus qui ne le représentent plus. A luta continua.