Les peuples d’Europe disent non aux choix de leurs gouvernements (UGICT CGT)

samedi 17 septembre 2011.
 

Face à la crise économique qui sévit en Europe, les gouvernements européens sont terrorisés par le risque de sanction d’une des grandes agences de notation qui conduirait à une augmentation du coût du crédit pour le pays concerné. Pour répondre à ce diktat des marchés, ils veulent mettre en place la règle d’or, c’est-à-dire inscrire dans leur Constitution le principe d’équilibre des budgets publics. Cela passe partout par des mesures d’austérité et des réductions de dépenses, notamment dans le domaine social, et par un budget bridé des services publics qui ne pourraient voir leurs financements augmentés au regard des besoins alors même que la situation financière deviendrait meilleure !

En Grèce, des mesures d’austérité extraordinairement sévères ont été prises il y a quelques mois. Pour quels résultats ? Aujourd’hui, nombre de spécialistes économiques s’accordent à dire que ces mesures ne font qu’enfoncer davantage l’économie du pays et qu’elles empêchent toutes perspectives de redressement. Pourtant, d’autres pays européens veulent mettre en œuvre des mesures d’austérité et de réduction des dépenses publiques ; et ils veulent le faire « à marche forcée ». Le gouvernement espagnol a décidé d’adopter la procédure d’urgence pour inscrire la "règle d’or" de stabilité budgétaire dans la Constitution, suivie par l’Italie.

Mais les peuples disent non ! La semaine dernière, de grandes manifestations ont eu lieu en Espagne et en Italie :

Le 7 septembre, des dizaines de milliers de personnes ont participé à diverses manifestations appelées par les CCOO (Commissions ouvrières) et UGT (Union générale des travailleurs) dans 22 villes espagnoles pour protester contre le fond et la forme de la réforme orchestrée afin d’inscrire dans la Constitution la limitation du déficit budgétaire. Dans la soirée, c’est dans le centre de Madrid que plusieurs milliers de manifestants ont défilé. "Ma Constitution, je la vote moi", "constitutionnaliser la pauvreté, non !", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants qui agitaient également des drapeaux des syndicats CCOO et UGT.

Le même jour, dès le début de matinée, des milliers d’Italiens ont manifesté à travers le pays à l’appel du principal syndicat, la CGIL (Confédération générale italienne du travail), pour dénoncer l’austérité dans le cadre d’une grève de 8 heures qui a entraîné des perturbations dans les transports et la fermeture de sites touristiques comme le Colisée à Rome. Des défilés ont eu lieu dans une centaine de villes de la péninsule, avec notamment 10.000 manifestants à Florence (centre) et 15.000 à Gênes (nord).

Face à la démarche des différents gouvernements européens, la réponse syndicale s’organise. La Confédération européenne des syndicats (CES) et ses affiliés polonais Solidarnosc et OPZZ organisent une euro-manifestation à Wroclaw (Pologne) le 17 septembre prochain à l’occasion de la réunion des ministres de l’économie et des finances (ECOFIN). Les syndicats européens rappelleront aux leaders politiques européens, réunis dans cette ville, qu’il faut changer de cap pour plus de solidarité européenne. Sans cette solidarité, c’est l’emploi et la paix sociale qui sont en jeu.

La Secrétaire générale de la CES, Bernadette Ségol, a déclaré : « C’est maintenant qu’il faut faire preuve d’un réel leadership européen et prendre les bonnes décisions pour changer de cap. Cet été a été celui de tous les dangers. La crise a fait rage sur les marchés financiers. Les plans européens annoncés pour sauver la zone euro n’ont pas convaincu les marchés. De nombreux pays se retrouvent sans munitions. Après deux années de crise dévastatrice, les leaders européens doivent faire le choix de la solidarité et non plus laisser les commandes aux marchés financiers et aux agences de notation. Le retranchement national est néfaste. »… . La gouvernance économique doit avoir pour but d’améliorer l’emploi et les conditions de vie. Les plans d’austérité ont échoué. Les syndicats européens défileront dans les rues de Wroclaw le 17 septembre prochain pour dire que l’on doit faire d’autres choix et que l’on doit se mettre d’accord sur une gouvernance économique européenne axée sur la solidarité et l’emploi. »

Ce 17 septembre, une délégation confédérale CGT sera présente à l’euro-manifestation de Wroclaw. Des camarades de l’UGICT, au sein de la délégation confédérale, porteront nos revendications.

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