Absentéisme scolaire : Une grossière et honteuse manipulation tristement révélatrice. Pernaut s’excuse

mardi 28 juin 2011.
 

Remettre de l’éthique et de la déontologie au cœur de l’action des journalistes

Le Parti de Gauche dénonce avec la plus forte indignation la grossière et honteuse manipulation que les téléspectateurs du journal télévisé de 13 heures de TF1 ont pu voir jeudi 23 juin 2011.

Dans un reportage présentant un dispositif mis en place par le gouvernement dans le cadre de sa loi contre l’absentéisme scolaire, le contrat de responsabilité parentale (CRP), le témoignage de la mère de famille éplorée remerciant éperdument le gouvernement de la mise en place de cette mesure n’était rien d’autre qu’une attachée de presse du président UMP du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, cette dernière n’ayant de surcroît pas d’enfants.

Elle y exprimait sa détresse de « mère défaillante » face à l’absentéisme de son « présumé » enfant et feignait de faire part de son soulagement de constater que le gouvernement prenait en charge « son désarroi » par une loi « rappelant aux parents leurs devoirs en les obligeant à s’engager concernant le comportement de leur enfant sous peine de sanction ».

Cette lamentable affaire a au moins le mérite de dévoiler la connivence et la consanguinité entre les politiques de droite et certains médias aux ordres n’hésitant pas à faire du zèle en se transformant de la manière la plus cynique qui soit en agents de propagande de la politique gouvernementale. Elle apporte également un éclairage supplémentaire sur les méthodes utilisées par le pouvoir en place. Aucune supercherie n’est écartée pour peu qu’elle puisse contribuer à atteindre l’objectif fixé : convaincre en tous domaines de la pertinence des mesures les plus régressives, à moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement de vaincre par tous les moyens...

En ce début de campagne électorale, ce triste épisode permet de situer quelques unes des priorités du Parti de Gauche. Il faudra bien davantage que des mesures fondamentalement démagogiques et au final inefficaces pour espérer résoudre les difficultés de l’Education nationale que l’on s’échine par ailleurs à démanteler méthodiquement. Remettre de l’éthique et de la déontologie au cœur de l’action des journalistes représente une nécessité impérieuse pour reconstruire le pluralisme de médias enfin respectueux du fonctionnement démocratique de notre République.

2) Pernaut : des excuses faibles et trop rares

Le présentateur du JT de 13 heures sur TF1 a présenté ses excuses hier, à propos d’un beau bidonnage lors d’un sujet consacré au contrat de responsabilité parentale.

"Nous sommes sincèrement désolés de ce manquement inadmissible au sérieux, à l’éthique et à la déontologie de l’information. C’est la première fois dans l’histoire de nos journaux".

Le reportage en question montrait une mère de famille éplorée, qui racontait qu’elle ne savait plus comment s’occuper de son enfant qui n’allait plus à l’école. Le tout ponctuant un vibrant hommage à Eric Ciotti. Problème, la mère en question est en fait célibataire et sans enfant, mais surtout c’est l’attachée presse du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Un beau lièvre soulevé par Jacques Victor, président du groupe communiste au Conseil Général.

De belles excuses, donc, mais est-ce « la première fois », comme l’annonce Pernaut ? Loin de là. Le site Arrêt sur Images rappelle qu’en 2008, une belle mise en scène avec un faux témoignage comparable (un client visitant un appartement à Rennes qui était en fait l’agent immobilier vendant le logement en question), avait été diffusée dans ce même 13 heures de Pernaut. On n’avait pas eu droit à des excuses cette fois-ci.


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