Lettre du collectif sans-papiers de Rodez à Madame la Préfète

mardi 26 décembre 2006.
 

COLLECTIF* POUR LES RÉFUGIÉS DE LA RÉGION DE RODEZ Rodez le 29 novembre 2006

Madame Chantal JOURDAN Préfète de l’Aveyron BP 715

12007 RODEZ CEDEX,

Objet : Ressources des sans papiers hors droits.

Madame la Préfète,

Suite à notre demande d’audience du 1er octobre nous avons rencontré le jeudi 23 novembre Monsieur Pichon, Secrétaire général de la Préfecture, accompagné de Messieurs Delcamp et Capelle.

Nous avons donc examiné les situations d’une quarantaine de personnes et noté les changements s’il y en avait.

Nous avons aussi attiré l’attention de nos interlocuteurs sur la situation des personnes qui attendent des décisions alors qu’elles ont épuisé leur droit à l’allocation d’insertion de l’ASSEDIC ou qu’elles ont eu un rejet de l’OFPRA et de la CRR et qui n’ont plus aucune ressource sauf éventuellement, si elles ont des enfants, une aide sociale à l’enfance, versée par le Conseil général mais dont la régularité n’est pas garantie.

Nous avons maintenant l’honneur de vous solliciter pour que vous vous fassiez notre interprète auprès du gouvernement pour dire la misère de ces gens qui souffrent de la faim et du froid et qui en sont réduits à dépendre de l’aide des associations caritatives qui s’essoufflent.

La situation dans laquelle ils se retrouvent est indigne d’un pays comme le nôtre.

Même s’ils font l’objet d’un APRF vous savez, comme nous, que l’état français est dans l’incapacité matérielle de les renvoyer tous chez eux, d’autant que certains non reconnus par le pays dont ils se réclament ne peuvent être expulsés. Est-ce une solution de les laisser mourir de faim ?

Beaucoup pourraient travailler mais on leur refuse ce droit. Nous avons, à plusieurs reprises, lors de nos rencontres, souligné cet aspect de leur situation, et réclamé pour eux ce droit au travail qui a été supprimé avec promesse de hâter l’examen des dossiers OFPRA. Or nous sommes revenus à des délais qui excèdent souvent une année, qui est d’autre part la limite de paiement de l’allocation d’insertion, et rien ne laisse présager une accélération des procédures.

Nous demandons que, lorsqu’un étranger trouve un emploi, l’État lui attribue une carte qui lui permettre de travailler. Ceci réduirait d’autant plus les risques de travail "au noir".

D’autre part ces personnes avaient ; pour s’occuper de leurs problèmes sociaux, le SSAE un service spécialisé. La suppression des SSAE est un recul dans la prise en charge des étrangers sans papiers. Elle a fait qu’ils doivent maintenant s’adresser aux assistantes sociales de secteur qui souvent n’ont pas l’expérience des droits spécifiques des demandeurs d’asile. Il faudrait peut-être envisager des formations pour ce personnel qui relève, nous le savons, du Conseil général.

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette lettre n nous vous assurons, Madame la Préfète, de nos hommages respectueux

Pour le Collectif

Jean Malié


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