Stopper l’austérité Utiliser l’argent au service de l’humain (Parti de la Gauche Européenne)

vendredi 21 octobre 2011.
 

Cela fait maintenant 3 ans que l’Europe s’enfonce dans une crise qui atteint aujourd’hui un seuil critique. Les décisions des dirigeants de l’Union européenne et de la "Troïka", loin de nous en sortir, ne font qu’aggraver la situation. Les peuples souffrent dans tous les pays européens et les droites en responsabilité n’hésitent pas à utiliser les tensions xénophobes afin de diviser pour mieux régner.

L’Union européenne est face à un choix d’orientation majeur : ou la fuite en avant dans l’austérité basée sur l’ultralibéralisme et un fédéralisme autoritaire, ou sa refondation sur des bases sociales et démocratiques, libérées de l’emprise des marchés financiers et des banques.

L’austérité, imposée aux peuples ne sert qu’à protéger les intérêts à court terme des banques et des marchés financiers, mais elle ne permettra jamais une sortie de crise. Nous le voyons aujourd’hui avec les argentiers qui demandent à nouveau une recapitalisation des banques et surtout avec l’exemple de la Grèce, brisée par les memorandums cumulés et les traitements de choc de la troïka. L’austérité tue la croissance et l’emploi, créé du déficit et aggrave les dettes publiques.

La mise aux pas des souverainetés nationales aura peut-être permis d’imposer l’austérité mais elle ne permettra jamais la construction d’une Europe démocratique. Les lieux de décision nationaux et européens sont pris en otage par une caste, sur la base d’un consensus libéral et au service des marchés. Les peuples ne se sentent plus représentés dans ce consensus et ils ont raison.

Avec le vote du "six pack" qui donne le pouvoir à la Commission et au Conseil de contrôler et modifier les budgets et les politiques économiques des pays membres et avec le "pacte euro plus" qui remet en cause les droits des travailleurs, prévoit la compression des salaires et l’augmentation des emplois précaires, une nouvelle offensive est lancée contre les peuples, leurs droits et leur souveraineté.

A quelques jours du sommet européen des 17 et 18 octobre 2011, nous, présidents des partis membres et observateurs du Parti de la gauche européenne réaffirmons notre choix, celui de défendre les droits sociaux et politiques des peuples européens, celui d’une Europe de la justice et de la solidarité.

Nous soutenons et appelons à des actions le 15 octobre dans tous les pays européens où les indignés organisent des manifestations.

Alors que nous discutons des choix stratégiques du PGE pour l’année 2012, nous nous engageons, dans nos pays et au niveau européen, à participer et aider du mieux que nous le pourrons, sans a priori, les résistances populaires à l’austérité.

Elles sont déjà nombreuses et puissantes, il faut les amplifier. Le mouvement des indignés en Espagne et en Grèce, les salariés qui se battent pour leurs emplois, les fonctionnaires qui défendent les services publics menacés de privatisation, les syndicats qui mobilisent dans les pays et au niveau européen avec les euromanifestations de la CES, les femmes qui se battent pour leurs droits, les citoyens qui refusent que leur pays soit vendu à la découpe, toutes ces forces convergent dans le rejet de l’austérité. Elles doivent travailler ensemble pour construire l’alternative politique.

C’est pourquoi nous appelons à amplifier partout le débat et l’action sur le terrain des propositions. Nous avons tracé les grandes lignes en juillet à Trevi, de nos axes de bataille, des outils que nous voulons utiliser pour sortir de la crise. Il faut aujourd’hui les mettre en débat dans les sociétés européennes, dans l’espace public européen.

Dès aujourd’hui, nous lançons un appel à toutes les forces disponibles pour ensemble, apporter des solutions à la crise et définir les fondements d’une nouvelle construction européenne, démocratique, respectant la souveraineté des peuples, sociale écologique et solidaire. Une Europe pour l’humain, pas pour la finance.

Parmi nos axes d’action, nous réaffirmons que les missions de la BCE doivent être radicalement transformées ; ainsi que notre volonté, définie lors du dernier congrès du PGE, d’utiliser la procédure d’initiative citoyenne européenne pour mettre en discussion l’idée d’un fonds de développement social, écologique et solidaire et de toute proposition qui libèrerait l’investissement de l’emprunt sur les marchés et l’orienterait vers les services publics. L’argent public ne doit pas être gaspillé plus longtemps pour sauver les banques privées par des recapitalisations mais doit être réservé aux peuples, notamment via ce fonds. Ces campagnes du PGE pour stopper l’austérité et pour l’utilisation de l’argent au service de l’humain, seront donc nos priorités pour l’année 2012.

Le Conseil des Présidents du PGE Paris, 7 octobre 2011


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