Coup d’Etat invisible

jeudi 24 novembre 2011.
 

Ah ce que je partage la joie des manifestants italiens voyant partir le bouffon proxénète qui déshonorait leur pays mais comme me le dit un ami italien qui vit à paris « on aurait préféré que ce soit le peuple qui le chasse ». d’ailleurs le fait que ce ne soit pas le peuple qui ait fait ce travail lui permet de revenir au parlement dés cette semaine pour continuer son sale boulot, pendant que le nouveau gouvernement appliquera les mesures d’austérité que Berlusconi a fait voter avant de partir. Car ce qui s’est passé ce week-end est proprement scandaleux et constitue le prologue à une remise en cause de la démocratie dans les Etats européens. Je ne rentrerais pas dans les détails mais qu’ont obtenu les marchés financiers ces derniers jours ? la nomination d’un directeur de banque centrale à leur solde ainsi que de deux premiers ministres grec et italien entièrement dévoués à l’oligarchie financière qui a mis la main sur l’Europe et ses institutions ; précisons pour les flemmards de l’info qui sont ces trois personnages :

Mario Draghi : ce banquier, vice-président de la banque d’affaires Goldmann Sachs-Europe qui avait aidé la Grèce à maquiller ses comptes, puis gouverneur de la banque d’Italie, prend la présidence de la Banque centrale européenne. Et c’est lui qui va donner les ordres aux gouvernements en jouant de son autorité monétaire « indépendante ».

Lucas Papademos : cet ancien dirigeant de la banque centrale grecque (1994-2002), puis ancien vice-président de la BCE durant huit ans (2002-2010), et qui depuis ces deux postes ne pouvait rien ignorer des faux comptes grecs, devient premier ministre grec. Sa condition : un gouvernement d’union nationale qui va de la droite extrême au parti socialiste. L’entrée de l’extrême droite au gouvernement pour la première fois depuis 1973 et la dicature des colonels est tout un symbole.

Et enfin Mario Monti : cet économiste de la droite libérale, commissaire européen en charge de la concurrence durant dix ans (1994-2004), et à ce titre acteur déterminé de la dérégulation des marchés européens, nommé mercredi sénateur à vie, est devenu premier ministre italien. Sa condition : un gouvernement qui applique à la lettre la rigueur décidée par Bruxelles et le FMI.

Je vous rappelle quand même que le week end précédent Papandréou envisageait de donner la parole au peuple via un référendum. Et que c’est devant cette menace d’une intervention démocratique que les puissances financières et les gouvernements à leur solde ont déclenché l’offensive généralisée via la spéculation financière contre les dettes d’Etat d’une part et le G20 d’autre part. Le résultat : la mise en place de gouvernements soumis aux marchés financiers sans avoir à passer par la case élections. Objectif : assommer les peuples avant l’échéance électorale en espérant que la résignation l’aura emporté sur la résistance. Tout est très clair et quand j’ai entendu ce matin Bernard Guetta se déchaîner contre ceux qui contestent cette atteinte à la démocratie, je me suis dit que cela devait avoir un certain écho pour que ce plumitif s’énerve. Il est vrai que ses commentaires depuis vingt ans sont habités par sa volonté d’effacer sa jeunesse trotskyste et je retrouvais ce matin la même hargne qu’il développait (sans contradicteurs c’est plus facile) en 2005 pour le Oui. Après tout c’est bon signe. Laissons là l’analyse de la situation européenne et revenons vers ce que nous disent les gens.

Le texte ci-dessus fait partie d’une rubrique nettement plus complète de René Revol dont le titre est le suivant :

Un coup d’Etat invisible, une conversation instructive, de la nécessité pour le peuple de prendre confiance dans son nombre et sa force, une remarque sur la forfaiture de Gayssot et quelques conseils de lecture

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