Plus d’un enseignant sur deux en grève le 27 septembre 2011 (4 articles)

samedi 1er octobre 2011.
 

Près de 54% (53,75%) des enseignants du primaire et 50% de ceux du secondaire dans le public sont en grève ce mardi, selon la FSU. Ils protestent contre les suppressions de postes dans l’Education nationale.

Une mobilisation très suivie dans l’enseignement public, mais également dans le privé même s’il est difficile d’avoir des chiffres précis. La Fep-CFDT, le premier syndicat de l’enseignement privé, indique qu’ils ne disposent pas d’outils pour faire le décompte à l’échelle nationale. Dans l’académie de Nantes, ils seraient tout de même de 35 à 40 % à faire grève, une première.

Auparavant, le ministère de l’Education avait fait état d’une estimation dans la matinée de 28,89% de grévistes en primaire et 22,3% dans le secondaire, pour l’enseignement public.

Dans le public, comme dans le privé, les organisations syndicales proteste contre la nouvelle coupe annoncée dans les effectifs. Elles veulent ainsi peser sur le projet de budget 2012 qui passe demain mercredi en conseil des ministres et prévoit 14 000 nouvelles suppressions de postes dans l’Education nationale (80 000 sur le quinquennat), alors que les effectifs d’élèves augmentent.

En cette rentrée 2011, l’école primaire est particulièrement touchée : elle a perdu près de 9 000 postes, sur un total de 16 000. Ce qui explique la mobilisation particulièrement forte des professeurs des écoles.

3) La moitié des enseignants en grève contre les suppressions de postes (Le Monde)

Les défilés contre les suppressions de postes dans l’éducation nationale, à l’appel des syndicats du public et du privé, ont réuni, mardi 27 septembre, 110 000 manifestants à travers la France, selon le ministère de l’intérieur. Selon une première estimation de la FSU et de l’UNSA-Education, au nom de l’intersyndicale, ils étaient plus de 165 000 en France, dont 45 000 à Paris.

Fait inédit : les enseignants du privé, pourtant peu enclins à la contestation, ont participé en masse à ce mouvement aux côtés de leurs homologues du secteur public, témoignant d’un profond malaise. Il faut remonter à 1984 pour trouver une mobilisation d’envergure des enseignants du privé.

Toute la journée, la bataille des chiffres a fait rage. Tandis que les syndicats de la FSU indiquaient qu’environ un enseignant sur deux était en grève dans le public (primaire, collèges, lycées), le ministère de l’éducation avançait le chiffre de 29 % de grèvistes dans le primaire et 22,3 % dans le secondaire.

"DÉGRADATION" DE L’ÉCOLE

A sept mois de la présidentielle, dont l’école sera l’un des enjeux, Nicolas Sarkozy a critiqué cette grève en relevant que, contrairement à d’autres professions, les "fonctionnaires (…) ont un statut qui les protège".

Les organisations syndicales veulent peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en conseil des ministres et prévoit la suppression de 14 000 postes dans l’éducation nationale, portant à 80 000 le nombre de postes supprimés entre 2007 et 2012, alors que les effectifs d’élèves augmentent.

La grève doit permettre de "délivrer un message fort pour que l’éducation soit au cœur des priorités de notre pays" a déclaré Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.

ENTRE 22 % ET 54 % DE GRÉVISTES

Le ministre Luc Chatel se veut pourtant serein. "Une grève fin septembre dans l’éducation nationale, ce n’est pas révolutionnaire", a-t-il dit, soulignant la proximité des élections professionnelles (du 13 au 20 octobre). M. Chatel, qui "assume" les suppressions de postes, assure que "la vraie question aujourd’hui, c’est le sur-mesure" des enseignements et non "la quantité".

Justement, cette communication sur un enseignement "sur mesure" est mal passée auprès des syndicats, qui constatent que les suppressions de postes détériorent surtout les possibilités de suivi individuel des élèves. "On ne fera pas de la qualité si on n’a pas des personnels formés en nombre suffisant", estime ainsi Bernadette Groison, de la FSU.

Selon une enquête du SNPDEN, principal syndicat des principaux et proviseurs du public, les établissements défavorisés ont été "les plus durement touchés" en cette rentrée : ils ont perdu en moyenne 2,5 % de leurs heures, alors que les favorisés ont vu les leurs légèrement augmenter.

"ZÉRO RETRAIT D’EMPLOI POUR 2012"

En outre, selon l’enquête du SNPDEN, le "levier" le plus employé pour supprimer les postes a été de limiter les cours à effectifs réduits, remettant justement en cause l’accompagnement personnalisé et le "sur-mesure".

Le privé, où l’appel à la mobilisation est historique, réclame quant à lui "zéro retrait d’emploi pour 2012" et met en avant ses spécificités : tous les enseignants sont chaque jour devant une classe (aucun professeur n’est en disponibilité) et il n’y a pas de remplaçants. "La suppression de près de 1 500 postes de plus cette année pose d’énormes problèmes. Il a fallu retirer des heures d’accompagnement personnalisé aux élèves" a affirmé le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre.

