Egypte : stop à la répression. L’armée doit céder la place à un gouvernement démocratique ! Manif Paris 26 novembre

vendredi 25 novembre 2011.
 

Le Conseil supérieur des Forces armées (CSFA), présidé par le maréchal Tantaoui, haut dignitaire de l’ancien régime, s’accroche au pouvoir et se comporte désormais ouvertement en chef de file de la contre-révolution. Après s’en être pris au droit de manifester et au droit de grève, il encourage les menées des éléments les plus réactionnaires de la société : gros propriétaires terriens, anciens dirigeants corrompus du parti de Moubarak, groupes salafistes, qui n’hésitent pas à attenter à la paix civile en incendiant des églises et en s’en prenant violemment aux coptes chrétiens. L’armée a asuvagement réprimé la manifestation de ces derniers le 9 octobre passé. Elle réprime à nouveau, au prix de dizaines de morts et de centaines de blessés, les manifestants pacifiques mobilisés en masses pour réclamer le départ du maréchal Tantaoui, et le retour l’armée dans ses casernes.

Le Parti de Gauche, solidaire de tous les peuples soulevés contre les oligarchies qui les oppriment, demande solennellement aux autorités militaires égyptiennes de cesser la répression en cours contre les forces populaires, de remettre effectivement ; le pouvoir à un gouvernement de transition civil, et d’œuvrer loyalement à l’instauration d’un régime de démocratie et de progrès social dans leur pays, en favorisant le bon déroulement des élections législatives à venir.

Le Parti de Gauche reste mobilisé en solidarité avec la révolution citoyenne en Egypte, il sera notamment présent lors de la manifestation organisée à Paris le samedi 26 novembre à 15 heures au départ de Ménilmontant.

2) EGYPTE : 33 MORTS ET DES CENTAINES DE BLESSÉS EN 3 JOURS !

LES GRANDS DÉMOCRATES SE TAISENT. RASSEMBLEMENTS À PARIS !

"Pas un murmure de protestation ne s’est élevé dans le monde, aucune réunion d’urgence n’a été décidée ni aux Nations Unies ni à la Ligue Arabe, ni Juppé ni Hilary Clinton n’ont levé l’index et le ton pour signifier au Tantawi, chef des armées égyptiennes, qu’il faisait obstruction à la démocratie, que ses jours étaient désormais comptés et que des sanctions étaient à l’étude pour lui faire entendre la raison du monde civilisé". Au contraire, les USA fournissent les armes à la répression. Plusieurs manifestations de soutien au peuple tunisien se dérouleront cette semaine à Paris.

RASSEMBLEMENTS A PARIS CONTRE LA REPRESSION DU PEUPLE EGYPTIEN :

Mercredi 23 novembre à 18 H à la Fontaine des Innocents. M° Chatelet-Les Halles

Jeudi 24 novembre à 18 H au M° BARBES

Vendredi 25 novembre à 14 H au M° Aubervillers-Quatre Chemins, puis à 18 H au M° Couronnes

Samedi 26 novembre à 14 H : GRANDE MANIFESTATION AU DEPART DU M° MENILMONTANT

1) Ils entendent poursuivre leur révolution

Des dizaines de milliers de manifestants ont convergé hier place Al-Tahrir, au Caire, pour exiger le départ des militaires et le respect du mouvement qui a fait chuter l’ancien régime.

Le Les yeux des militaires égyptiens se seraient-ils dessillés  ? Hier, pour la première fois, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute d’Hosni Moubarak, le 11 février, a reconnu que le pays était « en crise ». Va-t-il pour autant entendre la revendication des dizaines de milliers d’Égyptiens rassemblés sur la place Al-Tahrir du Caire – relayée dans les principales villes du pays – qui demandent le départ de l’armée à très brève échéance  ? Rien n’est moins sûr. Les images montrant un mannequin habillé d’un treillis militaire et pendu à un lampadaire sur la place de la révolution pourraient les faire réfléchir et leur rappeler que les Égyptiens connaissent maintenant leur force.

Depuis plus de trois jours, les balles de la police, les matraques de l’armée et les gaz toxiques (ce sont les mêmes que ceux utilisée par l’Afrique du Sud de l’apartheid et par les Britanniques, jadis, en Irlande) n’ont pas eu raison de la contestation menée par la jeunesse égyptienne. Pis, la manifestation organisée hier sur la place Al-Tahrir a montré que les Égyptiens étaient solidaires.

« On veut que Tantaoui (le maréchal à la tête du CSFA – NDLR) s’en aille  ! » déclarent en chœur Asmaa et Dalya, étudiantes en économie, pour qui « c’est la continuation de la révolution  » et qui n’entendent pas bouger de là tant qu’elles n’auront pas obtenu satisfaction. « Tantaoui, menteur  ! » proclame une banderole alors qu’on peut lire sur d’autres calicots suspendus  : « Pain, liberté, justice sociale » ou encore « Révolution jusqu’à la victoire, révolution dans toutes les rues d’Égypte ».

« Tantaoui, menteur  ! »

Comme en janvier et février, le peuple d’Égypte se retrouve au coude-à-coude. Aux côtés des jeunes filles, on trouve Salwa, une retraitée, veuve, qui peine à vivre avec à peine 500 livres égyptiennes (un peu plus de 50 euros) par mois et qui explique  : « Je veux la révolution pour que mes enfants et mes petits-enfants aient une autre vie. La mienne a été opprimée, on m’a empêchée de comprendre les choses. Je veux la dignité. » Elle dénonce ces généraux au pouvoir qui possèdent des actions dans les principales entreprises du pays et qui répondent par la répression aux revendications.

Les avocats arrivent en cortège, drapeau égyptien déployé, chantant l’hymne national. Ils ont été précédés des médecins et des infirmières, venus manifester et organiser aux quatre coins de la place des hôpitaux de fortune pour soigner les dizaines de blessés (on parle de près d’une centaine toutes les deux heures) fauchés par les tirs au bout de la rue Mohamed-Mahmoud, près du ministère de l’Intérieur, dont la réputation est toujours aussi sinistre. Dans l’après-midi, à la sortie du travail, ils sont des milliers à rejoindre la place. Certains ont apporté leur tente, d’autres ont les bras chargés de victuailles qui seront distribuées, d’autres encore portent des sacs de médicaments et de pansements. Tous remarquent l’absence des Frères musulmans, qui ont officiellement déclaré qu’ils ne participeraient plus aux manifestations. « Tant mieux, se réjouit Mohammad, étudiant. Au moins, ils montrent leur vrai visage. Le peuple ne les intéresse pas. »

Pierre Barbancey, L’Humanité


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