Indignation au jour de la Révolution

mercredi 20 juillet 2011.
 

Pour la fête nationale française, des ONG et des militants de gauche ont appelé à manifester à Paris contre le racisme et les politiques antisociales. Pendant qu’avait lieu le défilé militaire annuel sur les Champs-Elysées, une centaine de manifestants se réunissaient Place de la Bastille où la Révolution Française débuta il y a 222 ans. Ce rassemblement avait été organisé par la Ligue des Droits de l’Homme. Tous les partis de gauche l’ont soutenu. Selon les intervenants, le président Nicolas Sarkozy bafoue tous les jours “les valeurs républicaines de liberté, égalité et fraternité.”“La France, pays des droits de l’Homme, c’est un mythe”, dit Emmanuelle Becker, élue de la ville de Paris et membre du Parti communiste français. Il y a quelques semaines, la France a expulsé une centaine de refugies tunisiens. “C’est du cynisme : La Tunisie accueille les refugies libyens, mais la France renvoie les tunisiens.” La manifestation visait aussi le Front National qui se mobilise pour les élections de 2012. “L’extrême-droite veut tirer profit de la misère sociale actuelle en France, tout comme l’ont fait les nazis allemands de 1933. On ne va pas leur laisser un seul centimètre”, commente Becker.

L’après-midi, 600 membres du mouvement des “indignés”, dont beaucoup d’étudiants et de jeunes précaires, se rassemblaient dans le quartier de la Bastille, pour exprimer leur colère contre le fait que les couches sociales les plus démunies doivent payer les frais de la crise financière. Inspires par l’article “Indignez-vous !” du résistant antifasciste Stephane Hessel, les “indignes” sont partie du même mouvement que les activistes espagnols. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de manifestations de masse comme en Espagne.

L’une des principales explication de la modestie de ces mobilisations c’est l’attitude hostile de la Préfecture de Police de Paris. Elle a par exemple envisagé l’interdiction du rassemblement du 14 Juillet avant de l’autoriser peu avant son début. Dans un communiqué, la Police a “déconseillé” la tenue du rassemblement. Et les forces de l’ordre public n’ont pas assuré la protection de la manifestation. “Notre service d’ordres ont du tout gérer seul. Il a déjà du bloquer l’attaque d’une personne violente contre les manifestants”, explique Céline Meneses du Parti de gauche. En juin, la Police avait interdit une manifestation des “indignés” à Paris et temporairement arrêté une centaine d’activistes.

De tels problèmes sont d’autant plus délicats qu’ils se produisent le 14 juillet, jour dédié à l’héritage révolutionnaire de la République. Les mots d’ordre de la manifestation le montrent bien : “14 juillet ! Révolution !” Ou bien : “La vraie démocratie est ici !” Symboliquement, les manifestants ont “repris la Bastille” – contre le souhait de la Police.

Auteur : Carsten Albrecht, le 14 juillet 2011

Article publié dans junge Welt, le 15 juillet 2011

Traduction de Carsten Albrecht


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