"TRI SÉLECTIF" CONTRE "ASCENSEUR SOCIAL"

Pour Bernadette Groison, dirigeante de la FSU "le gouvernement a renoncé à la réussite de tous les jeunes". L’école de la République "relève plus du tri sélectif que de l’ascenseur social", dénonce Christian Chevalier, du SE-UNSA.

"Le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves à l’âge de 15 ans en France", a aussi constaté l’OCDE dans un rapport récent. Avec la présidentielle, l’année scolaire 2011-2012 sera celle du "choix" entre un modèle éducatif libéral et un modèle républicain, prévient M. Chevalier.

2) Après la journée de grève et de manifestations dans l’Education nationale Communiqué de presse FSU

Les personnels de l’Education massivement en grève aujourd’hui, enseignants, administratifs, TOS, CPE, COpsy, infirmières et assistants sociaux ont dénoncé les conséquences des 16 000 nouvelles suppressions de postes à cette rentrée et les « réformes » en cours : sureffectifs dans les classes, baisse de la scolarisation des moins de 3 ans, suppression des aides aux élèves en difficulté, absence de formation des enseignants, réforme des lycées et LP, LRU… Les jeunes les plus fragiles, les plus en difficulté en sont les premières victimes.

Les personnels attendent maintenant les réponses du Ministre. L’inquiétude est forte d’autant que le budget 2012 s’inscrit toujours dans la logique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, niant ainsi les réalités des besoins des jeunes du système éducatif et de la société !

Il est temps de penser l’Education, la Formation et la Recherche comme des « investissements » d’avenir.

Pour la FSU, la réussite de tous les jeunes ce ne doivent pas être que des mots ! Il faut maintenant passer aux actes pour assurer cette réussite et garantir que plus aucun jeune ne sorte sans qualification du système éducatif. Cela nécessite un projet en rupture avec la politique éducative menée et de tout autres réformes. Cela suppose aussi un plan de recrutement de personnels formés, revalorisés, pleinement concepteurs de leur métier, pour répondre aux besoins.

A l’évidence cette journée, que la FSU a largement contribué à construire, est le premier rendez-vous de ce nécessaire débat de société.

Mais rien ne se fera sans les acteurs. C’est pourquoi, la FSU s’engage à poursuivre dans cette voie avec les personnels, les jeunes, les parents et les élus. Elle organise, dès demain, un colloque auquel tous les partis politiques sont invités pour en débattre. Elle proposera également aux Fédérations de l’Education de se rencontrer.

Le service public et laïque d’éducation doit et peut faire réussir tous les jeunes. Il en va de l’avenir de la jeunesse et du pays.

1) Grève unitaire FSU, UNSA, SGEN, FERC, dans l’Education nationale ce 27 septembre 2011

Depuis 4 ans, le Ministère de l’Education nationale a supprimé plus de 52 000 postes.

Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux met l’Ecole publique à genoux, ne lui permettant plus d’assurer ses missions de Service public. Ce dogme ne permet plus aux personnels d’exercer leur métier avec sérénité et professionnalisme.

Les personnels de l’Education, les parents et les jeunes se sont mobilisés régulièrement au cours de cette année pour dénoncer les 16 000 nouvelles suppressions de postes effectives à la prochaine rentrée scolaire alors même que plus de 60 000 élèves supplémentaires sont attendus.

Ces suppressions associées au manque d’ambition éducative dégradent encore plus les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des personnels.

Dans ce contexte, la campagne publicitaire sur les recrutements lancée par le Ministre de l’Education nationale sonne comme une provocation d’autant que la préparation du prochain budget prévoit de nouvelles suppressions d’emplois et n’affiche d’autre objectif pour le système éducatif que la recherche d’économies.

Si le gouvernement cherche à tromper l’opinion en affirmant sans cesse, comme si cela pouvait convaincre, que l’on peut faire « plus avec moins », la France reste un des pays qui investit le moins dans son éducation et donc dans l’avenir.

En plus de la question fondamentale des postes, la politique éducative, l’avalanche de mesures inadaptées, incohérentes et précipitées maintiennent un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lutter réellement contre l’échec scolaire.

La nécessité d’une toute autre politique éducative passe aussi par un budget plus volontaire. Pour cela, les organisations FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA Education appellent les personnels de l’Education nationale et de l’enseignement agricole publique à se mettre en grève le 27 septembre prochain. Elles exigent l’arrêt des suppressions d’emplois, une autre logique pour le prochain budget et une transformation démocratique du système éducatif afin d’assurer la réussite de tous les élèves.

Aujourd’hui plus que jamais, notre pays a besoin d’un système éducatif qui s’attaque réellement aux inégalités scolaires et traite la situation des élèves en grande difficulté. D’autres choix pour la réussite de tous les jeunes sont nécessaires afin que l’École remplisse les objectifs d’une École démocratique, ambitieuse et émancipatrice.


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