Assassinat politique de Emo au Honduras : déclaration de guerre des fascistes pro-américains contre le mouvement populaire

lundi 19 septembre 2011.
 

Ce mercredi 07 septembre, la sphère militaire et oligarchique qui détient le pouvoir de l’État du Honduras depuis le coup d’État de juin 2009 a démontré ouvertement devant le peuple hondurien et la communauté internationale que peu lui importe de continuer à faire semblant d’être démocratique.

En effet, le 7 septembre, peu après 14h00, le camarade du Front national de résistance populaire (FNRP) Mahadeo Roopchand Sadloo, mieux connu sous le nom affectueux de « Emo », a été lâchement assassiné. Il a reçu 5 balles, 4 dans le torse et une dans la tête, sur son lieu de travail.

Emo, d’origine indienne et citoyen naturalisé hondurien, résidait au Honduras depuis plus de 35 ans et était l’une des figures emblématiques du FNRP. Depuis des mois, il était la cible principale d’une

campagne d’acharnement médiatique, orchestrée par le journal El Heraldo (intimement lié à l’oligarchie hondurienne) contre les militants du FNRP. Ce journal et d’autre médias liés aux putschistes ont essayé, à plusieurs reprises, de décrédibiliser le mouvement étudiant en essayant de faire passer le soutien inconditionnel de Emo à la lutte étudiante contre la privatisation de l’éducation publique pour une « infiltration d’étrangers terroristes » dans le mouvement étudiant.

Depuis des mois les médias exerçaient des fortes pressions sur le ministre de l’intérieur pour qu’il expulse Emo du Honduras, bien que celui-ci soit un citoyen hondurien naturalisé. Le Parti de Gauche dénonce depuis des mois la situation du Honduras, où les mouvements sociaux, paysans et tous les mouvements progressistes du pays sont réprimés de façon méthodique par la violence la plus abjecte. On compte déjà plus de 200 assassinats politiques depuis le coup d’État de juin 2009.

L’assassinat d’une figure publique de la résistance hondurienne telle que Emo, très proche de Manuel Zelaya, le président expulsé du pays par les putschistes et revenu depuis quelques mois au Honduras, est un message très de clair d’intimidation de la part de l’oligarchie hondurienne aux mouvements sociaux. Comme l’a déclaré Xiomara Zelaya, épouse de Manuel Zelaya : « cet attentat contre une personne si proche on le prend comme une menace contre Mel ».

De son côté, Manuel Zelaya, coordinateur du FNRP, a considéré que cet assassinat marque une rupture avec l’accord de Cartagena qui avait permis son retour au Honduras et dans lequel Porfirio Lobo, président issu d’élections organisées par les putschistes, s’était engager à mettre en œuvre un processus de « réconciliation nationale ». Pour Zelaya cet assassinat est une « déclaration de guerre contre le mouvement populaire » du Honduras ; il a appelé tous les coordinateurs départementaux et municipaux du FNRP à assister aux funérailles de Emo où ils prendront les décisions quant aux mesures à prendre pour dénoncer au niveau national et international la persécution et les assassinats politiques dont souffrent actuellement les membres du FNRP.

Le parti de Gauche se joint à cette dénonciation et affirme le soutien inconditionnel au mouvement populaire hondurien qui continue la lutte de résistance pour libérer le pays de l’oligarchie économique et militaire qui le gouverne par la peur et la violence.


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