En meeting hier soir, Ségolène Royal défend à Strasbourg le volontarisme économique

jeudi 21 décembre 2006.
 

Premier débat participatif à Strasbourg : "Avec vous, je veux construire la France qui se bat et la France qui se relève !"

Ségolène Royal a organisé hier en Alsace le premier débat participatif de sa campagne présidentielle, sur le thème de l’emploi et de la vie chère.

"Je crois qu’il n’y a pas de fatalité et que la puissance publique doit assumer toutes ses responsabilités", a-t-elle dit devant 1 500 personnes réunies à d’Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg.

Ségolène Royal a critiqué ceux qui "découvrent aujourd’hui qu’il y a une France qui souffre" alors que, "depuis cinq ans, c’est la brutalité, la rupture, la précarité".

"L’Etat, non seulement, peut servir à quelque chose, mais doit servir à quelque chose. Et la puissance publique doit assumer ses responsabilités. Dans la France d’aujourd’hui, on n’accepte plus des licenciements inciviques qui ne correspondent même pas à la réalité économique".

Accompagnée par les salariés d’une usine Suchard de Strasbourg où 123 suppressions d’emploi sont programmées, elle a dit vouloir "se battre à côté d’eux pour que l’on n’accepte plus les licenciements inciviques qui ne correspondent même pas à la réalité économique. Ce sont des licenciements de confort parce que la mode est à la concentration industrielle, y compris dans des filières qui font des bénéfices. Ce chantage est insupportable. Il n’y a aucune fatalité. Je refuse ce renoncement. Avec vous, je veux construire la France qui se bat et la France qui se relève !

Quand le Medef, applaudi par la droite, parle de "séparabilité" des employeurs et des salariés, derrière ce mot, il y a le travailleur jetable. Les entreprises devront pérenniser les emplois si elles obtiennent des aides publiques, sinon elle devront rembourser. Les impôts seront modulés selon que les bénéfices sont réinvestis ou distribués. La France ne gagnera pas la bataille de l’emploi en fermant ses frontières. Je souhaite que l’Europe ne soit pas ouverte à tous les vents du libéralisme destructeur et que nous sachions mettre en oeuvre des mécanismes acceptables qui protègent notre industrie.

L’Europe devra cesser d’être naïve. Oui, l’Europe devra être un espace de protection pour sauver notre modèle social.

Si je suis en responsabilité et puisque nous aurons la présidence de l’Union européenne au premier janvier 2008, nous mettrons à plat ce qui se passe dans les autres continents, au premier lieu desquels les Etats-Unis qui savent très bien tenir un discours libéral mais organiser des protections sous des prétextes divers et variés".

Il faut "utiliser tous les moyens pour protéger nos marchés, nos emplois, notre industrie tout en restant ouverts sur le monde, mais à armes égales".

Ségolène Royal veut s’appuyer "sur les propositions des organisations syndicales" pour "créer dans ce pays la démocratie sociale, car c’est une condition fondamentale de la réussite économique". Elle s’est engagée à "généraliser les emplois-tremplins créés dans les régions de gauche depuis 2004, pour atteindre 500.000 emplois.

Au patriotisme économique, j’oppose le volontarisme économique. Je réhabiliterai la valeur travail".


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