La caissière de Cora Mondelange sauvée par Facebook

samedi 12 novembre 2011.
 

Face à la mobilisation du net, le supermarché a décidé d’arrêter ses mesures de licenciement.

Le net est venu au secours d’une caissière de Cora. Menacée d’être licenciée pour avoir ramassé un ticket de caisse, cette femme travaillant dans un supermarché de Mondelange, en Moselle, a ému les internautes.

Cette caissière, également représentante du personnel CGT, a ramassé sur son tapis de caisse un ticket comprenant, au dos, une réduction pour un fast-food. La direction du magasin a porté plainte contre elle pour vol, et elle a reçu une convocation pour un entretien préalable à son licenciement, programmé pour le 7 novembre. Convoqué à la gendarmerie, elle a en outre reçu un rappel à la loi.

Tout au long de la journée de mercredi, ils ne se sont pas privés de le faire savoir, particulièrement sur la page Facebook de l’enseigne.

Et cette mobilisation a visiblement fait du chemin, puisque la direction de Cora a décidé d’abandonner ses poursuites. "La direction de cora Mondelange a décidé de ne pas poursuivre la procédure engagée à l’encontre d’une salariée du magasin. Nous avons conscience de l’émotion suscitée par les informations parues depuis ce matin", a annoncé l’enseigne de distribution Cora sur sa page Facebook,mercredi soir.

Le numéro du supermarché sur Twitter

En début d’après-midi, on dénombrait pas moins de 245 commentaires acerbes sur la page. Un internaute se demandait ainsi, ironique : "et pour un vol de pomme c’est la chaise électrique ??". Un autre voyait dans cette affaire "trois fois plus de raison d’aller faire ses courses ailleurs, chez une entreprise qui ne traite pas ses salariés comme des moins que rien !".

Et le topic "#Cora" était en tête des trending topics de Twitter, les sujets les plus commentés du site de micro-blogging. Certains allaient même jusqu’à donner le numéro du supermarché, demandant aux internautes d’appeler pour soutenir la caissière.

Maitre_Eolas, blogueur influent, souligne ainsi sur son compte que Cora est en posture difficile. "En tout cas bravo à #cora qui avec un ticket de réduction d’1€ pour un hamburger vient de s’offrir un bad buzz à 1 million d’euros." La réaction de l’entreprise sur Internet, accusée d’avoir supprimé certains messages Facebook, est également critiquée, un internaute se demandant "combien de temps [Cora] allait tenir avant de rétropédaler face à l’activisme numérique".

Une affaire similaire chez Monoprix

La réponse de l’entreprise ne s’est en effet pas fait attendre. Le groupe dit comprendre les réactions des internautes et affirme être "actuellement en contact avec la direction de l’hypermarché Cora de Mondelange afin de clarifier cette situation".

Quant à la salariée, elle s’est dit extrêmement "étonnée" sur Europe 1, mercredi soir, de l’ampleur qu’a pris l’affaire sur le web. "Je ne savais pas que ça bougeait sur Internet avant que vous m’appeliez. Je ne savais pas que c’était à ce point-là", a-t-elle expliqué dans Des clics et des claques. Et d’ajouter, émue : "je ne pensais pas que les gens allaient bouger. C’est sympa".

En juillet, une affaire similaire avait agité le web : un salarié de Monoprix avait été mis à pied pour avoir emporté chez lui six melons et deux salades destinés à la poubelle. L’injustice avait provoqué une vive indignation, notamment sur la page Facebook de l’enseigne. Qui avait alors annoncé la réintégration de l’employé.

Anne-Julie Contenay et M.S.

Source :

http://www.europe1.fr/France/La-cai...

1) Licenciement d’une déléguée CGT pour un ticket de caisse ?

COMMUNIQUE DE LA FEDERATION CGT COMMERCE ET SERVICE

À Cora Mondelange, la CGT dérangerait-elle ?

Est-ce pour masquer les destructions d’emplois, l’augmentation du temps partiel imposé et l’explosion du travail intérimaire que la direction de Cora Mondelange (Moselle) ouvre une chasse aux sorcières contre la CGT ?

Notre organisation syndicale qui a remporté 85% des voix aux élections professionnelles en mai 2011 conteste depuis 18 mois les 42 suppressions d’emplois CDI et les 862 contrats de travail en intérim. Stratégie de réduction des coûts, conditions de travail qui se dégradent et explosion des arrêts maladies mis en lumière par la CGT, c’est cela qui dérange Cora.

En s’attaquant par des méthodes d’un autre âge (changements d’horaires intempestifs, intimidation, lettres recommandées et, dernièrement, plainte pour vol contre une élue au CE) aux représentants du personnel, c’est le rempart qu’ils constituent pour protéger les salariés que la direction veut détruire.

Pour exemple. Le 24 septembre dernier, Anne-Marie (élue au CE) récupère un ticket de caisse laissé par un client donnant droit par une publicité à son dos à un hamburger gratuit chez Mac Donald’s. La sécurité du magasin la convoque illico et durant plus de deux heures lui inflige pression et intimidation. Mais la direction ne s’arrête pas là. Elle dépose plainte pour vol à la gendarmerie, ce qui vaudra un rappel de la loi pour la salariée.

Anne-Marie travaille chez Cora depuis 10 ans et gagne 940 euros par mois. C’est aussi une mère de famille qui a été traitée telle une délinquante et que maintenant Cora convoque à un entretien préalable au licenciement le 7 novembre.

L’union départementale CGT de Moselle et la fédération Commerce CGT qui ont participé à une réunion de soutien aux salariés de cet établissement hier ont eu la mauvaise surprise d’être accueillies par un huissier mandaté par Cora pour constater d’éventuels débordements lors de cette réunion. Une dizaine de femmes réunies dans un local syndical représenteraient-elles une menace pour la Direction ? Bien sûr que non.

En revanche, c’est la preuve de l’inexistence du dialogue social dans cet établissement.

Notre demande de rencontre avec la direction nous a valu une fin de non-recevoir. Mais la CGT dénonce vigoureusement ces méthodes et mettra tout en œuvre pour que l’exercice du droit syndical soit respecté. Nous exigeons l’arrêt de la procédure de licenciement contre notre élue. La CGT interpelle le PDG monsieur Delhaize pour que cessent ces intolérables procédés de management. À Mondelange comme ailleurs, les salariés créateurs de richesse ont raison et ont le droit de défendre leur emploi et la reconnaissance de leur travail.

Montreuil, le 26 octobre 2011


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