Le réchauffement climatique aurait été fatal aux Néanderthaliens

mercredi 4 janvier 2012.
 

Le sujet fait débat depuis des années : pourquoi l’homme de Neandertal a-t-il disparu après avoir régné sur l’Europe pendant environ 400.000 ans ? Longtemps considéré - à tort - comme une brute épaisse, ce chasseur-cueilleur particulièrement bien adapté au froid, qui maîtrisait le feu et enterrait ses morts, s’est complètement éteint quelques milliers d’années seulement après l’arrivée de nos ancêtres Homo sapiens, des « envahisseurs » venus d’Afrique et du Proche-Orient, qui ont déferlé sur notre continent il y a environ 40.000 ans.

Réchauffement climatique

Dans une étude publiée dans la revue Science, Paul Mellars et Jennifer French, paléontologues à l’université de Cambridge (Royaume-Uni), avancent une hypothèse hardie : les hommes de Neandertal auraient tout simplement été submergés par le nombre des nouveaux arrivants. Pour cela, ils ont étudié les vestiges préhistoriques du Périgord, dans le sud-ouest de la France, lesquels rassemblent la plus grande concentration de sites archéologiques de ces deux espèces d’hominidés en Europe.

En se focalisant sur trois périodes bien précises, entre -35.000 et -55.000 ans, les chercheurs britanniques ont constaté que la population des premiers hommes modernes était neuf à dix fois plus nombreuse que celle des néandertaliens qui occupaient la place. Ce formidable boom démographique aurait largement contribué, selon eux, à repousser les autochtones néandertaliens aux marges de l’Europe. Notamment dans la région de Malaga, dans le sud de l’Espagne, et dans le nord de la Sibérie où les derniers survivants connus du « plus vieil Européen » se sont éteints il y a environ 28.000 ans.

Le brutal réchauffement climatique qui s’est produit il y a 40.000 ans, c’est-à-dire à peu près au même moment, n’aurait fait qu’accentuer le processus, en ouvrant d’avantage d’espaces aux nouveaux arrivants. « Plus nombreux, mais aussi plus sédentaire et plus diversifié dans son alimentation, Homo sapiens a su mieux tirer son épingle du jeu que Neandertal », souligne le paléontologue Pascal Picq qui juge l’approche de ses collègues « solide » et « intéressante ».


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