CAC 40 boosté, salaires minés : Champagne pour les profits !

mercredi 27 décembre 2006.
Source : PCF
 

2006 était un cru exceptionnel, 2007 pourrait s’avérer meilleur encore. La mondialisation, c’est d’abord cela : une formidable accélération des profits et des circulations de valeurs, un Monopoly virtuel où l’on vend et l’on achète, où les pions des usines sont balayés ou déplacés, sans égard pour les ravages collatéraux sur les populations concernées.

Près de 4000 milliards de dollars de fusions et acquisitions sont au programme. Les fonds d’investissement qui en deviennent les maîtres d’oeuvre sont de véritables pieuvres qui agrippent ici ou là les activités rentables, taillant, restructurant et rejetant si la rentabilité n’atteint pas les 15% annuels du capital investi. Les dividendes du CAC 40 sont à la hauteur : au moins 17%. Ces prélèvements opérés sur l’économie ont de lourdes conséquences. Autant de moins pour l’investissement, la recherche ou la construction d’un développement durable. Il faut faire fort et vite. Quitte à risquer l’avenir de la planète.

L’envolée des profits éclaire crûment l’abîme qui sépare l’immense majorité de notre peuple et ces privilégiés qui possèdent plus que ne produisent annuellement des dizaines de pays dans le monde. La moitié de la population dispose d’un niveau de vie inférieur à 1315 euros pour une personne seule ou 1975 euros pour un couple. 6,86 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté européen et la proportion de ceux qui gagnent le salaire minimum est passée de 11,1% à 16,8% en 2005. En trois ans, la moitié des chômeurs ont perdu leur indemnisation tandis que le nombre des érémistes augmentait de 21%. Chaque année, quatre salariés sur dix voient leur salaire individuel baisser, principalement en raison de la variation de leur durée d’emploi ou de leur durée de travail. La cancer de la précarité ronge le travail.

Le revers des bonnes fortunes du capital, ce sont les difficultés aiguës de la majorité des salariés. Il a bonne mine, Sarkozy, lorsqu’il va verser quelques larmes hypocrites sur le sort des ouvriers des Ardennes ! Quelques semaines plus tôt, il leur avait envoyé les CRS et les gardes mobiles ; quelques jours plus tard, il justifiait la délocalisation et l’expatriation des grandes fortunes. Ne faisons pas de Johnny Halliday le symbole des puissances financières, il reste un baladin invité en bout de table des riches. Son talent n’a d’ailleurs jamais résidé dans la gestion de son patrimoine... Mais son cas et l’approbation spectaculaire de son déménagement en Suisse par le candidat UMP a révélé le fond de la pensée de l’élu de Neuilly : l’argent a toujours raison. Arrogant avec les pauvres qui habitent les cités populaires, Sarkozy est toute humilité pour qui paie l’ISF. Il ne cesse de vouloir baisser les impôts sur les sociétés et la part patronale des cotisations sociales : ce serait alors ça de moins pour les budgets sociaux, l’école, la santé, la retraite...

Qui possède quoi ? Où vont les richesses et les capitaux ? Quel rapport de forces entre le capital et le travail ? Comment l’Etat peut-il peser pour que l’intérêt de tous l’emporte sur les appétits insatiables des plus puissants ? Quelles dispositions d’urgence pour améliorer le sort de 90% de salariés qui peinent aujourd’hui ? Quelle priorité à l’action publique ? Comment donner réellement la parole et le pouvoir de décision à notre peuple ? 2007 ne répondrait pas aux aspirations des électeurs si le débat électoral évitait ces questions.

P.S. Le CAC 40 avait gagné vendredi 0,15% à 5.541,76 points, établissant un nouveau record depuis mai 2001 et affichant une progression de 17,53% en 2006.


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