Sur le rôle des cheminots dans la Résistance et la libération de Paris en 1944 (message en forum)

dimanche 28 août 2016.
 

Réponse à l’article de Jacques Serieys 10 août 1944 10 août 2010 : de la grève insurrectionnelle contre l’occupant nazi jusqu’à aujourd’hui Vive l’avant-garde ouvrière et républicaine des cheminots !

Réponse au message contradictoire à cet article posté sous celui-ci dans le site :

L’article sur les cheminots est consternant de contrevérités, vos lectures ne sont pas les bonnes et en particulier l’ouvrage de Paul Durant écrit à la demande de Louis Armand alors prsident de la compagnie férroviaire est un tissu de mensonges et une gratification excessive des cheminots. La SNCF comptait quatre cent dix mille cheminots, aujourd’hui la ville de Montpellier, un seul d’entre eux a eu le courage de refuser de conduire un convoi de déportés juifs, son nom Léon Bronchard. Dans son livre Paul Durant n’en parle pas. J’ai été le premier a signalé l’acte de courage de cet homme. Quatre cent dix mille cheminots n’ont pas su faire, ce qu’un seul à eu le courage de faire. Le parti communiste a préféré faire dérailler des trains, action qui n’était utile en rien à l’issue de la guerre. Vous êtes comme de trop nombreux gens de gauche qui comme vous sont incapables de regarder la vérité.

Monsieur,

On ne peut refaire l’histoire et les faits sont là quoique vous en pensiez d’ou ce petit rappel plus que nécessaire.

Notre corporation paya un lourd tribut à la paix, à l’indépendance et à la liberté puisque 8938 cheminots y laissèrent leur vie, 15977 ont été blessés pour faits de résistance et 1157 sont morts en déportation. je vous invite a regarder les plaques aposées sur de nombreux murs de gares.

Unis par leur statut depuis 1938, les cheminots sont porteurs d’esprit de solidarité et de lutte, valeur qui, dès l’occupation, structurent de manière prépondérante une conscience de résistance reconnue historiquement et politiquement. En témoignent les travaux d’historiens d’horizons diverses et le fait que la SNCF fut la seule entreprise a se voir décerner la « légion d’honneur » et la « croix de guerre avec palme » pour son attitude pendant le conflit de 39.45. Il ne faut pas enfermer le devoir de mémoire dans une mémoire de compassion ou une mémoire d’émotion. Ce seul mode d’appréhension peut faire obstacle à une compréhension du fond des choses. Le devoir de mémoire, oui, mais plus encore le devoir de connaissance doit prévaloir.

Voici donc un très bref rappel chronologique.

A l’appel du Comité Central de Grève des Cheminots, la grève insurrectionnelle éclate le 10 août 1944, dans la plupart des dépôts, dans les triages, dans les gares, les ateliers. Hasard ou pure coïncidence, ce même jour le Commandant Allemand VON CHOLTITZ prend ses fonctions de Commandant de la place de PARIS.

Très vite, la grève s’amplifie ; son but à l’origine est de bloquer, sur la ligne de la grande ceinture, les convois militaires allemands bourrés de soldats et de matériel à destination du front soviétique.

Le soir du 10 août, déjà vingt-cinq centres ferroviaires sont en grève ; celle-ci s’étend rapidement en province : c’est la dernière phase de la bataille du rail.

Avec l’aide des F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur), les bombes déposées par les allemands qui devaient permettre éventuellement la destruction des voies et du matériel sont désamorcées à seule fin que les cheminots puissent disposer de leur outil de travail.

Le Comité Parisien de Libération, alors dirigé par André TOLLET, invite les Parisiennes et les Parisiens à soutenir le mouvement de grève des Cheminots et en appelle à la grève insurrectionnelle qui permet, par son ampleur, de créer l’insurrection nationale.

Les cheminots appuient les mouvements des F.F.I. et des F.T.P. (Francs Tireurs Partisans) ; ils organisent des défilés dans la banlieue, appelant l’aide de tous les volontaires de toutes corporations. C’est l’insurrection du Peuple de PARIS qui libère petit à petit de nombreux édifices de la capitale.

Il faut poursuivre le combat jusqu’au bout, bloquer les convois de soldats allemands bourrés de munitions.

A partir du 17 août, le départ des allemands s’accélère. Il est alors fait appel à la grève nationale de toutes les corporations qui sera le prélude à l’insurrection nationale.

L’ordre de grève nationale est affiché le 18 août, les cheminots ne doivent reprendre le travail qu’après la libération de PARIS.

Pendant les journées du 19 au 25, tout le peuple de PARIS prend part à la délivrance de la capitale, les allemands fuient aussi vite qu’ils le peuvent ; on se bat de partout, sur les grands boulevards et sur les ponts stratégiques.

Le 24, des barricades de fortune sont dressées, toute la population participe, tout sert à ériger des situations de défense de fortune, tout ce qui est possible d’utiliser s’accumule : arbres, grilles, pierres, vieux fourneaux, baignoires, lits, etc.

Enfin le 25, PARIS est libéré ; les chars de la 2eme D.B. du Général LECLERC, commandés par le Capitaine DRONNE pénètrent dans la capitale et le Général `VON CHOLTITZ signe la reddition des troupes allemandes à la gare MONTPARNASSE en présence du Général LECLERC et de ROL TANGUY, Chef des Forces Françaises Libres.

j’espère avoir pu apporter quelques élèments à votre connaissance pour revoir votre opinion sur notre corporation.

Le devoir de mémoire et de transmission de la connaissance des faits est indispensable pour lutter contre l’oubli et éviter les révisions opportunistes ainsi que les tentatives de récupération.

cordialement.

secrétaire général syndicat des cheminots PYRENEES


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