Léon Lanot : Maçon, paysan et dirigeant de la Résistance

samedi 31 décembre 2011.
 

Léon Lanot, syndicaliste cégétiste et élu communiste, combattit dès l’avant-guerre la montée du fascisme. En juillet 1944, il aura une troupe de 4 000 hommes sous ses ordres. LÉON LANOT, PREMIER MAQUISARD DE CORRÈZE, de Paul et Mouny Estrade.Éditions Le Puy Fraud, 2011, 285 pages, 18euros.

" Chef remarquable, très aimé de ses hommes, il est l’une des plus belles figures de la Résistance…" Jugement émis par le général de Gaulle, chef de l’État, signant le 21 juin 1946 la nomination de Léon Lanot dans l’ordre de la Légion d’honneur en qualité de chevalier. Une « figure » progressivement brouillée, puis occultée par l’atmosphère de guerre froide entretenue dans notre pays quelques années plus tard. Au point que son nom même est ignoré de nombre d’historiens de la Résistance, au niveau national comme au niveau régional. L’ouvrage de Paul et Mouny Estrade, seule biographie existante du premier maquisard de Corrèze, non seulement répare une injustice, mais apporte une contribution précieuse à la connaissance du combat contre le nazisme et son relais pétainiste.

Maçon paysan en Corrèze, Léon Lanot, syndicaliste cégétiste et élu communiste, combattit dès l’avant-guerre la montée du fascisme. En août 1940, peu de temps donc après la débâcle, il commence à tisser un réseau local de résistance depuis son village de Soudeilles, en liaison avec d’autres groupes du Limousin et du Périgord. En juillet 1944, chef FTP de la Haute Corrèze (sous-secteur A du département), Léon Lanot a plus de 4 000 hommes sous ses ordres, lesquels se distingueront lors des combats de Tulle, d’Ussel et d’Égletons. Comme d’autres départements du Sud-Ouest et du Massif central, la Corrèze s’est libérée par elle-même. Le 22 août, il n’y a plus de soldats allemands sur son territoire et les forces de répression vichystes se sont volatilisées dans la nature. Les maquisards corréziens passent alors dans l’Auvergne voisine pour participer à la libération du Puy-de-Dôme et de la Loire.

Après la Libération, Léon Lanot s’installe en Alsace, où il fait une démarche pour être promu lieutenant-colonel de réserve. Commentaire inscrit dans son dossier militaire et retrouvé par les auteurs de ce livre  : « Officier supérieur presque illettré. N’a pas sa place dans l’armée. » Quand l’imbécillité de caste rejoint l’obsession anticommuniste…

Jean Chatain, L’Humanité


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