Meeting du Front de Gauche à Grenoble : L’ambition transformatrice

mardi 6 septembre 2011.
 

La gauche a-t-elle une juste conscience des responsabilités historiques qui lui incombent dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012 ? Après cinq années de sarkozysme qui laissent la France dans un état économique et social calamiteux et constituent la pire période de régression sociale depuis 1945, la question qui va être posée aux Français, c’est : « stop ou encore ? » Or, si le monde du travail, les jeunes précarisés, les plus de quatre millions de chômeurs ne sont pas en mesure d’entrevoir un autre avenir, toutes les manoeuvres, les mystifications que la droite va multiplier pourraient sauver la mise à un président pourtant fortement décrédibilisé.

Ce n’est pas à La Rochelle qu’ont été formulées les réponses à la hauteur de l’enjeu mais en Savoie et en Isère où le Front de gauche s’est mis en ordre de bataille. L’université d’été du Parti socialiste en effet ne peut que décevoir les citoyens de gauche qui attendaient autre chose que les échos hypermédiatisés de la compétition entre les concurrents à la primaire, les petites phrases, la mobilisation d’une écurie contre l’autre. À l’ouest, il n’y avait rien de nouveau et ce goût de déjà-vu doit être amer aux nombreux militants du PS qui étaient venus sur les bords de l’Atlantique pour y puiser des arguments, des idées fortes afin de construire une victoire de la gauche solide et pérenne.

Au moment où Nicolas Sarkozy agite le chiffon rouge de la dette pour réduire les dépenses utiles à la société, comprimer la consommation et étouffer la croissance, le Parti socialiste en reste à promouvoir une répartition plus équitable de sacrifices dans le cadre du dogme du retour aux 3 % de déficits publics en 2013 ou 2014. L’enjeu d’aujourd’hui n’est pas entre l’austérité juste et une austérité « à visage humain », mais entre une politique d’adaptation à la crise ou de sortie de crise.

C’était bien de sortie de crise dont il a été question aux journées estivales du PCF et du Parti de gauche et au meeting du Front de gauche hier matin, à Grenoble, qui, à maints égards, ressemblait aux premiers rassemblements de la campagne du « non » à la constitution libérale de l’Europe. La gauche de transformation sociale a affiné ses propositions que son candidat commun, Jean-Luc Mélenchon, va défendre dans une campagne collective et citoyenne. Ces trois jours ne furent pas émaillés de petites phrases mais emplis de grandes et concrètes propositions qui seront présentées aux citoyens lors de la Fête de l’Humanité les 16, 17 et 18 septembre. Elles visent à affranchir la société de la férule des marchés financiers et de la course à la note AAA. Car, devait le marteler Pierre Laurent, « nous ne sommes pas candidats au concours du meilleur gestionnaire de la crise ».

Le Front de gauche veut rendre au mouvement progressiste l’ambition qui fait actuellement défaut au Parti socialiste. Après trois années d’existence, ancré désormais dans la vie politique, le Front de gauche se veut radical, franchement attaché à la transformation sociale et s’adressant à tous les électeurs de gauche, notamment socialistes. La théorie des deux gauches est révolue. Il n’y a pas d’adversaire à gauche. Et Jean-Luc Mélenchon va plus loin, appelant le PS au débat, comme le npa. Tant il est vrai que pour battre Sarkozy, la gauche doit être armée et rassemblée.

C’était bien de sortie de crise dont il a été question aux journées estivales du PCF et du Parti de gauche et au meeting du Front de gauche, hier matin, à Grenoble.


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