Bernard Thibault : "toute l’Europe est malade sur le plan économique, social et politique"

jeudi 28 juillet 2011.
 

Accord européen sur la Grèce

"Une fois de plus, on tente de nous convaincre quon a évité le pire jusqu’à la prochaine secousse naturellement prévisible puisque rien ne change sur le fond.

L’Union européenne na plus d’objectifs de développement social.

Les agences de notation et les banques convoquent les chefs dEtat en leur fixant leur feuille de route, et l’intérêt des marchés prime sur celui des peuples".

"Les responsables politiques doivent reprendre le pouvoir aux institutions financières" car "toute lEurope est malade sur le plan économique, social et politique".

Ce week-end, le secrétaire général de la CGT a confirmé son appel à une mobilisation à la rentrée. Dans une interview au quotidien le Monde daté de samedi, Bernard Thibault a estimé cette journée nécessaire. « La situation est sérieuse et le mouvement social doit être au diapason du mécontentement social, comme le sont tous les syndicats en Europe », dit-il, citant le pouvoir d’achat, le chômage et l’austérité, qui est selon lui programmée. Selon le leader du premier syndicat français, « la question du pouvoir d’achat et des salaires va revenir en force à la rentrée. L’emploi ne s’est pas amélioré, l’austérité est programmée ».

Bernard Thibault se montre d’ailleurs circonspect sur les accords passés jeudi dernier au sommet de la zone euro : « Une fois de plus, on tente de nous convaincre qu’on a évité le pire jusqu’à la prochaine secousse naturellement prévisible puisque rien ne change sur le fond. L’Union européenne n’a plus d’objectifs de développement social. Les agences de notation et les banques convoquent les chefs d’État en leur fixant leur feuille de route, et l’intérêt des marchés prime sur celui des peuples. » Pour lui, « c’est toute l’Europe qui est malade sur le plan économique, social et politique ». « La France aussi est dans l’austérité », précise-t-il.

Alors deux journées de grève unitaire sont d’ores et déjà prévues, l’une dans l’éducation nationale le 27 septembre et l’autre le 6 octobre à l’appel des retraités, la CGT propose d’organiser dans l’intervalle « une mobilisation de grande ampleur des salariés du public et du privé ». Reste néanmoins au secrétaire général de la CGT à convaincre l’intersyndicale de le rejoindre, le 18 août prochain.

« Notre message est simple, explique le leader de la CGT : soit on prend l’initiative d’organiser des actions collectives pour modifier le cours des choses, soit on laisse faire. » Mais Bernard Thibault admet que sa proposition de préparer dès maintenant une mobilisation interprofessionnelle unitaire n’a « pas reçu un accueil d’un enthousiasme débordant ». « Je crains qu’un désaccord n’apparaisse sur l’opportunité d’en appeler à la mobilisation. (...) Les relations syndicales sont faites de hauts et de bas. Il est possible que nous traversions une séquence de divisions », souligne-t-il. Les mobilisations massives contre la réforme des retraites en 2010, qui n’ont pas fait plier le gouvernement, expliquent en grande partie cette réserve des autres centrales. Le leader cégétiste prévient néanmoins que « si le président de la République perd l’élection présidentielle, il aura là un des motifs d’explication. On ne peut pas piétiner la démocratie sociale à ce point ».

Alexandra Chaignon


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