Mr Nicolino, le productivisme ne se mesure pas à l’aune du montant des salaires, mais sur les orientations du système productif

samedi 17 décembre 2016.
 

Message en réponse à l’article Entre Mélenchon et l’écologie, mon choix est fait. Je garde les deux. Réponse à Fabrice Nicolino

Je ne connais pas ce monsieur Fabrice Nicolino, mais une chose me semble évidente : considérer que demander le SMIC à 1700 € relèverait d’une mesure productiviste indique que ce monsieur n’a pas les pieds sur terre. Dans nombreuses villes moyennes de France, le montant des loyers pour un studio est de l’ordre de 500 à 600 €, un T2 entre 700 800 €, un T3 entre 800 et 1000 €, un T4 (pour avoir trois chambres) entre 900 et 1200 € et je ne parle pas de grandes villes comme ici Paris ou Nice. Certains invoqueront le logement social : oui c’est un peu moins cher, mais seulement pour la région Nord-Pas-de-Calais, la liste d’attente s’élève à environ17 000 demandes non encore satisfaites ! Je ne parle pas non plus du prix d’achat des appartements et des maisons qui nécessitent pour la plupart de nos concitoyens d’emprunter sur 25 ou 35 ans avec des mensualités représentant souvent un tiers du salaire, et ce dans un contexte d’emplois précaires. Combien de parents sont obligés d’aider financièrement leurs enfants pour terminer leur mois. ? Un jeune professeur des écoles gagne environ 1700 € nets par mois. Aller leur demander si le montant de leur salaire et consumériste ou productiviste ! Alors bien sûr, on trouvera toujours des gens qui vous diront : moi, avec 1200 € par mois, je vis bien. D’accord, mais on se garde bien de dire dans ce cas que papa, maman, Tonton , Tata, mémé, pépé lui ont donné une maison, un terrain ou des biens par héritage, ou tout simplement parfois des sommes importantes en liquide. Par ailleurs, habiter en zone rurale avec un grand jardin qui vous permet de produire tous vos légumes et éventuellement de faire un peu d’élevage de volailles vous permet de faire baisser considérablement les coûts de nourriture. Le productivisme ne se mesure pas à l’aune du montant des salaires, mais sur les orientations du système productif (produit-il des biens utiles ou nécessaires, détruit-l l’environnement,…) Et sur la maîtrise de la consommation (éviter la pollution des eaux, de l’air et des sols, économiser l’eau , l’énergie, limiter la publicité, etc.)

D’autre part, ce monsieur n’a aucun esprit systémique et confond tous les niveaux de responsabilité politique. À ce jeu-là, le smicard est responsable de la misère dans certaines régions d’Inde où les salaires ne dépassent pas 10 € par mois. Mettons donc le salaire minimum à 30 € et le reste ira dans les poches des pauvres ! Quel simplisme , quelle naïveté ! Corréler le niveau de salaire des pays dits développés avec la pauvreté des pays que l’on appelait du tiers-monde, est n’avoir rien compris à la nature du capitalisme mondial et surtout des rapports de classes. Alors disons-le : oui il existe une classe dominante, que l’on devrait toujours appeler grande bourgeoisie, que l’on préfère nommer maintenant oligarchie (ça fait plus moderne !), qui oriente productions comme elle le veut au détriment de la qualité de vie des gens et l’environnement, qui détruit progressivement les services publics, qui privatise l’État les substitue l’intérêt de cette classe à l’intérêt général . Cette classe détient tous les moyens d’information ou presque et par ce biais, donne la parole à qui elle veut, tout en gardant l’apparence d’une certaine démocratie. Comparons les temps de parole de Jean-Luc Mélenchon ou de n’importe quel représentant du front de gauche au temps de parole du PS, de l’UMP, d’Europe écologie : il n’y a pas photo : le FDG est complètement marginalisé. Pourquoi ? Parce que c’est justement le plus dangereux pour cette classe dominante, car seul le FDG s’attaque radicalement aux privilèges exorbitants de cette bourgeoisie et de son productivisme destructeur. C’est aussi simple que cela, et il n’est pas nécessaire d’être diplômé de Sciences-Po ou de l’ENA pour comprendre cela ! Certains pourraient dire : ces propos relèvent d’une idéologie partisane ! Non ! Car ces affirmations reposent sur des faits vérifiables. Ajoutons, pour être précis, que l’influence d’un représentant du FDG ne se mesure pas simplement, au niveau médiatique, par le temps de parole mais aussi par le taux d’audience des médias qui leur sont proposés : par exemple, B.F.M – TV, c’est à peine 1 % de taux d’audience et LCP environ 0,5 %. Il y a aussi les commentateurs qui parlent de politique : avons-nous les oreilles rabattues par les propositions du programme populaire partagé du FDG ? Evidemment non !

Hervé Debonrivage


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